[e-med] Une mutation génétique accroît la résistance contre le paludisme en Asie du sud-est

Une mutation génétique accroît la résistance contre le paludisme en Asie du
sud-est

(AFP) – 9.12.09

PARIS — Une mutation génétique particulièrement répandue au sein de
certaines populations d'Asie du Sud-est confère une résistance accrue contre
le paludisme, selon une étude menée pendant huit ans en Thaïlande par des
chercheurs de l?Institut Pasteur et du CNRS.

Cette mutation, apparue il y a longtemps, a "considérablement augmenté le
taux de survie de ces populations", selon un communiqué commun des deux
institutions. Les travaux ont été publiés dans la revue Science du 11
décembre.

Les chercheurs ont conduit leur étude sur plus de 3.500 personnes en
Thaïlande sous la direction d'Anavaj Sakuntabhai, de l'Institut Pasteur, et
de Lluis Quintana-Murci (Pasteur/Centre national de la recherche
scientifique) et en collaboration avec l'Université de Mahidol à Bangkok.

Selon leurs résultats, la mutation protectrice augmente le taux de survie et
est associée à une diminution significative dans le sang de la quantité de
parasites, notamment le Plasmodium vivax.

Ce parasite est responsable de la moitié des cas de paludisme en Asie du
Sud-est. Il est en outre à l?origine de problèmes de nutrition chez les
enfants et de déficits pondéraux importants à la naissance.

La mutation (G6PD-Mahidol487A) affecte le gène de l?enzyme G6PD. 18 à 25% de
la population en sont porteurs en Asie du Sud-est, où la mutation est
apparue à une période de déforestation massive favorisant le rapprochement
entre les hommes et les moustiques vecteurs de la maladie.

Des études précédentes réalisées en Afrique avaient montré qu?une autre
mutation touchant ce même gène conférait une résistance à Plasmodium
falciparum, principal agent du paludisme sur ce continent.