Une nouvelle carte du paludisme met en lumière l'étendue de la maladie
[Date: 2008-03-10]
http://cordis.europa.eu/fetch?CALLER=FR_NEWS&ACTION=D&SESSION=&RCN=29220
Une nouvelle carte mondiale du paludisme révèle qu'un peu plus d'un tiers de
la population mondiale court le risque de contracter cette maladie mortelle.
Heureusement, pour bon nombre de ces personnes, le risque est beaucoup moins
élevé qu'on ne le pensait auparavant. Cela signifie que, pour ces personnes,
des outils aussi élémentaires que des moustiquaires pourraient contribuer à
éliminer complètement le risque.
Environ 500 millions de personnes contractent chaque année le paludisme et
un million, principalement de jeunes enfants d'Afrique sub-saharienne, en
meurent. La majorité de ces décès sont dus à un parasite du nom de
Plasmodium falciparum, qui est transmis par les moustiques anophèles.
Depuis quelques années, le paludisme occupe une place de plus en plus
prépondérante dans le programme pour le développement et des sommes d'argent
conséquentes ont été dégagées afin de contrôler sa propagation dans les pays
où il revêt un caractère endémique. De ce fait, plusieurs pays ont désormais
plus facilement accès à des médicaments et des stratégies de prévention
efficaces.
Pour assurer l'allocation efficace de ces précieuses ressources à la lutte
contre le paludisme, une bonne connaissance de la distribution géographique
du risque de paludisme est néanmoins indispensable. Or la dernière carte
détaillée du risque de paludisme datait d'il y a plus de 40 ans, d'où la
nécessité d'en établir une nouvelle de toute urgence.
Dans le cadre de cette dernière étude, une équipe internationale de
scientifiques travaillant sur le projet Malaria Atlas Project (MAP) a
élaboré une nouvelle carte mondiale indiquant les endroits où le risque de
transmission de P. falciparum est faible et ceux où il est modéré ou élevé.
Pour ce faire, les scientifiques ont consulté les systèmes nationaux
d'information en matière de santé et les statistiques nationales sur le
paludisme et procédé à des enquêtes détaillées sur le paludisme au sein de
presque 5 000 communautés de par le monde. Ils ont également introduit dans
leur système des données sur les conditions climatiques affectant la survie
du parasite. Par exemple, en dessous d'une certaine température, les
moustiques infectés meurent avant que les parasites n'aient atteint le stade
où ils peuvent être transmis à l'homme.
Les résultats obtenus par l'équipe sont publiés dans la revue à libre accès
PLoS Medicine.
La carte révèle que 2,37 milliards de personnes (35 % de la population
mondiale), principalement en Afrique et dans le sud-est de l'Asie, courent
le risque d'être infectées par le P. falciparum. Pour un milliard d'entre
elles, le risque de transmission est toutefois très inférieur à ce qu'on
imaginait auparavant. La zone où ce risque est réduit couvre l'Amérique
centrale et du Sud, l'Asie et certaines parties d'Afrique.
"Nous avons été très surpris de découvrir que de nombreuses personnes
étaient confrontées à un risque beaucoup moins grand que nous ne le
pensions", commente le Dr Simon Hay de l'université d'Oxford. "Cela ne
réduit évidemment en rien la gravité du paludisme, mais cela nous donne
l'espoir de pouvoir l'éradiquer dans certaines régions à l'aide d'outils
aussi élémentaires et économiques que des moustiquaires traitées avec des
insecticides."
La carte met également en évidence les difficultés liées aux tentatives
d'éradication du paludisme. Ainsi, l'Arabie saoudite alloue des fonds
considérables aux programmes anti-paludisme du Yémen voisin.
Malheureusement, les nouvelles recherches montrent que même si le paludisme
est finalement éradiqué du Yémen, les nombreux immigrants arrivant de
Somalie font que le risque de réintroduction du parasite reste élevé.
Les scientifiques espèrent au bout du compte que leurs travaux aideront les
donateurs et les agences de financement à cibler leurs investissements de
manière plus efficace.
"Il est raisonnable de penser que nous pouvons réduire ou interrompre la
transmission en de nombreux endroits. Les chances de succès seront néanmoins
beaucoup plus grandes si nous élaborons des plans basés sur des informations
fiables concernant la distribution du paludisme", explique David Smith de
l'université de Floride.
Pour plus d'informations, veuillez visiter le site:
Malaria Atlas Project:
http://www.map.ox.ac.uk/
Pour lire l'article paru dans PLoS Medicine, cliquez sur le lien ici
<http://medicine.plosjournals.org/perlserv/?request=get-document&doi=10.1371
/journal.pmed.0050038>
Catégorie: Divers
Source des informations: Wellcome Trust, PLoS Medicine; Université de
Floride
Référence du Document: Guerra, C. (2008) The limits and intensity of
Plasmodium falciparum transmission: Implications for malaria control and
elimination worldwide. PLoS Medicine, 5(2) e38,
doi:10.1371/journal.pmed.0050038.
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Sciences de la terre; Prestations/services de soins de santé ; Médecine,
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