[e-med] USA: pénuries de médicaments vitaux, risque sérieux pour la santé publique

[eux aussi...! On dirait que les labos prennent en otage les malades pour
mieux négocier les prix de vente de leurs produits...CB]

USA: pénuries de médicaments vitaux, risque sérieux pour la santé publique
http://www.romandie.com/news/n/_USA_penuries_de_medicaments_vitaux_risque_se
rieux_pour_la_sante_publique040920111509.asp

WASHINGTON - Des pénuries de médicaments essentiels, notamment des
anti-cancéreux, sont un problème grandissant aux Etats-Unis qui inquiète
hôpitaux, médecins et malades, mobilisant les autorités fédérales, des
associations privées et le Congrès.

Selon un récent rapport de la FDA, l'agence américaine des médicaments, le
nombre de traitements très importants et difficiles ou impossibles à trouver
a triplé de 2005 à 2010, passant de 61 à 178.

La plupart sont donnés aux malades dans les hôpitaux sous forme d'injections
ou d'intraveineuses.

Les traitements les plus fréquemment concernés sont des anti-cancéreux, les
anesthésiants ainsi que des antibiotiques, explique Valerie Jensen, une
pharmacienne à la FDA.

La plupart de ces produits sont des génériques bon marché et efficaces.

La FDA est informée par les malades, les professionnels des soins et les
organisations de défense des conséquences terribles de ces pénuries, assure
Shelly Burgens, une porte-parole de la FDA.

Nous continuons à faire tout ce que nous pouvons pour pallier à ces
déficiences, a-t-elle dit dans un courrier électronique à l'AFP.

Mais la FDA n'a pas le pouvoir de forcer une firme à produire un médicament
et ne peut l'obliger à informer l'agence à l'avance de son intention de
mettre fin à la production de tel ou tel produit, souligne cette
porte-parole.

Une enquête menée en juin par l'American Hospital Association auprès de 820
centres hospitaliers américain a révélé que quasiment tous avaient connu une
pénurie d'au-moins un médicament important les six mois précédents.

Plus de 80% de ces hôpitaux ont dû retarder des traitements de malades
tandis que 70% ont donné à leurs patients des médecines moins efficaces et
80% en ont rationné ou restreint l'accès.

Nous devons vraiment nous pencher très sérieusement sur ce problème pour
voir ce qui se passe, explique à l'AFP Mike Cohen, un pharmacien de
l'Institute for Safe Medical Practices, un organisme indépendant à but
non-lucratif qui informe les médecins et le public sur les pratiques
médicales souhaitables.

Je n'ai jamais vu ça depuis que je suis pharmacien, ajoute-t-il, citant une
enquête de 2010 faite par son organisation auprès de 1.800 professionnels de
la santé.

Les résultats montrent qu'un tiers des médecins et le cinquième des
pharmaciens avaient connaissance de réactions néfastes, y compris de décès,
que la pénurie a provoquées chez leurs patients.

Une grande partie de ces pénuries s'explique par des problèmes de qualité au
niveau de la production: un nombre grandissant de médicaments proviennent de
l'étranger, forçant les laboratoires à arrêter de les produire, explique
Cynthia Reilly, une responsable à l'American Society of Health System
Pharmacists, un organisme à but non-lucratif.

En outre, du fait de l'importante consolidation du secteur pharmaceutique
ces dernières années, on se retrouve parfois avec une ou deux firmes
fabricant le même médicament, dit-elle à l'AFP.

Il y a aussi des laboratoires qui cessent de produire un médicament
générique car peu rentable, a noté Cynthia Reilly.

Selon elle, une nouvelle réglementation fédérale plus stricte donnant
l'autorité nécessaire à la FDA pour forcer les firmes à donner un préavis de
six mois avant d'arrêter la production d'un médicament peut vraiment
améliorer la situation.

Deux projets de loi sont examinés au Congrès.

Enfin le marché gris (marché de produits véritables, importés et vendus à
des prix supérieurs à leur prix d'origine) de ces médicaments est un autre
problème aggravant les effets de ces pénuries. Bien que cette distribution
de produits soit légale, elle n'est pas autorisée par le laboratoire qui les
produits.

Des distributeurs peu scrupuleux raflent autant de médicaments difficiles à
trouver qu'ils le peuvent pour les revendre au prix fort parfois jusqu'à
mille fois plus, aux hôpitaux pris à la gorge.

(©AFP / 04 septembre 2011 15h26)