E-MED: Vaccins et H�patite B

E-MED : Vaccins et H�patite B

Pour votre formation continue voici cet article... Bonne lecture
C.B.

Revue M�decine th�rapeutique, volume 4 n�2 f�vrier 1998

Immunisation contre le virus de l'h�patite B :
bilan de quinze ann�es de vaccination

     Fran�oise Degos

     F. Degos : Service d'h�patologie, H�pital Beaujon,100, boulevard du
     G�n�ral-Leclerc, 92110 Clichy, France.

     Mots cl�s : vaccination, virus B, h�patite.

La vaccination contre le virus de l'h�patite B (VHB) est pratiqu�e en
France
depuis le d�but des ann�es 80 ; les crit�res utilis�s pour la prescription
du
vaccin, l'efficacit� de ce vaccin, la d�finition des groupes mauvais et non
r�pondeurs, les possibilit�s d'immunisation des mauvais r�pondeurs et,
enfin, les
probl�mes soulev�s par les notions de modulation de la r�ponse immune et de
variant induites par la vaccination sont maintenant bien connus.
Pour une vaccination efficace, il faut trois partenaires qui doivent chacun
jouer
leur r�le : un vaccin immunog�ne induisant la formation d'anticorps, un
candidat
� la vaccination ayant un syst�me immunitaire efficace induisant la
production
d'anticorps protecteurs et un virus qui doit �tre reconnu et neutralis� par
les
anticorps form�s par le sujet vaccin�. La vaccination est inefficace si
l'un des
partenaires n'est pas conforme � la r�gle. Une fois d�finis ces pr�requis,
il faut
s'attacher � pr�ciser les strat�gies vaccinales souhaitables dans un pays
d�termin� et les �l�ments n�cessaires � une vigilance � la fois virologique
et
pharmacologique.

Principe de la vaccination [1]

Les vaccins utilis�s pendant les dix premi�res ann�es de la vaccination
�taient
produits � partir du plasma de sujets porteurs du virus de l'h�patite B.
L'�quipe
du professeur Maupas, de Tours, en avait �labor� un � partir du plasma de
sujets porteurs sains du virus de l'h�patite B, riche en anticorps
anti-HBe, sans
l�sion histologique d�celable. Le principe de ce vaccin a �t� repris par
l'Institut
Pasteur pour la fabrication du premier vaccin fran�ais, Hevac B�. En
revanche,
le vaccin d�riv� du plasma fabriqu� aux �tats-Unis par l'Institut Merck
(MSD)
�tait produit � partir du plasma de sujets porteurs du virus de l'h�patite
B, ayant
dans leur s�rum une multiplication virale et riche en antig�nes HBe.
Secondairement, on a produit des vaccins par biologie mol�culaire et, �
l'heure
actuelle, une troisi�me g�n�ration de vaccins dits vaccins nus est en cours
d'�tude.
La France a toujours �t� en premi�re ligne pour la protection contre
l'infection
par le virus de l'h�patite B, qui �tait un souci majeur dans les services
d'h�modialys�s et de transplantation dont 20 % du personnel soignant et 50
%
des patients en �taient des porteurs chroniques. C'est � l'initiative du
professeur
Hamburger qu'une �tude multicentrique dans les services d'h�modialys�s et
de
transplantation r�nale a permis de montrer l'efficacit� et l'innocuit� de
la
vaccination. Il s'agissait d'une administration randomis�e en double
aveugle du
vaccin ou d'un placebo � deux groupes de sujets travaillant dans ces
centres.
Ce vaccin �tait efficace puisqu'on n'a pas observ� d'�pisode d'infection
par le
virus de l'h�patite B dans le groupe vaccin� deux mois apr�s le d�but de la
vaccination. Par ailleurs, 95 % des sujets �taient capables de produire des
anticorps anti-HBs � un titre relativement �lev� pouvant �tre multipli� par
dix �
cent apr�s l'injection d'une dose de rappel. Simultan�ment, une �tude a �t�
conduite aux �tats-Unis, dans la communaut� homosexuelle new-yorkaise, et a
abouti aux m�mes conclusions. Ces deux travaux ont permis de montrer
l'efficacit� et l'innocuit� du vaccin d�riv� du plasma.
Il �tait donc possible de disposer de deux vaccins de conception diff�rente
mais
d'efficacit� et d'innocuit� comparables. � l'heure actuelle, toutes les
�tudes sur
les vaccins de l'h�patite B sont faites en r�f�rence � ces �tudes
initiales. En effet,
il para�t maintenant impossible de conduire des �tudes avec un groupe
placebo
et les vaccins d�riv�s du plasma restent donc les produits de r�f�rence,
mais ne
sont plus fabriqu�s.

Vaccins actuellement disponibles (tableau 1)

Depuis 1985, deux types de vaccins produits par g�nie g�n�tique ont �t�
�labor�s du fait de la difficult� d'utiliser des produits d�riv�s du sang :
les
vaccins produits � partir de la levure et les vaccins produits par les
cellules de
mammif�res. Les premiers contiennent uniquement la prot�ine HBs du virus de
l'h�patite B. La cellule CHO, de mammif�re, a �t� transfect�e par un
plasmide
contenant les s�quences pr�-S2 et S de la r�gion de surface du virus de
l'h�patite B, ce qui la rend susceptible de produire les prot�ines de la
r�gion
pr�-S. La tol�rance et l'innocuit� des vaccins recombinants ont �t�
largement
montr�es par les �tudes cliniques et ils ont compl�tement supplant� les
vaccins
d�riv�s du plasma.
Deux vaccins d�riv�s de la levure, de conception analogue, sont
actuellement
disponibles. Il s'agit, en France, d'Engerix B� (laboratoire SB) et de HB
Vax
DNA�, commercialis� par Pasteur M�rieux MSD.
Le vaccin produit � partir des cellules de mammif�res (GenHevac�) contient,
outre la particule S du virus de l'h�patite B, les particules pr�-S2. Les
anticorps
pr�-S2 sont produits avant les anticorps anti-HBs. Sur le plan conceptuel,
la
pr�sence d'anticorps pr�-S2 permet la couverture d'une plus large partie du
g�nome du virus de l'h�patite B, ce qui apporte une s�curit� suppl�mentaire
en
termes de vaccination. En revanche, il n'a jamais �t� possible de montrer,
par
des �tudes cliniques, la sup�riorit� d'un des vaccins sur les autres.
On dispose maintenant d'un vaccin produit � partir de la cellule CHO qui,
outre
les particules pr�-S2, contient les particules pr�-S1 du virus B. La r�gion
pr�-S1 est probablement tr�s importante dans la p�n�tration intracellulaire
du
virus de l'h�patite B et l'anticorps anti-pr�-S1 a donc une grande
importance
th�orique. Ce vaccin est en cours d'�laboration en Europe [2].
Enfin, le principe des vaccins ADN nus a �t� appliqu� au vaccin VHB et leur
exp�rimentation est actuellement en cours [3].
L'administration du vaccin se fait selon deux sch�mas de vaccination qui
sont,
aujourd'hui, utilis�s simultan�ment en France (figure 1). Le premier
consiste �
administrer le vaccin tous les mois pendant trois mois avec un rappel un an
plus
tard. C'est le sch�ma qui a toujours �t� utilis� pour les vaccinations
actives et
anti-infectieuses en France. Le second sch�ma consiste � administrer le
vaccin
en deux injections s�par�es d'un mois et � pratiquer l'injection de rappel
six
mois plus tard. C'est le sch�ma qui a �t� utilis� outre-Atlantique. Ils
sont tous
deux d'efficacit� comparable chez les sujets bons r�pondeurs (figure 2). Il
faut
n�anmoins savoir que le sch�ma 0-1-2-12 est calqu� sur le calendrier de
vaccination des nouveau-n�s et comporte donc, de ce fait, un avantage
pratique
(tableau 2). Enfin, du point de vue th�orique, il induit la formation
d'anticorps
en quantit� plus importante que le second, en particulier apr�s rappel (un
log
suppl�mentaire). Le sch�ma 0-1-6, outre son efficacit�, a le m�rite d'�tre
simple
et de pouvoir �tre r�alis� au cours d'une ann�e scolaire. Il a donc �t�
choisi
pour les campagnes de vaccination des adolescents scolaris�s en classe de
6e,
afin de pouvoir �tre pris en charge par la m�decine scolaire. Chez les
sujets plus
�g�s, moins bien r�pondeurs � la vaccination, on pr�f�rera le sch�ma
d'administration 0-1-2-12.
Le rappel est un temps primordial pour la vaccination puisque son injection
permet d'obtenir une augmentation, par un facteur de dix � cent, du titre
d'anticorps. Un mois apr�s le rappel, celui-ci peut permettre le calcul de
la
dur�e de la protection vaccinale qui est au minimum de cinq ans chez le
sujet
sain.

Strat�gies de vaccination

Les strat�gies de vaccination ont �t� r�cemment modifi�es. Pendant les dix
premi�res ann�es d'utilisation du vaccin, elles �taient fond�es sur la
protection
des sujets � risque d'infection par le virus B, c'est-�-dire le personnel
de sant�,
les homosexuels, les sujets immunod�prim�s, les candidats � une
transplantation
et les nouveau-n�s de m�re infect�e par le virus de l'h�patite B. Le bilan
de ces
strat�gies a �t� men� � la fois aux �tats-Unis et au Canada et a montr�
qu'elles
n'�taient pas capables de diminuer le taux d'attaque du virus de l'h�patite
B
mais, tout au plus, de le maintenir � un niveau comparable � celui qui
�tait connu
auparavant. C'est la raison pour laquelle les autorit�s de sant� des
�tats-Unis et
de plusieurs pays europ�ens ont pris la d�cision de vacciner largement les
sujets
� risque, mais aussi les nouveau-n�s et les adolescents avant l'�ge des
comportements � risque [4, 5].
En novembre 1994, le gouvernement fran�ais a suivi les recommandations de
l'Organisation mondiale de la sant� (OMS) et lanc� une campagne de
vaccination massive des adolescents et des nourrissons. Le bilan de cette
campagne montre que, � l'heure actuelle, le taux de couverture vaccinale
est
d'environ 75 % chez les enfants � l'entr�e en 6e, ce qui est tr�s
encourageant.
En revanche, la vaccination des nourrissons, qui a �t� ajout�e au
calendrier
vaccinal en 1995, est r�alis�e chez environ 25 % des enfants comme le
montre
le bilan donn� par l'Observatoire de la vaccination contre l'h�patite B en
1995.
Ce moindre succ�s est li�, en pratique, � plusieurs facteurs : la n�cessit�
d'une
injection suppl�mentaire � un �ge o� les enfants en re�oivent d�j� de
nombreuses, les risques de contage qui paraissent lointains et les familles
qui
sont peu mobilis�es. Les p�diatres, qui sont le relais de la campagne de
vaccination, ne sont pas tous persuad�s de sa n�cessit� alors que les
�tudes
�pid�miologiques montrent que seule une strat�gie de vaccination
universelle
portant � la fois sur les adolescents et sur les nourrissons, associ�e �
une
vaccination des adultes � risque, est susceptible d'aboutir � une r�duction
du
nombre de cas d'h�patite B dans nos pays. � moyen terme, les vaccins
combin�s permettront s�rement de pallier une partie de ces difficult�s. �
l'heure
actuelle, le vaccin contre l'h�patite B peut �tre associ� � celui contre
l'h�patite
A. Il s'agit du vaccin Twinrix� qui permet de les utiliser tous les deux
dans une
m�me seringue [6].
L'efficacit� des campagnes nationales de vaccination peut �tre �valu�e au
bout
de dix ans et se mesure plus sur les cons�quences de l'infection par le VHB
que
sur le nombre de sujets vaccin�s [7]. Une politique de vaccination
syst�matique
est appliqu�e � Ta�wan depuis 1984 et une �tude a montr� la r�duction de
l'incidence du carcinome h�patocellulaire chez l'enfant par la pr�vention
de
l'infection par le VHB [8].

R�ponse au vaccin

La plupart des sujets vaccin�s sont des sujets normaux qui ont une bonne
r�ponse � la vaccination. La pratique de la vaccination a permis n�anmoins
de
d�finir des groupes de patients r�pondant mal ou ne r�pondant pas � la
vaccination. Il s'agit des sujets immunod�prim�s, des sujets alcooliques
atteints
ou non de cirrhose et de 5 % de sujets sains (encadr�).

Les patients trait�s pour insuffisance r�nale chronique par h�modialyse ou
candidats � une transplantation r�pondent mal � la vaccination. Une �tude
contr�l�e du vaccin standard chez les patients h�modialys�s l'a montr�, �
la fois
en ce qui concerne la survenue d'�v�nements li�s � une infection par le
virus de
l'h�patite B et en ce qui concerne le titre des anticorps produits apr�s
vaccination : il �tait faible dans 60 % des cas, de l'ordre de 100 UI/ml.
Le
rappel permettait de le multiplier par dix. De ce fait, des strat�gies
diff�rentes de
vaccination ont �t� mises au point dans les services de n�phrologie et, �
l'heure
actuelle, la vaccination pr�coce est propos�e � tout sujet en insuffisance
r�nale
chronique, candidat �ventuel � une h�modialyse. En effet, on a pu montrer
une
relation directe entre la gravit� de l'insuffisance r�nale, �valu�e par la
clairance
de la cr�atinine, et le titre des anticorps anti-HBs produits. Par
ailleurs, comme
l'augmentation du nombre des injections entra�ne une production plus �lev�e
du
titre d'anticorps anti-HBs, les protocoles d'immunisation renforc�e
comportent
cinq injections � un mois d'intervalle, suivies d'un �ventuel rappel [9].
Malgr�
ces am�liorations, certains sujets ont une r�ponse immune faible ou nulle �
la
vaccination. On a tent� de l'am�liorer par l'administration simultan�e
d'interleukine 2 ou d'interf�ron gamma. Les �tudes avec l'interf�ron gamma
ont
�t� relativement ponctuelles. Une �tude contr�l�e �tudiant l'administration
d'interleukine 2 lors de la vaccination n'a pas permis de montrer un
avantage de
la stimulation immunitaire chez les sujets en h�modialyse [10].
Les sujets alcooliques sont mauvais r�pondeurs � la vaccination. Ce d�ficit
de la
r�ponse est li�, d'une part, � l'intoxication alcoolique et, d'autre part,

l'existence d'une maladie chronique du foie. Il est donc important de
vacciner les
alcooliques avant le stade de cirrhose afin de tenter une bonne
immunisation
contre le virus de l'h�patite B [11].
Enfin, il faut savoir que 5 % environ des sujets sains ne r�pondent pas �
la
vaccination. Cette proportion est d'autant plus importante que le sujet est
de
sexe masculin et �g�. Le maintien dans les professions � risque des sujets
ne
r�pondant pas � la vaccination est �voqu� r�guli�rement mais on n'a pas de
solution �vidente � proposer.
Les praticiens sont souvent confront�s au cas des patients avec anticorps
anti-HBc isol�s, sans antig�ne HBs ni anticorps anti-HBs : le premier geste

faire est de renouveler le dosage des anticorps anti-HBc qui, dans la
moiti� des
cas, ne sont pas retrouv�s lors d'un deuxi�me dosage. Chez les patients
pour
lesquels ce dosage a �t� confirm�, il est l�gitime de faire une injection
de vaccin
: s'il s'agit de la pr�sence d'un anticorps anti-HBc, t�moin d'une
infection
ancienne gu�rie par le virus de l'h�patite B, le vaccin induit une r�ponse
anamnestique ; si l'anticorps anti-HBc est le t�moin d'une infection
actuelle par
le virus de l'h�patite B avec des titres non d�celables d'antig�ne HBs,
l'injection
n'entra�nera pas la production d'anticorps anti-HBs [12].
La vaccination des nouveau-n�s de m�res porteuses du virus de l'h�patite B
est
un probl�me majeur qui doit �tre connu � la fois dans nos pays et dans les
pays
de forte end�mie. La d�tection des marqueurs du virus de l'h�patite B est
obligatoire au cours de la grossesse en France. On a pu montrer, chez ces
nouveau-n�s, que le risque de contamination n�onatale �tait li� � la
multiplication
virale. C'est pourquoi il est propos� une injection simultan�e
d'immunoglobulines
anti-HBs et de vaccin au moment de la naissance. Les injections de vaccin
doivent �tre r�p�t�es les mois suivants et procurent une protection
d�finitive �
ces enfants. Il faut n�anmoins savoir que cette politique active comporte
quelques �checs. Ceux-ci sont peut-�tre li�s au passage transplacentaire
d'antig�ne HBc ou d'antig�ne HBe inhibant la r�ponse immunitaire. Un
nouveau-n� contamin� au moment de la naissance a un syst�me immunitaire
immature et a toutes les chances de rester porteur chronique du virus de
l'h�patite B [13].
La r�ponse immune de l'h�te intervient manifestement de fa�on importante
dans
la vaccination. Sa diminution peut expliquer la mauvaise r�ponse des sujets
immunod�prim�s que sont les h�modialys�s et les sujets qui, apr�s une
transplantation d'organes, re�oivent un traitement immunosuppresseur. On
sait
que, au cours de l'insuffisance r�nale chronique, il existe un d�ficit
fonctionnel
des cellules T responsables de la diminution de s�cr�tion de cytokines,
dont
l'interleukine 2.
Le contr�le g�n�tique de la r�ponse immune a �t� mis en �vidence. La
caract�risation du complexe majeur d'histocompatibilit� a permis de mettre
en
�vidence un g�ne r�gissant la r�ponse � l'antig�ne HBs : la r�ponse normale
est
associ�e au caract�re g�n�tique r�cessif qui lui est li�. Cette
constatation est
importante du point de vue th�orique mais n'a pas eu d'implication pratique
dans
l'utilisation des vaccins [14].

Vigilance virologique et pharmacologique

Le bilan de larges campagnes de vaccination a permis d'isoler des mutants
induits par la vaccination. Le virus de l'h�patite B est relativement
stable mais
des mutants ont �t� d�crits dans toutes les r�gions de son g�nome. Si�geant
dans la r�gion du g�ne S du virus de l'h�patite B, ils ne sont pas reconnus
par
les anticorps anti-HBs produits par la vaccination. Ce fait a pu �tre
d�montr�
dans une population de sujets vaccin�s de fa�on efficace, ayant d�velopp�
malgr� cela une infection par le virus de l'h�patite B. Le s�quen�age du
g�nome
du virus B des sujets infect�s a montr� l'existence de mutations portant
sur
diff�rentes parties du g�ne S du virus. Les anticorps anti-HBs ne sont pas
reconnus par cet antig�ne viral et, donc, ne sont plus protecteurs.
L'incidence
de ces mutants est actuellement tr�s ponctuelle, mais elle m�rite une
surveillance
attentive car leur extension poserait le probl�me d'une mauvaise couverture
li�e
� la vaccination et d'une inefficacit� potentielle du vaccin [15].
D�s le d�but des campagnes de vaccination, des complications ont �t�
observ�es, qu'elles soient locales (�ryth�me, douleurs au point
d'injection,
rougeurs) ou qu'il s'agisse d'effets secondaires g�n�raux cliniques
(c�phal�es,
malaise, perte de l'app�tit, naus�es, syndrome pseudogrippal avec douleurs
articulaires) [16]. Plus r�cemment s'est pos�e la question de complications
neurologiques de la vaccination [17]. Celles-ci ont �t� �tudi�es de fa�on
extr�mement attentive dans notre pays en utilisant les donn�es d'une
enqu�te de
pharmacovigilance, lanc�e en 1994, qui recouvre l'ensemble des cas
rapport�s
depuis la mise sur le march� de ces vaccins. L'examen des effets
neurologiques
n'a pas permis d'apporter d'�l�ment scientifique nouveau sur un lien de
causalit�
entre la vaccination contre l'h�patite B et la scl�rose en plaques. Les
effets
neurologiques sont rarissimes. La notification des complications au syst�me
de
pharmacovigilance fran�ais a permis de constater, depuis l'autorisation de
mise
sur le march� jusqu'� aujourd'hui, cent quinze atteintes d�my�linisantes
centrales
chez des femmes d'�ge moyen de 29 ans et quarante atteintes p�riph�riques.
L'incidence de la scl�rose en plaques n'est pas sup�rieure � celle observ�e
dans
la population g�n�rale. On admet en effet qu'elle y est de 2 � 5/100 000
par an
alors que les incidences des complications neurologiques signal�es apr�s
vaccination vont de 0,04 � 0,8/100 000 sujets. Il en est de m�me pour le
syndrome de Guillain-Barr�. N�anmoins, depuis 1995, le r�sum� des
caract�ristiques du vaccin comporte, au chapitre Pr�cautions d'emploi, la
phrase suivante : � Toute stimulation immunitaire comporte le risque
d'induire
une pouss�e chez les patients atteints de scl�rose en plaques. En
cons�quence,
chez les malades atteints de scl�rose en plaques et dont les examens
s�rologiques sp�cifiques montrent une absence d'immunisation contre le
virus de
l'h�patite B, le b�n�fice de la vaccination doit �tre �valu� en fonction
des risques
d'exposition au virus et du risque encouru. � Par ailleurs, l'Agence du
m�dicament poursuit la surveillance des effets ind�sirables neurologiques
survenus apr�s vaccination et en assure l'analyse continue et r�guli�re.
Il para�t donc raisonnable de ne pas recommander la vaccination en cas
d'ant�c�dent personnel ou familial proche de scl�rose en plaques. Cette
recommandation s'applique d'ailleurs aux autres maladies auto-immunes.
Cette
pr�caution respect�e, les effets secondaires s�rieux devraient devenir de
plus en
plus rares et doivent �tre mis en balance avec le b�n�fice de la
vaccination.
Par ailleurs, il faut souligner que la vaccination des nouveau-n�s
permettrait de
lever ce doute puisqu'aucun cas d'infection d�my�linisante n'a �t� rapport�
chez
le nourrisson et le petit enfant.

Conclusion

Le probl�me de la vaccination contre l'h�patite B a largement �volu� au
cours
de la derni�re d�cennie. On dispose de vaccins produits par g�nie g�n�tique
dont le co�t est pris en charge par les organismes internationaux (OMS)
[18].
Les strat�gies de vaccination ne s'adressent plus seulement aux sujets �
risque,
car bon nombre d'autorit�s sanitaires ont mis sur pied des campagnes de
vaccination des nouveau-n�s et des adolescents, visant � pr�venir les
complications � moyen et long termes de l'infection par le VHB. Les
r�sultats
r�cemment obtenus en termes de r�duction de l'incidence du carcinome
h�patocellulaire � Ta�wan sont la d�monstration du succ�s des politiques de
pr�vention.

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