*Communiqué de presse de la plateforme des OSC (CORAB, URCB, Consortium des
ONG, FEBAH, CNSPE)
*Prise en charge médicale des PVVIH au Burkina Faso*
*Décision encourageante du gouvernement, mais le risque des ruptures d’ARV
reste réels*
Le Conseil des Ministres en sa séance du 18 janvier 2012 a décidé de
l’allocation d’une enveloppe d’un milliard (1 000 000 000) de FCFA du
budget national, exercice 2011 pour l’approvisionnement en ARV et en
réactifs de laboratoire pour le suivi des personnes infectées par le
VIH/Sida au Burkina Faso. Cette décision exceptionnelle, et encourageante,
est venue suite aux interpellations du gouvernement par la société civile, sur
les ruptures d’intrants pour la prise en charge médicale des PVVIH.
Le REGIPIV, dans un article intitulé « *Prise en charge des PVVIH :
ruptures de réactifs, appareils en panne, les malades en danger* » publié
dans le journal *L'Evénement du 1er octobre 2011, *avait sonné l’alerte
sur les difficultés que les PVVIH rencontrent dans les services de santé
pour accéder à leurs soins.
Le dispositif de veille du RAME avait également révélé des situations de
ruptures de stocks de médicaments contre les infections opportunistes et
des réactifs de laboratoire. Le dispositif avait aussi constaté que les
centres de santé ne faisaient plus de nouvelles inclusions sous traitement
antirétroviral à cause des limites des stocks d’ARV.
Ces situations ont conduit des organisations de la société civile,
regroupées au sein de la Plateforme des organisations de la société civile
intervenant dans la lutte contre le Sida et dans la santé, a rencontré les
autorités sanitaires de notre pays pour échanger sur cette préoccupation. A
l’issue de ces échanges, une conférence de presse a été organisée le 30
novembre 2011 a été pour attirer l’attention du gouvernement burkinabè et
ses partenaires sur une éventuelle rupture de stocks d’ARV prévisible en
mars 2012, si rien n’est fait.
Nos organisations, porteuses de cette interpellation, se réjouissent
profondément de cette décision salvatrice du gouvernement burkinabè qui
marque une réelle volonté de l’Etat à assumer son devoir régalien dans la
réponse contre l’infection à VIH/Sida, dans ce contexte de raréfaction des
ressources au niveau international.
Cependant, bien que reconnaissant ce mérite à notre gouvernement, nos
organisations notent toutefois qu’il y a un énorme écart entre les besoins
réels et cet engagement de nos décideurs.
En effet pour assurer une prise en charge adéquate des PVVIH sous ARV et
inclure de nouvelles personnes sous ARV, les besoins sont estimés à *13,4
milliards*. Six milliards et demi (6,5 milliards) aurait déjà été
mobilisés, ce qui représente un taux de mobilisation de 50% environ ; il
reste donc l’autre moitié à rechercher. Nous craignons par conséquent que
le geste actuel du gouvernement ne retarde simplement l’échéance des
ruptures de stocks d’ARV, sans en éloigner le spectre.
Nous pensons que notre gouvernement devrait avoir une action plus forte, à
la dimension du leadership que le Président du Faso assure dans la lutte
contre le VIH/Sida dans notre ce pays. Il est
capital que le gouvernement burkinabè mette en place une réelle politique
nationale, souveraine, de mobilisation des ressources en faveur de la lutte
contre le VIH/Sida. Une telle politique devrait se baser sur des mécanismes
innovants de financement, qui pourraient assurer la disponibilité de
ressources importantes et dans le long terme. Nous avons foi que, si les
conditions de transparence et de bonne gestion de ces ressources sont mises
en place, il ne manquerait pas de bonnes volontés, dans notre pays, pour
apporter des contributions substantielles à un fonds national de lutte
contre le VIH/Sida.
Nous estimons dans ce sens, que la présente décision du gouvernement n’est
qu’un premier pas, fait dans l’urgence de la situation, mais que de réels
efforts, plus conséquents, seront faits pour assurer la souveraineté du
Burkina Faso dans sa politique de lutte contre le VIH/Sida.
*Contacts de presse*
- *Simon KABORE, tel : 70 24 44 55, e-mail : **
simonkabore@rame-int.org* <simonkabore@rame-int.org>* *
- *Mamadou SAWADOGO, tel : 70 23 03 02, e-mail : **
saw_adou@hotmail.com* <saw_adou@hotmail.com>**
- *Lydia SALOUKOU, tel: 70 25 97 06, e-mail: **
lydia.saloucou@yahoo.fr* <lydia.saloucou@yahoo.fr>
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Simon KABORE
PCA du Réseau Accès aux Médicaments Essentiels (RAME)
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