[e-med] Rupture d'ARV au Cameroun

Bonjour à tous,

Le débat sur les ruptures d’ARV au CAMEROUN est bien nourri et riche.
Je voudrais simplement dire que je ne partage pas le point de vue de François.
La CENAME ne doit pas rejeter la balle au CNLS.
Il faut dire que nos centrales ne partagent pas suffisamment leurs expériences. En effet la CAMEG du BURKINA FASO a un système d’approvisionnement en ARV très efficace, en novembre 2007 lors de la formation de IDA sur la gestion des ARV, un jeune et brillant pharmacien du Burkina du nom de André SAWADOGO , nous a décrit succinctement la méthode de collecte et les outils de traitement des données pour la quantification et les réajustements des stocks (par trimestre à partir des rapports et des requêtes pour de nouvelles inclusion des structures de traitement). Dr Vincent de l'OMS qui était formateur, a reconnu la qualité du travail fait au Burkina. La méthode nécessite un travail de fourmis, une collaboration étroite avec le CNLS. Mais ça marche.
L’ACAME , pourrait militer pour une harmonisation des systèmes .

Une autre choses, la motivation des agents, la CENAME et les autres centrales doivent motiver les pharmaciens qui se consacrent à l’approvisionnement en ARV.
Les pharmaciens qui travaille là sont vite oubliés, ils se découragent. Puisque les ARV ne se vendent pas tout de suite. Il est préférable d'être à un poste de vente de médicament ordinaire au moins là on bénéficie d’une luxueuse voiture de service pour l’image de la centrale on est comme un commercial. Alors que les ARV ..., s,íl n’y pas de marché de PV/VIH /SIDA on va voir...
Alors eux aussi ils vont voir ailleurs.
Dr Justin KZINOLO
RCA
justinkzinolo@yahoo.ca

Ah les "RUPTURES DE STOCKS", et si on parlait aussi des ARV QUI PERIMENT avant d’avoir été consommés par les PvVih

Soyons clair, la qualité de la gestion des ARV sur le terrain (centrales d'achats et sites) dans les pays ne vient pas uniquement du fait d'un formation ou une autre à la gestion des stocks, cela se saurait car vue le nombre de personnes qui ont été, sont et seront formées, re-formées et encore re-re-formées, .... il ne devrait plus y avoir de rupture de stock nulle part depuis longtemps compte tenu des Millions (Milliards?) déja dépensés.

Or il y a des ruptures de stock et également, des produits qui périment avant d'avoir été utilises dans les sites, (mais également dans les centrales d'achats);

Pourquoi, à qui est ce dû ?

A tout le monde, et à personne !

Afin de ne pas avoir de rupture de stock (ou de périmés),

(1) il est nécessaire d'avoir un certain nombre d'INFORMATIONS fiables et régulières :

(1.1) en provenance des sites :

-les consommations mensuelles de chaque site de traitement

-les protocoles de traitement utilise chaque mois sur chaque site et le nombre de PVVIH traitées par protocole

-le stock de début et de fin de mois de chaque site avec les dates de peremption

(1.2) en provenance de la centrale d'achats (éventuellement des Centrales régionales)

-les Distributions mensuelles vers les site de traitement

-le stock de début et de fin de mois avec les dates de péremption

(1.3) ces informations doivent être collectées mensuellement

-les problèmes se situent souvent au niveau des sites qui ne transmettent pas mensuellement ces informations au niveau central

(1.4) ces informations doivent être synthétisées et diffusées régulièrement (mensuellement) par un service clairement identifie

-soit le PNLS, CNLS, Centrale d'achats, ou tout autre service spécifiquement habilite

(2) il est nécessaire que les PREVISIONS nclusions nettes (Nouveaux entrants moins Sortants) soient clairement établies

(2.1) par le PNLS

-la situation initiale (nombre de patients à l'instant T0)

-prévisions mensuelles de nouveaux entrants

-prévisions mensuelles de sortants (arrêts traitements, décès, ....)

(2.2) par protocoles de traitements

-pour les nouveaux entrants

-pour les modifications de protocoles

(3) il est nécessaire de prévoir des STOCKS de SECURITE

(3.1) stock de sécurité au niveau Central

- de 4 à 5 mois minimum

(3.2) stock de sécurité au niveau périphérique (sites de traitement)

- de 3 à 4 mois minimum

(4) il est nécessaire de PREVOIR LONGTEMPS A L’AVANCE les besoins pour l'année suivante (ou la periode suivante)

(4.1) afin d'intégrer les délais normaux d'approvisionnement

(4.2) afin d'intégrer les modifications prévisibles de protocoles

(5) il est nécessaire de prévoir des LIVRAISONS FRACTIONNEES

(5.1) une grosse commande globale prévisionnelle et modifiable

(5.2) des livraisons régulières modifiables dans le courant de l'année en fonction des sorties

(5.3) afin de limiter aux maximum les produits qui périment

(6) il est nécessaire de prévoir les RESSOURCES FINANCIERES NECESSAIRES

(6.1) au moment ou l’on a besoin de payer les factures

(6.2) en fonction des procédures de chaque bailleur

(7) il est nécessaire que les bailleurs DISPONIBILISENT facilement et AU MOMENT NECESSAIRE les ressources financières (en non 3 mois plus tard)

(8) il est nécessaire que chaque bailleur n’impose pas

(8.1)SES PRODUITS,

(8.2)QUAND il veut,

(8.3)en fonction de SON BON VOULOIR,

(8.4) ses procédures, son Incoterms, son délai de paiement, ….

La SOLUTION LA PLUS EFFICIENTE étant la mise en place d’un PANIER COMMUN des fonds de tous les bailleurs (avec évidemment des contrôles) et de faire un seul appel d’offres globale pour tous les ARV

Et bien autres variables entre encore en ligne de compte, …

Tout ceci pour dire quoi :

(1) que les approvisionnements en Médicaments sont un TRAVAIL de PROFESSIONNELS

(2) que c’est un travail qui ne s’improvise pas et ne s’apprend pas en 10 jours de « formation »

(3) que les pays qui savent le maitriser sont malheureusement actuellement trop peu nombreux

(4) que ce n’est pas le rôle d’une agence des nations unies (par exemple) d’acheter des médicaments

(5) que la plupart des pays qui réussissent ONT FAIT CONFIANCE à leur centrale d’achats (voir le Burkina et d’autres) et/ou se sont fait aider par des professionnels extérieurs au début

(6) qu’il est nécessaire de mettre en place un SUIVI/CONTROLE EXTERIEUR neutre au moins au début

Alain GUY
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Docteur Alain GUY

Pharmacien consultant
Spécialiste GAS
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+33 6 13 34 52 10
Skype : alainguy.bx
alainguy.bx@wanadoo.fr
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Très bonne réflexion qui réleve les conditions et variables pour réduire les risques de rupture et de péremptions des médicaments en général et des ARV en particulier?
Chaque pays devrait s'atteler à remplir ces conditions et maîtriser les variables pour gérer correctement les médicaments!

Franck Biayi
Pharmacien
Kinshasa/RDCongo
Tél:00243818125838

--- En date de : Jeu 25.9.08, Alain GUY bx <alainguy.bx@wanadoo.fr> a écrit :