[e-med] Walikale : SOS, l'hôpital général de référence dépourvu de médicaments

[merci Simon pour ce message qui signale les effets collat�raux n�fastes de retraits d'ONG internationaux de projets. CB]

From : <Simon KABORE>

Email : simonkabore@gmail.com
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Page d'origine : Actualit�
Titre de l'article :

Walikale : SOS, l'h�pital g�n�ral de r�f�rence d�pourvu de m�dicaments L�h�pital g�n�ral de Walikale, � 300 kilom�tres � l'ouest de Goma, manque de m�dicaments, depuis la suspension de l'appui de l'ONG M�decins sans fronti�res (MSF). D�j�, des cas de d�c�s sont enregistr�s parmi les malades hospitalis�s. Les autorit�s sanitaires de Walikale lancent un SOS au gouvernement provincial et aux organisations caritatives afin d�appuyer sans d�lai cette structure hospitali�re, rapporte radiookapi.net

\\n http//radiookapi.net/index.php?i=53&a=26329

Merci a Simon pour ce message.
Cette situation revele la situation parfois de la fragilite de l'aide que nous apportons aux pays.
Alors que la declaration de Paris sur l'efficacite de l'aide et les appoches sectorielles (SWAp) visent a appuyer les strategies de croissance et de reduction de pauvrete, les ONG internationales devraient pafois dans leur planification penser comment dans une region passer des urgences a la transition et au developpement.
Cette intervention illustre tres bien que l'ONG a appuye la structure sans appropriation. Il est temps de passer de l'approche "projet" a l'approche "programme" afin d'appuyer la partie nationale en nous alignant sur ses priorites et en harmonisant nos interventions.

Charly Mampuya
Pharmacien
Goma/RDC

Le problème de cet hopital n'est pas surprenant et il n'est pas le seul en RDC.Plusieurs années de conflit ont améné les ONG internationales et autres bailleurs à intervenir en "urgence" sans s'inscrire dans la durée!une étude récente de Juin 2009 sur la cartographie des approvisionnements en RDC réalisée par le Direction de la Pharmacie, Médicaments et Plantes médicinales et le Programme national d'approvisionnement en médicaments avec l'appui de l'OMS a démontré une situation grave qui, malgré l'existence du Système National d'Approvisionnement en Médicaments Essentiels(SNAME), a dénombré 19 Agences d'approvisionnements avec 99 circuits de distribution qui mobilisent 54 partenaires différents!.Cette fragmentation dans un pays qui a quitté l'urgence pour le développement fragilise l'efficience du système mis en place à tous les échelons du cycle d'approvisionnement augmentant l'incordination avec les conséquences inévitables comme pour l'hôpital de Walikale.

Franck Biayi
Pharmacien
Ministère de la Santé
Kinshasa/RDC
Tél:00243818125838

Bonjour a tous;
Je pense que cette information de Radio Okapi venant des autorites locales devrait etre retouche.
En effet apres le retrait de MSF/H ,le PS9FED poursuivant l'appui a la division de la sante, l'HGR walikale a continue a etre servi en MEG dans le cadre du programme ci dessus, comme les autres structures du Nord Kivu. Ces medicaments etaient servis sur base du volume d'activites que l'HGR devrait declare et calculer lui meme sa ligne de credit en medicament avant de passer sa propre commande a la CDR Asrames SOUS LA COORDINATION de la division de la sante. On pouvait neanmoins signaler certains retard dans la livraison, meme dans la commande elle meme que l'HGR devrait passer lui meme. Je me souvient d'ailleurs des livraisons faites a l'HGR Walikale entre Juillet et septembre, sans oublier des donations ponctuelles venant de certains politiciens, ect. Mais parler du MANQUE DE MEDICAMENTS depuis la suspension des activites de MSF, ce ne pas du tout vrai.
MERCI

Pharmacien Francois M.R.Tshitenge/DRC
Mails: fmrtshimal@yahoo.fr

Permettez moi tout d'abord de remercier tous ceux qui m'ont manifeste
leur appui par rapport a mon accident. Je me porte mieux maintenant et
ma réapparition au forum en est la preuve.
Le cas de Walikale pose 2 phénomènes de nos systèmes de santé.
Premièrement, il y a la problématique posée par Carinne sur les
interventions des ONG internationales. Très souvent en effet, ces
interventions ne sont pas alignées sur les politiques locales.
Conséquences, les retraits de ces ONG sont suivis de perturbation dont
les populations sont les principales victimes. Mais qui est
responsable dans ces genres de situation? Les autorités nationales qui
n'arrivent pas a satisfaire les besoins sanitaires des populations,
sous le pretexe de l'insuffisance des ressources, et qui sont prêtes a
"sous traiter" leur responsabilité au premier venu? Ou ces ONG, se
donnant pour mission de combler les insuffisances des autorités
nationales, mais tenu par des standards de qualité ou de
fonctionnement non conformes aux politiques locales, mais exiges par
leur politique de mobilisation de ressources?
La 2e problématique est la disponibilité des médicaments et autres
consommables dans les formations sanitaires. On assiste assez
curieusement a des ruptures de stocks au niveau des centres de santé
peripheriques alors que les médicaments sont disponibles au niveau des
centrales d'achat. Les recentes sorties du RAME ont révèle ce
phénomène dans le cas des médicaments contre les infections
opportunistes au Burkina Faso. Cette situation est- elle souvent due a
une insuffisance d'information des centres de santé sur la
disponibilité des produits? Ou est-elle due a une mauvaise évaluation
des besoins et/ou une mauvaise planification des besoins? Considérant
cette 2e hypothèse comme très probable, le RAME, avec l'appui de
Sidaction France, a décide de renforcer les capacités des
préparateurs en pharmacie, très impliques dans la gestion des ARV et
médicaments IO. Mais beaucoup de choses restent à faire pour éviter
ces ruptures qui font la honte de nos systèmes de santé et pire,
causent de nombreux dommage aux populations.
Cordialement!

Envoyé de mon iPhone
Simon Kabore
simonkabore@gmail.com

Il est frequent en RDC de parler d'une structure hospitaliere sans medicaments. Le cas de Walikale n'est que le sommet de l'iceberg. Cet etat des choses temoigne de la fragilite du systeme de sante tel que le vit aujourd'hui la RDC. En effet, le niveau de responsabilite du gouvernement de la Republique dans ce domaine est tres tres faible et ce sont les ONG qui, chacun, selon sa politique, approvisionnent les hopitaux et autres structures sanitaires.

Nous pensons qu'il est temps pour le gouvernement de la Republique de de prendre les choses en mains en obligeant les intervenants du secteur de la sante a suivre une politique coherente visant la perennisation des interventions surtout en ce qui concerne la disponibilite des medicaments.

Le gouvernement Congolais peut aussi mettre en place un systeme coherent d'approvisionnement en medicaments essentiels de maniere a assurer la couverture de l'ensemble du pays.

Gabriel Bukasa Kaleka
B.Pharm.,MPH

+243(0)997471789

P

Bonjour à tous,

Effectivement, les hôpitaux sont souvent en rupture de médicament. Mon constat, c'est que le problème n'est pas la gestion, mais un problème financier. La plupart des hôpitaux ont reçu une autonomie administrative et financière. mais elle est complétement fictive.
La pharmacie qui est le plus souvent "non autonome devient une source de financement pour l'hôpital. Alors quand il faut renouveler le stock, il n'y a plus d'argent...

Il me semble aussi que c'est tout le circuit de distribution qui est dans ce système. LE circuit de distribution du médicament a besoin d'un circuit financier permettant à tous les niveaux d'acheter au moment opportun.

Hors rien de cela ne fonctionne. Les Etats ont des dettes dans tout le système et l'aide internationale à travers les dons appauvri encore plus le circuit financier nécessaire au renouvellement des stocks.

Quand on voit les cartographies effectuées dans différents pays avec l'aide de l'OMS, il ne faut pas s'étonner des ruptures. Elle sont programmées dans les circuits choisis.

Serge Barbereau
Bujumbura

Bonsoir à tous

Le problème soulevé par Serge est réel est une des raisons qui justifie les
ruptures de stock. N'empêche que dans les cas de circuits gratuits de
médicaments, les difficultés financières expliquent difficilement les
ruptures. C'est pourquoi, il ne faut pas exclure les insuffisance dans la
gestion.

Mais je profite de cette opportunité pour qu'on se pose la question sur la
pertinence de l'autonomie de gestion de nos hôpitaux dans des pays où la
majorité des populations sont pauvres. Comment les plus de 40% des personnes
vivant en dessous du seuil de pauvreté au Burkina peuvent-elles se faire
prendre en charge dans un établissement qui a comme principale préoccupation
de faire des profits pour assurer sa survie? Aucune disposition dans la
politique sanitaire ne répond actuellement à cette question. Conséquence,
tout comme on parle de "victimes de catastrophe naturelle", il faut de plus
en plus parler de "victimes de politiques sanitaires".

Cordialement!

--
Simon KABORE
Coordonnateur du Réseau Accès aux Médicaments Essentiels (RAME)
04 BP: 8038 Ouagadougou 04 Burkina Faso
Tel: bur (226) 50 34 55 32
        Cel: (226) 70 24 44 55
E-mail alternatif: simonkabore@rame-bf.org

Je poursuis ma réflexion. Dans les circuits gratuits de médicament, il y a aussi un problème financier. Lorsque l'on introduit un circuit gratuit, non seulement il y a un coût, mais aussi une perte financière puisqu'il y avait une marge sur le coût des médicaments vendus auparavant.
Je vais même plus loin dans ma réflexion car si l'on prend l'exemple de la distribution gratuite des ACT, au Burundi, nous avons une augmentation parallèle de la consommation de Quinine. Est ce que l'introduction gratuite n'entrainerai pas aussi une dérive d'usage irrationnel ???

Serge

Bonjour,

La gratuité est une victoire de santé publique et sauve des millions de vies
et tant pis pour les pharmaciens qui ""vivent sur le dos" du paludisme par
exemple première cause de venue dans les formations sanitaires et en tirent
un revenu important. Les marges avec la quinine étaient bien meilleures et
l'utilisation moins complexe qu'avec les ACTs. Avec les interventions de
lutte contre le paludisme et l'impact attendu sur la morbidité, il faudra
bien que les pharmacies (et les centres de santé aussi) trouvent ailleurs
les sources de revenus. C'est devenu un problème récurrent des pays dans
lesquels le nombre de cas diminue et avec les campagnes de masse de MILDAs
en cours et à venir, les pertes financières des pharmacies liées au
traitement du paludisme seront sans doute encore plus importantes. Alors
certains pharmaciens bravent les recommandations internationales et
directives nationales pour maintenir leurs revenus en vendant illégalement
de la quinine (ou de la monothérapie) en première intention des cas simples.
L'évolution épidémiologique naturelle des pays amènera une nouvelle
pharmacopée des maladies émergentes liées au cardio vasculaire par exemple
ou au diabète et des sources de bénéfices, mais cela ne se fera pas dans
l'immédiat.

Ce qui amène une autre réflexion sur le rôle futur des pharmacies centrales,
de leur statut et viabilité économique et des pseudo officines de
médicaments qui fleurissent sur les trottoirs et pour mettre les acteurs
nationaux face à leurs responsabilités pour imposer les mesures nécessaires
de politique sectorielle. Il y a un véritable débat à ouvrir en ce sens et
éviter un mauvais procès de la gratuité.

Quant au cas du Burundi des mesures répressives à l'encontre des
récalcitrants devront être renouvelées. Pour la RDC, le MSP sait qu'il doit
imposer des décisions courageuses pour rompre avec un passé d'urgence vers
une main mise de sa politique sur l'anarchie des ONGs et de leurs programmes
incohérents de substitution dans le cadre national.

Dr Jean-Philippe SAC-EPEE
Médecin de Santé Publique
Consultant international
jpsacepee@hotmail.com

[réponse à Serge Barbereau]

Il faut plutôt voir s'il n'y a pas de détournement des produits du circuit
gratuit. Cela arrive souvent quand tout le pays, toutes les formations
sanitaires ne sont pas dans le programme. Les médicaments détournés sont
revendus dans les zones ou les publics cibles non couverts. Souvent même les
produits détournés traversent les frontières mais les auteurs de ces
détournements masque cela dans les consommations, ce qui entraine des excès.

Dans un hôpital du Burkina où j'ai travaillé, existait un projet de
médicaments gratuits pour les enfants. Nous avons enregistré à la pharmacie
des ordonnances où il était prescrit 22 flacons d'ampicilline 1g à des
enfants de 6 ans.
Qui dit mieux!

Simon KABORE
Coordonnateur du Réseau Accès aux Médicaments Essentiels (RAME)
04 BP: 8038 Ouagadougou 04 Burkina Faso
Tel: bur (226) 50 34 55 32
        Cel: (226) 70 24 44 55
E-mail alternatif: simonkabore@rame-bf.org

Une fois n’est pas coutume mais être un tant soit peu iconoclaste cela peut faire quelque bien dans les chaumières de la santé publique… futurs et enjeu mondiale transcendant les nations car géostratégique, géopolitique et enjeu vital de survie économique.
Serge prends le modèle à contre pieds, oui la gratuité, n’est nullement la panacée de la pharmacopée et le caducée est en première ligne de « délit de sale gueule »

Mais la gratuité à des effets pervers en micro-économie le modèle s’effondre de telle manière qu’il détruit l’aspect macro et parfois, oui parfois avec un peu de compassion dans un monde de passion échevelées.
L’IFRI a mis en ligne, (un peu ancien) ce document dont je vous donne la conclusion :

« « « En réalité, la seule solution aux problèmes de santé des PED réside dans la charité – mais une charité (terme anglais) qui doit atteindre des niveaux qui n’ont rien à voir avec ce qu’une entreprise, dont la vocation est de faire des profits, peut supporter. Cela signifie que les États doivent jouer ici un rôle déterminant et prendre un certain nombre de mesures. Sur le plan interne, les fiscalités doivent être réformées afin de favoriser les entreprises qui offrent des médicaments ou des services aux PED. Sur le plan international, les programmes comme le Programme commun des Nations unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA) doivent être réellement financés. Mais l’appel de Kofi Annan, renouvelé à la Conférence Internationale sur le sida à Barcelone, en juillet 2002, à la réunion d’un budget annuel de 10 milliards de dollars pour lutter contre le sida, n’en a encore recueilli que 700 millions. Ainsi, sans volonté des États, il est facile de faire des entreprises les boucs émissaires de tous les maux de la planète. Ce sont des cibles commodes pour les ONG ou les hommes politiques de toute tendance, dont les discours ont peu de portée pratique et recèlent beaucoup de cynisme. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les récents appels à plus de responsabilité sociale de la part des entreprises se sont fait entendre au moment où l’échec des États devenait patent. » » »
E. K. (traduction C. J.)

Alors oui, il y a là un savant mélange de clientélisme mais aussi de pragmatisme et une once de cynisme (cela ne vous étonnera pas) ;

Difficile donc pour se prononcer sur des panacées enflammées, sur le tout gratuit ( via les ( organisation go no go Non Gouvernementale-Politique l’influence ONG-Pi) ou le tout payant (via les services d’assurances sociales etc.) .

Mais oui, Dr Jean-Philippe, les pays en Panne, ceux en Peine vont transformer l’essai, des génériques et de bio similaires, ça arrive à la vitesse de l’éclair et garde à ceux qui ignorent que dans le secret des universités et des écoles d’ingénieurs des business-maker, et Policy-maker, des diasporas reviendront à la source… du profil là ou il se trouve.

Sanofi, l’a bien compris dans son modèle stratégique, il faut se battre sur les maladies à transition épidémiologique (les maladies chroniques de l’hamburger) , et se battre car le marché devra exploser avec une visibilité spéculatives de nos traders qui n’ont rien perdu de la partie d’échec dont la mise est : « la terre et son bien-être » et dont son » coût réel versus spéculateur n’est que roupie de sansonnet », mais une traite triée sur le monde en déconfiture quel merveilleux challenge ! ( encore un verbiage inique).
Alors grand débat, le marché des PED est un marché de masse Volume/prix ; que les états cessent prendre la santé publique comme une donnée individuelle, c’est aujourd’hui une donnée géopolitique mondiale qui englobe la sécurité alimentaire, climatique, réfugiés climatiques, bioterrorisme, et survie des zones insulaires lors d’événements endémo épidémiques, confronté au secteur touristique et la perte du PIB (j’en invente le terme : c’est le syndrome des dents de la mer).

Les système de santé sont mis à mal dans la zone nord, et il se peut que nous nous retrouvions confronté à l’inversion de la courbe de l’espérance de vie chez nous, l’enjeu est de taille et de profits pour l’industrie, donc qu’elle soit éthique et que des traitements soient réglés aux populations des pays PED par des mécanismes novateurs, une régulation de la déforestation … , une taxe carbone qui irait compenser les coûts de production en locale comme en externe. ( cette taxe étant de facto un revenu qui leur reviendrait directement par la caisse de SS).

La réorganisation des système de vigilance et de surveillance syndromique une météorologie épidémiologique qui accompagne nos amis et ennemis virus et bactéries et maladies vectorielles ; des structures internationales, nationale coordonnant leur efforts pour simplifier les réseaux de surveillance, intégrant tout les événements maladies émergentes non émergentes, transmissibles , non transmissibles et intégrant dans les centres d’excellence, l’industrie pharmaceutique et les structures de santé publique… et pour finir achever le 20 e siècle en préférant l’alliance mondiale dans laquelle les pays disposant selon leur perception des meilleurs système de santé, puisse considérer la santé publique comme un enjeu mondiale de bien-être et de solidarité ; quel fantastique travail pour nous Homme du XXIe siècle.

José BOUDEY
Expert International
Jose.boudey@libertysurf.fr
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