Le Burundi introduit le vaccin contre le paludisme dans la vaccination de routine

COMMUNIQUE DE PRESSE
UNICEF
Le Burundi introduit le vaccin contre le paludisme dans la vaccination
de routine

17 mars 2025

https://www.unicef.org/burundi/fr/communiqués-de-presse/communique-de-presse-conjoint

Bujumbura, 17 mars 2025 – Sous le leadership du Ministère de la Santé
Publique et de la Lutte contre le SIDA et avec le soutien de
l’Alliance du Vaccin (Gavi), de l’UNICEF, de l’Organisation mondiale
de la Santé (OMS) et de Dalberg, le Burundi introduit aujourd’hui le
vaccin contre le paludisme dans son programme de vaccination de
routine. Cette avancée marque une étape cruciale vers la réduction des
cas de paludisme et la sauvegarde des vies de milliers d’enfants. La
cérémonie de lancement se tient ce lundi 17 mars 2025, dans le
district de Mpanda en présence de Son Excellence la Première Dame du
Burundi, Angeline Ndayishimiye.

Cette initiative fait suite à la réception de 544 000 doses du vaccin
antipaludique en janvier 2025, ainsi qu’à l’approbation du vaccin
RTS,S par l’Autorité Burundaise de Régulation des Médicaments à usage
humain et des Aliments (ABREMA).

Le paludisme demeure un problème majeur de santé publique au Burundi
et constitue l’une des principales priorités sanitaires nationales.
Cette maladie est endémique dans le pays, avec deux pics annuels de
transmission (avril-mai et juin), entraînant des niveaux élevés de
transmission dans certains districts. Les dernières données du Système
national d’information sanitaire (SNIS) montrent que le paludisme
reste l’une des principales causes de morbidité et de mortalité, avec
une incidence de 399,1 cas pour 1 000 habitants en 2023. Chaque année
en Afrique, près d’un demi-million d’enfants de moins de cinq ans
meurent du paludisme, une réalité inacceptable qui souligne
l’importance de cette initiative au Burundi.

L’analyse des données a révélé que le paludisme représentait 20,9 %
des consultations médicales en 2023 et 59,4 % des décès hospitaliers
en 2021. Au Burundi, les enfants de moins de cinq ans constituent la
population la plus vulnérable face au paludisme. Parmi les 4 857 556
cas de paludisme signalés en 2023, 2 235 481 concernaient des enfants
de moins de cinq ans, soit 46 % de la morbidité liée à cette maladie.
Pour cette raison, en tant que partenaire clé, l’UNICEF s’engage à
garantir que chaque enfant, en particulier les plus vulnérables, ait
accès à ce vaccin essentiel, aux côtés d’autres services de santé
indispensables, afin de leur offrir un départ plus sain dans la vie.

« Aujourd’hui marque une étape significative avec l’introduction du
vaccin contre le paludisme au Burundi. Cette initiative reflète notre
engagement fort et indéfectible dans la lutte contre le paludisme en
combinant des interventions stratégiques à fort impact et une volonté
collective de protéger nos enfants.

En réduisant la mortalité due au paludisme chez les enfants de moins
de cinq ans, nous franchissons une étape essentielle vers un avenir
plus sain et plus prometteur pour la prochaine génération.
L’introduction de ce vaccin nous rapproche également d’un futur où
aucun enfant ne mourra d’une maladie évitable comme le paludisme. Nous
ouvrons la voie vers un Burundi sans paludisme », a déclaré Dr Lydwine
Baradahana, Ministre de la Santé publique et de la Lutte contre le
SIDA.

Commentant cette avancée, Mario Jimenez, responsable pays senior pour
le Burundi à Gavi, a souligné que l’introduction du vaccin reflète
l’engagement du pays en faveur de la santé publique : « Aujourd’hui,
le Burundi rejoint la liste des 17 autres pays africains ayant intégré
le vaccin antipaludique dans leur programme de vaccination de routine
avec le soutien de Gavi. Face à l’impact dévastateur du paludisme,
cette avancée permettra de sauver des milliers de vies d’enfants, de
soulager les familles et de réduire la pression sur le système de
santé du pays. Gavi reste engagé à travailler avec le Burundi et ses
partenaires pour assurer le succès de cette introduction ainsi que
celui de tous les programmes de vaccination de routine dans le pays. »

« Chaque enfant a le droit de grandir en bonne santé et protégé contre
les maladies évitables comme le paludisme », a déclaré France Bégin,
représentante de l’UNICEF au Burundi. « L’introduction du vaccin
contre le paludisme est une avancée historique qui redonne espoir aux
familles au Burundi. L’UNICEF est fière de soutenir cet effort en
garantissant la disponibilité du vaccin, en renforçant les systèmes de
chaîne du froid et en mobilisant les communautés pour accroître la
sensibilisation et l’acceptation de cette intervention vitale, aux
côtés des efforts du gouvernement. »

Le Dr Xavier Crespin, représentant de l’OMS au Burundi, a rappelé que
« Le paludisme constitue la première cause de morbidité et mortalité
notamment chez les enfants. Avec les mesures déjà prises par le
gouvernement comme la chimio prévention pérenne à la Sulfadoxine
-Pyriméthamine, la distribution des moustiquaires imprégnées
d’insecticides et la pulvérisation intra domiciliaire, et maintenant
l’introduction de la vaccination contre le paludisme chez les enfants
de 6 à 11 mois comme recommandé par l’OMS, le Burundi franchit une
étape décisive dans la lutte contre le paludisme. C’est le lieu de
féliciter le Gouvernement et remercier tous les partenaires. »

Lillian Kidane, Directrice Afrique de Dalberg, a ajouté : «
L’introduction du vaccin contre le paludisme dans la vaccination de
routine est une avancée majeure pour la santé publique au Burundi.
Elle témoigne de la résilience, du professionnalisme et du dévouement
du Ministère de la Santé et des professionnels de santé à travers tout
le pays. Grâce à leur engagement, des interventions vitales atteignent
chaque communauté, en particulier les enfants les plus vulnérables.

Les preuves montrent que ce vaccin réduira considérablement la
morbidité et la mortalité liées au paludisme chez les enfants,
marquant une étape clé pour la protection des générations futures du
Burundi. Dalberg est honoré d’avoir soutenu le Ministère de la Santé
et le peuple burundais dans cette réalisation. »

Afin de garantir une introduction efficace du vaccin, Gavi, l’UNICEF,
l’OMS, Dalberg et d’autres partenaires ont soutenu le Ministère de la
Santé dans la préparation et l’intégration du vaccin contre le
paludisme. Cet accompagnement comprend l’élaboration de plans de mise
en œuvre et de stratégies de communication, la formation des agents de
santé, l’engagement communautaire pour renforcer l’adhésion à la
vaccination, ainsi que le renforcement des capacités de la chaîne du
froid. Des outils d’apprentissage innovants, notamment des contenus
animés et une application hors ligne en langue locale (kirundi), ont
été utilisés pour améliorer la formation des agents de santé.

Le vaccin a démontré qu’il réduit significativement les
hospitalisations et les décès dus au paludisme, jouant un rôle
complémentaire dans la lutte contre la maladie aux côtés d’autres
interventions éprouvées, telles que l’utilisation de moustiquaires
imprégnées d’insecticide, la pulvérisation intra-domiciliaire, la
chimioprévention saisonnière du paludisme et une prise en charge
efficace des cas. Lorsqu’il est utilisé conjointement avec ces
stratégies, le vaccin antipaludique peut permettre de réduire les cas
cliniques de paludisme de plus de 90 % dans les zones de forte
transmission saisonnière.

Avec cet engagement collectif, le Burundi fait un pas de plus vers un
avenir où aucun enfant ne sera plus victime du paludisme.

Notes aux rédacteurs

  • A date, 18 pays ont introduit le vaccin contre le paludisme, le
    Burundi étant le dernier pays à rejoindre cette liste. Quatorze de ces
    pays ont introduit le vaccin en 2024, notamment le Cameroun, le
    Burkina Faso, la Sierra Leone, le Bénin, le Liberia, la Côte d’Ivoire,
    le Sud-Soudan, le Mozambique, la République centrafricaine, le Niger,
    le Tchad, la République démocratique du Congo, le Soudan et le
    Nigeria.

  • Les trois autres pays – le Ghana, le Kenya et le Malawi – ont
    introduit le premier vaccin antipaludique, le RTS,S, en 2019 dans le
    cadre du programme de mise en œuvre du vaccin antipaludique (MVIP) et
    ont depuis élargi la distribution du vaccin dans le cadre de la
    vaccination de routine grâce au soutien de Gavi.

  • En 2025, 6 à 8 pays, dont l’Ouganda, l’Éthiopie, la Guinée et le
    Mali, parmi d’autres, prévoient de déployer le vaccin dans le cadre du
    programme de vaccination antipaludique de Gavi.