[e-med] (13)Coca-Cola et le Fonds Mondial veulent améliorer la distribution des ME

Bonjour,

Coca Cola et médicaments !!! Ce sujet inspire beaucoup de commentaires et
surtout, c’est toujours plus facile pour un Etat de se décharger sur le
privé…plutôt que de prévoir dans son budget national les coûts de
distribution : d’où la tentation d’accepter ces partenariats : car tous les
pays ne sont pas pauvres et beaucoup de pays aux ressources fort
appréciables investissent peu dans la santé.

Effectivement, une des raisons pour lesquelles la distribution des coca-cola
et des bières marche mieux que celle des médicaments, c’est que, dans une
logique d’efficacité, les privés prévoient un financement pour cette
distribution et l’organise le plus rationnellement possible : Hélène DEGUI
l’a bien signalé. Plutôt que de chaque fois se décharger sur le privé, il
serait judicieux de faire comme Coca Cola : prévoir un financement pour la
distribution et l’organiser de façon rationnelle.

C’est sûr que si l’on arrivait à faire parvenir des médicaments partout où
il y a du coca cola en Afrique (même dans les coins les plus reculés où il
n’y a pas d’eau, il y a du coca), on pourrait dire qu’il n’y a pas de
rupture de médicaments sur tout le territoire national : donc s’inspirer de
cette distribution n’est pas idiot.
Mais mélanger coca cola et médicaments, c’est aussi faire croire que les
médicaments c’est comme des sucreries : là, il faut faire attention, car
nous avons souvent vu dans les campagnes législatives, les députés vouloir
distribuer des médicaments dans leurs circonscriptions comme des bonbons
pour faire plaisir à leurs futurs électeurs !!
Je suis d’accord avec Edouard Guevart : essayons de vraiment de prendre des
leçons de l’efficacité du privé mais ne nous soumettons pas à eux !!

Une autre chose qui peut interpeler : pourquoi les gens n’ont-ils jamais
l’argent pour acheter les médicaments et le trouvent toujours pour acheter
une bière ou un coca ? Je ne les blâme pas : les pauvres ont droit aussi à
des moments de détente et d’insouciance qui leur permet d’oublier la dure
réalité. Ainsi est l’être humain et parce qu’ils pensent aussi que la santé
c’est l’affaire de l’Etat (sans doute ont-ils raison, un Etat qui se respect
doit investir dans l’éducation et la santé).

On parle de marketing pour le coca cola : pour les médicaments, je
préfèrerais qu’on parle d’éducation pour la santé : quel temps et quels
moyens consacre-t-on dans ce domaine : si peu !!!
On en revient toujours aux simples idées de base : un Etat doit investir au
moins dans la santé et l’éducation si on veut améliorer l’Etat du monde, ou
sinon comportons nous comme des animaux : que le plus fort gagne, mais alors
quel monde laissons nous alors en héritage à nos enfants ??
Bonne journée.
Marie Paule.

Marie-Paule FARGIER
Pharmacien santé publique
66 RUE PRUNIER
33300 BORDEAUX
FRANCE
Port: 00 33 6 17 27 67 79

Bonjour Marie-Paul,

Je sais qu'il y a certains pays qui ont dans leur budget les achats des médicaments mais souvent les budgets alloués ne correspondent pas à des besoins préalablement bien identifiés et bien organisés à travers des plans de gestion des achats et de stock qui doivent détailler tous les coûts(achats et services) et quand il arrive que cela soit fait, les députés coupent les montants sans se préoccuper des besoins des populations. Il est donc nécessaire de déterminer les coûts réels de distribution même quand dans certains pays comme la RDC mon pays, cela n'est pas toujours évident car tous les moyens (Avions, véhicules, bateaux, hors bords, pirogues, vélos, motos et même...... à dos d'hommes) sont utilisés sans avoir toujours des fournisseurs professionnels de services logistiques.

Franck Biayi
Pharmacien
Expert GAS et Passation des marchés
Kinshasa/RDC
Tél:+243818125838

Bonjour,

Oser voir que quelques partenariats publics privés peuvent être
intéressants pour peut qu’en effet les autorités sanitaires inclues ces
opérations dans une véritable stratégie du PNDS, je ne crois pas que l’on
veuille dans une opération de ce genre chercher un bénéficie direct.
Pourquoi tant de repli sur des actions de ce type, la santé publique c’est
avant tout la prévention et son financement, la formation et son
financement et la politiques pharmaceutique avec ses infrastructures, ses
difficultés pour l’approvisionnement et le stockage et ses improbables
politiques de gratuité puis de recouvrement et in fine d’acceptabilité par
les patients de recourir à l’achat direct de médicaments avec moins d’effets
secondaires que certains génériques distribués selon la liste des ME dans
les CS.

Oui, je comprends fort bien qu’il n’est pas « politiquement correcte » de
convenir que des initiatives privées peuvent (pourraient) avoir de bons
résultats, le tout c’est de faire en sorte que ces résultats soient
largement repris par le système de santé, évaluation, diffusion et
application, transfert des bonnes pratiques.

Que ce soit une marque qui vendent des boissons (trop) sucrées, il est
évident que cela est néfaste, cependant, compte tenu de la qualité du
traitement de l’eau dans certaines villes et villages, je préfère de loin
boire un soda ou de l’eau en bouteille qu’attraper une maladie hydrique qui
est le fléau dans certaines zones, mais tout le monde ne peut se le
permettre n’est-ce pas et des projets d’assainissements sont fort onéreux et
souvent laissés pour compte dans tant de quartiers.

Mon point de vue est marginal, mais qui l’assumera donc, je en accord avec
ce qui vient d’être dit sur la verticalisation de la distribution et la non
intégration dans les systèmes de distribution existant, mais alors, que
dit-on aux ONG qui en font leur fond de commerce humanitaire avec achat :
distribution : hors du contexte du système de SP, il faut donc pour se
prémunir de ces aspects pernicieux d’accepter sans « à priori » de faire
un bout de chemin avec ce type de projet.

Marie-Paule FARGIER dit comme Edouard Guevart : « « essayons de vraiment de
prendre des leçons de l’efficacité du privé mais ne nous soumettons pas à
eux !! » » »Qui dit mieux !

Je dis Banco ! Que les systèmes de santé s’emparent de ce sujets qu’ils
écrivent à leur Ministre de tutelle en dénonçant cela et qu’ils les
obligent à faire mieux, pour cela, il faut décortiquer l’expérience Coca
Cola et en tirer une exégèse rationnelle, il restera toujours le problème de
l’argent et du pourcentage du PIB consacré à la santé mais là c’est un
autre problème. Quoi qu’il en soit il faut se renseigner sur les PPP
différents des IPF anglo saxons et différents des PNL (Partenariats non
lucratifs) initiés par le FEHAP.

Je n’ai jamais été le chantre des PPP mais il faut en reconnaître certaines
vertus quand tout va mal.

Quand à la bière, l’alcool et la cigarette, ou la consommation de
médicaments, ce n’est pas une question de pauvre ou riche, ça se saurait.

Bien donc, la prochaine fois qu’une initiative de ce genre arrive faisons
en sorte que ce soit une marque d’eau minérale… ferrugineuse mais il y a au
toujours un « HIC » c’est Public/Privé et les fonds ne rentrent pas de la
même façon, contrôle stricte des engagements.

José Boudey
06 84 528 550