[e-med] (2)AMS : l'OMS va-t-elle encore rater l'occasion de s'attaquer efficacement aux besoins de santé urgents ?

[pour avoir accès aux documents OMS discutés à l'Assemblée Mondiale de la Santé voir
http://www.who.int/gb/f/f_wha59.html et http://www.who.int/gb/f/f_eb118.html
CB]

Compte rendu
Une initiative pour soigner les maladies délaissées des pays pauvres
LE MONDE | 24.05.06 | 15h00 . Mis à jour le 24.05.06 | 15h00
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3220,36-775391@51-775511,0.html

Marquée par la disparition du directeur général de l'Organisation mondiale
de la santé (OMS) (Le Monde du 24 mai), la 59e Assemblée mondiale de la
santé s'est ouverte, lundi 22 mai, à Genève. Parmi les sujets à l'ordre du
jour figure une résolution, présentée par le Kenya et le Brésil, visant à
créer un "cadre mondial pour les activités de recherche et développement
essentielles en santé". Soutenue notamment par Médecins sans frontières
(MSF), cette initiative entend rattraper le retard accumulé dans la mise au
point de traitements des maladies infectieuses qui accablent les pays
pauvres.

Un article signé par deux membres de MSF, publié en ligne le 13 mai sur le
site de la revue médicale The Lancet, précise que sur les 1 556 nouvelles
entités chimiques mises sur le marché entre 1975 et 2004, au mieux 21
concernaient les maladies négligées des pays tropicaux. Partant de ce
constat, MSF a lancé, par la voix de son président, Jean-Hervé Bradol, un
appel aux gouvernements pour que la recherche publique s'investisse dans la
recherche de traitements pour les maladies négligées.
L'ONG s'appuie sur les conclusions du rapport de la Commission sur la
propriété intellectuelle, l'innovation et la santé publique (en anglais
CIPIH), rendu public le 3 avril. Comme le soulignait, à la veille de
l'Assemblée mondiale de la santé, l'ancienne présidente suisse Ruth
Dreifuss, qui dirige la CIPIH, "la protection de la propriété intellectuelle
joue un rôle incitatif dans les pays développés, mais dans les pays pauvres,
où la demande solvable se limite à ceux qui peuvent payer individuellement,
il faut trouver d'autres incitations." Le rapport est pour elle "un appel
très clair à l'OMS pour qu'elle prenne la tête de la nouvelle dynamique pour
l'accès aux traitements dans les pays les plus pauvres".
Paul Benkimoun
Article paru dans l'édition du 25.05.06