[e-med] (2)GUINÉE: Les médicaments font leur réapparition sur le marché noir

Santé : Les pharmaciens accusent
05-06-09 17:18
Il y a: 3 days
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«Il ne sert à rien d'assainir Conakry, en laissant passer les faux
médicaments, le gouverneur est responsable. » De nos jours, il n'est un
secret pour personne que les médicaments et autres produits pharmaceutiques
en dépit d'une législation on ne peut plus claire font l'objet d'un commerce
incontrôlé de la part d'individus dont l'unique objet est le lucre. De
nombreux spécialistes en la matière estiment que ce marché illicite est une
véritable menace pour la santé publique et l'économie nationale.

Pour attirer l'attention des nouvelles autorités militaires du pays ainsi
que l'opinion sur les méfaits des médicaments contrefaits, les pharmaciens
de Guinée, des secteurs public, mixte et privé ont profité d'un point de
presse, tenu le jeudi 28 mai dans un réceptif, pour demander la suppression
du marché parallèle de médicaments et le retrait des agréments de 20
sociétés grossistes sur les 46 agréées à ce jour.

« La Guinée était devenue le carrefour de médicaments de contrefaçon. En
s'attaquant à ces produits, nous savons que nous prenons des risques, mais
nous l'assumons, en toute sérénité. Nous ne sommes pas menacés. Et personne
ne peut nous menacer. Il ne sert à rien d'assainir la ville de Conakry, si
on laisse passer de containers de médicaments contrefaits. Nous décidons de
nous porter civile, en cherchant des avocats. Nous disons que le gouverneur
de Conakry est responsable.»

En rappel, de 1958 à 1984, le médicament était du domaine exclusif du
pharmacien. La libéralisation du secteur fut effective dès 1985, avec
l'ouverture des 1ères pharmacies d'officines privées à Conakry.

Le secteur pharmaceutique légal, relevant du ministère de la santé comprend
la Pharmacie Centrale de Guinée, société étatique d'importations et de
distributions de médicaments, des dizaines de sociétés privées
d'importations et de distributions à Conakry, près de 200 officines privées
dont 160 (soit 80%) à Conakry, 46 pharmacies hospitalières au niveau des
centres de santé, contre 610 points de vente au niveau des postes de santé.

Mais à coté du secteur légal, il y a le marché illicite, de plus en plus
prolifique, ce qui est préjudiciables aux populations, puisque un véritable
fléau dont l'épicentre se trouve au Grand marché Madina. Le mal va
grandissant, du jour au lendemain. Pourtant, l'article L96 est catégorique :
« nul ne peut exercer la profession de pharmacien, s'il ne présente toutes
les garanties de moralité professionnelle.» Plus loin, il est dit que tout
clandestin sera puni d'un emprisonnement de deux à cinq ans et d'une amende
de 500 mille à un million de francs, ou de l'une de ces deux peines
seulement.

Aujourd'hui, les défis à relever dans ce secteur sont nombreux :
l'application de la loi, le ravitaillement des médicaments de qualité, à des
coûts abordables pour tous les citoyens, l'enrayement du marché illicite de
produits pharmaceutiques, la formation, le renforcement de la surveillance
au niveau des frontières maritimes, aériennes et terrestres.

Touré N'Sira

Cet article m'alerte quand je vois que 46 grossistes sont agréés en Guinée.
Comment en est-on arrivé à cela. Il existe un texte pour accorder cet
agrément. L'application de ce texte en 2006 avait déja permis de fermer
quelques uns d'entre eux. Il faut dans un premier temps faire appliquer ce
texte.

Il est évident que 46 grossistes en Guinée, cela n'est pas concevable. Pour
survivre ils vendent dans le marché illicite. L'autre problème, c'est le
grand nombre de diplômés qui sortent de la fac de Conakry. Il est facile
d'en prendre un en prête-nom. Si il veut être rigoureux sur la qualité
pharmaceutique de son travail il est viré immédiatement...

Serge Barbereau
serge.barbereau@wanadoo.fr