Bonjour
Tous ces partenariats sont très utiles sur le terrain puisque venant
soulager le portefeuille des malades.
Toutefois cela soulève le problème des dons en médicaments et la pratique de
la gratuité qui a fait échouer Alma Ata et la Santé pour tous.
LOMS, à partir de 1996 a mis en place un groupe de travail sur les
principes directeurs des dons en médicaments. Ce texte a ensuite été remanié
en 1999 et signé par un grand nombre de partenaires.
Quen est-il de son application ?
Pour rappel quelques extraits. Il y a 12 points principaux
12. Les coûts des transports locaux et internationaux, de l'entreposage, du
dédouanement, et du stockage et de la manutention dans de bonnes conditions
devront être à la charge de l'organisme donateur, à moins qu'il n'en ait été
décidé autrement en accord avec le bénéficiaire.
Dans ce même document, il y a aussi :
Principes directeurs additionnels concernant les dons de médicaments dans le
cadre de l'aide au développement
Lorsque les dons de médicaments ont lieu entre gouvernements au titre de
l'aide humanitaire en cas de situation d'urgence complexe et durable, ou
dans le cadre de l'aide au développement, les donateurs disposent
généralement de plus de temps pour examiner les besoins spécifiques du
destinataire. En revanche, ce temps peut également être mis à profit pour
lier le don à davantage de restrictions, c'est-à -dire utiliser les produits
provenant de fabricants du pays donateur ou limiter le don aux médicaments
homologués dans le pays bénéficiaire.
Il faut bien comprendre que les médicaments n'arrivent pas dans une
situation de vide administratif. Les dons de médicaments ne doivent pas
créer une situation anormale qui risque d'entraver ou de retarder les
capacités nationales de sélection, d'achat, de stockage, de distribution et
d'usage rationnel des médicaments. On veillera donc particulièrement à ce
que les dons de médicaments répondent à un besoin exprimé, soient conformes
à la politique pharmaceutique nationale ainsi qu'aux principes
thérapeutiques appliqués dans le pays bénéficiaire. Administrativement, les
dons de médicaments doivent être traités comme s'il sagissait dachats.
Cela signifie qu'ils doivent être enregistrés ou que leur utilisation doit
être autorisée dans le pays selon les mêmes procédures que celles qui sont
appliquées aux adjudications publiques. Ils doivent figurer sur
l'inventaire, être distribués par les voies de distribution existantes et
être soumis aux mêmes procédures d'assurance de la qualité. Si le pays
bénéficiaire a mis en place des modalités de participation aux coûts, les
médicaments offerts ne devraient pas être automatiquement distribués
gratuitement.
Si je prends lexemple du Burundi ou je travaille actuellement, les dons
sont entrains de tuer financièrement tout le circuit du médicament car ils
génèrent des frais non budgétisés. Ils appauvrissent aussi tout le système
de santé.
Il faut prendre conscience de cela car laide ponctuelle apportée pourrait
détruire toute perspective de développement.
La solidarité internationale est-elle prête à prendre tout en charge ?
Serge Barbereau