[e-med] (5)Introduction des ACT en Afrique subsaharienne...

Je voudrais participer à ce débat, tout en soulignant que je ne partage pas l'argumentaire selon lequel la gratuité pose plus de problèmes qu'elle n'en résout.
Il faut voir la chose sous deux angles.
Nous qui sommes en santé publique, notre désir premier est de mettre en place des stratégies de réduction de la morbi/mortalité pour toute affection. Si dans l'évaluation, l'accessibilité financière est au premier plan des difficultés d'accès au soins pour les populations, il va de soit que les actions correctrices pour relever les indicateurs se pencheront vers cette donne. Bien sûr en mettant l'accent sur la prévention.
Pour le commercial pour ne pas dire "commerçant", il va de soit que la vision est toute autre. L'analyse se fera surtout en termes de gains et profits. Cela explique sans doute la réaction de certains lecteurs. Concernant les antituberculeux, c'est vrai qu'il y a des résistances. Mais ces résistances sont plus liées à une mauvaise observance du traitement (traitement long) qu'à une utilisation irrationnelle. Parce que les circuits de distribution et le traitement de l'information sont bien gérés. Faudrait il les imputer à la gratuité? Aujourd'hui, les schémas sont raccourcis et des formes fixes de médicament sont utilisés et permettent de renforcer l'utilisation rationnelle et l'observance. S'il y a recrudescence de la maladie, il faudrait la lier à l'accélération de la pauvreté de nos populations en termes de détérioration de l'environnement, de l'habitat, de la promiscuité... Si on retrouve autant de cas dépistés c'est que
justement parce que les tousseurs viennent se dépister précocement tout simplement parce que tout est gratuit. Ce sont les mêmes molécules qui sont utilisées depuis plusieurs décennies et les taux de guérison sont supérieurs à 95 % pour les malades qui prennent correctement et régulièrement les médicaments indiqués.
Nous sommes nous déjà posés la question de savoir combien il y a eu de résistances à certaines familles d'antibiotiques du seul fait d'une automédication ou conseil à l'officine?
Dr Talla Diop

Chef bureau approvisionnement et gestion des stocks
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