[e-med] (6) Pharmacies franchisées

A lire la documentation signalée par Bruno Clary ([e-med] (5)Pharmacies franchisée)et par Francis Coste da SILVA ([e-med] (4) Pharmacies franchisées) , les pharmacies franchisées sont tenues par des non-professionnels et les donneurs de franchise sont des ONG (internationales). L'objectif est de distribuer des médicaments génériques de bonne qualité, avec une formation des gérants de pharmacie et un contôle de leur activité selon les normes du donneur de franchise. Ce système permet donc de créer des dépôts de pharmacies qui fonctionnent de façon plus satisfaisante que nombre de dépôts existant non contrôlés. Ce système ressemble, au point de vue technique mais non juridique, au systèmes d'approvisionnement pour les services publics de santé dans le cadre de l'initiative de Bamako lorsqu'il y a une supervision lors de la livraison (comme par exemple au Cameroun). Le cadre juridique du contrat de franchise permet probablement d'exercer une plus forte pression sur le franchisé pour travailler correctement.

Il faut bien voir que ce système est complètement différent du système habituel des pharmacies qui doivent être possédées et tenues par des pharmaciens diplômés. Ce système de "haute qualité" est un peu hypocrite dans la mesure où les pharmaciens ne sont pas toujours effectivement présents et où il a laissé se développer le marché illicite. Il faudrait donc savoir si le système des pharmacies franchisées permet effectivement de limiter ce marché illicite, quels sont les prix pratiqués et quelle est la qualité pharmaceutique du service rendu par les pharmacies franchisées, ce que ne dit pas la documentation. Evidemment la question de l'agrément et du contrôle du donneur de franchise est fondamentale.

Jérôme Dumoulin
économiste, CNRS, Grenoble
jerome.dumoulin@upmf-grenoble.fr

Dès lors que le pharmacien ne sera plus au centre d'un circuit de distribution des médiacaments, nous ne parlerons plus de la pharmacie, toute initiative devra tenir compte du rôle unique et irremplaçable du pharmacien, malgré les dérives.Certes nous avons une étude qui confirme que l'absence du pharmacien dans son officine a laissé se développer le marché illicite, il faut trouver des remèdes à cela au lieu de créer par nous même un système semblable au marché de la mort. L'IB nous offre- si nous nous approprions cette initiative- l'occasion de nous en sortir et là dessus l'analyse de Simon Kabore est à juste titre un chemin à suivre. Lors d'une conférence que j'avais organisé à Kinshasa le 24 Février 2005 sur la question, le président de l'Ordre des pharmaciens de Kinshasa(CROP) disait que les pharmaciens ont tellement tout essayé qu'ils en perdent des repères.
Dr Ermus MUSAMA
PHARMACIEN
KINSHASA
ermuswin@yahoo.fr
TEL +243 98 46 42 45

Une sorte de "franchisation" des pharmacies internes des hôpitaux est en cours en RDC. En effet, le système d'approvisionnement en MEG mis en place par la politique pharmaceutique nationale permet aux Centrales d'être en interaction avec toutes les structures apprivisionnées.De la Centrale partent les MEG pour qu'en retour les informations sur la gestion de ces produits reviennent; il s'agit des indicateurs de suivi de ces structures.
Le Pharmacien n'est pas présent dans les hôpitaux et Centre de santé du milieu rural mais celui qui est à la Centrale a le devoir d'appui technique aux structures. Il fait ce travail en collaboration avec l'inspextion pharmaceutique.
Nous travaillons dans ce sens avec le pharmacien inspecteur de district sanitaire.
Je crois que l'idée n'est pas mauvais quand le pharmacien prend coscience d'accompagner les structures pour les aider à se conformer aux spécifications de l'art pharmaceutique. Cela est pareille à un scénario où le pharmacien est présent mais n'exécute pas tous les travaux de lui-même. Il apprend ce qu'il faut faire soit pour l'assurance qualité, soit pour une gestion rationnelle.
Pour finir, je reviens à ma suggestion que Simon a appuyée: n'allons pas vite en besogne pour dire oui ou non; il faut bien refléchir en commeçant par une profonde analyse des nos systèmes respectifs en relevant les forces, les faiblesses, les menaces et les opportunités pour enfin mettre en place des stratégies solides qui permettent une adaptation des systèmes ou une mise en place d'autres. Chaque region ou pays possède à court sûr ses particularités dont il doit prendre en compte pour ce faire.

Gabriel Bukasa
<gabybukasakaleka@yahoo.com>

Quel role peut alors jouer Remed pour qu'on aboutisse à ce cadre de
concertation?
Kaboré Simon
rame@rame-bf.org