"Si l'on veut que le recouvrement des coûts permette le fonctionnement des
FS, il faut qu'il y ait "recouvrement "....
Mais il faut poser les bonnes questions : le "recouvrement des coûts" des
médicaments ( enfin ceux hors des programmes de gratuité) doit il couvrir
le fonctionnement des formations sanitaires? n'est ce pas une dérive de
l'ex initiative de Bamako; est ce aux malades de supporter le
fonctionnement de leur système de santé? (est ce réaliste et équitable?)
le contexte à changé, les programmes se multiplient (les flux d'argent
aussi); le cout des traitement augmentent terriblement et les populations
restent tres pauvres.... il nous faut reconsidérer toutes ces questions en
abordant: les couts de fonctionnement des formations sanitaires(dont le
personnel et leurs primes), les couts des intrants et leur acheminement
jusqu'aux formations sanitaires les plus périphérique; qui finance? (donc
qui paie?) : le gouvernement? les bailleurs de fonds? les malades? les plus
pauvres?
L'initiative de Bamako en son temps a permis de résoudre bien des
problèmes; mais il y eut des dérives et l'exclusion de ceux qui ne peuvent
pas payer: Le temps a passé, les contextes ont changé, on parle de
"gratuité" mais il faut dire "gratuité pour les malades" et on doit trouver
d'autres modes de financement car bien entendu quelqu'un doit payer;
Peut on se contenter de demander aux malades de payer car on n'arrive pas à
faire une pression suffisante pour que les Etats avec l'appui des bailleurs
de fonds endosse leurs responsabilités?
Caroline,
Bien sûr qu'il faut que quelqu'un paye. Je suis parfaitement d'accord avec
vous que la pression ne doit pas se faire sur une population de plus en plus
pauvre. J'estime que cette population a même besoin d'être prise en charge
sur le plan nutritionnel. Il est demandé aux Etats d'octroyer 15% de leur
budget au secteur de la santé. Rare de pays ont atteint ce taux. Ainsi, le
fonctionnement de certains systèmes doit leur salut à des partenaires (qui
sont souvent inconstants ou qui n'intègrent pas réellement les priorités du
pays). Les programmes se multiplient certes, mais combien reviennent
réellement aux populations? A travers certains programmes conséquents, le
système de santé se voit renforcer et les prestataires sont pris en compte
dans le processus de mise en œuvre. Ces programmes là, marchent. Et l'offre
de soin est de qualité et souvent gratuit.
Quant à l'initiative de Bamako, je conçois avec vous que ça n’a pas été que
du bon. L’idée originelle a été souvent déviée ou mal compris. C'est le cas
pour tout projet où le prestataire demande directement des comptes à
l'utilisateur. Le projet en lui même restera bon même si à mi-parcours une
analyse situationnelle n’a pas permis de prendre en compte des données
nouvelles. Aussi sa mise en œuvre a connu souvent des revers par, tout
simplement, le fait de certains acteurs pervers. Alors, on parle de paiement
indirect avec un système d'assurance fiable. Ce thème d’assurance maladie a
déjà été débattu. Je ne voudrais pas revenir sur ça. Je demande, comme vous
le dites, que l’Etat qui doit payer s’engage réellement. Avec cela, on
atteindra peut être l'objectif "LA SANTE POUR TOUS" dans un contexte
réaliste et équitable. Alors, la gratuité n'aura plus son sens dans un
système ou le patient ne recevra que son soin sans se soucier du reste.
Très cordialement!
Dr Arsène OUEDRAOGO
Pharmacien, épidémiologie d'intervention
West African Field Epidemiology and Laboratory Training Programm (WA-FELTP)
Mobile 1: 0022670393045
Mobile 2: 0022678264046