[e-med] (15)Congo gratuité pour des traitements contre le paludisme et le sida

Gratuité, dons, les avis divergent. Pour ma part je suis complètement d'accord avec Serge.

- Les dons perturbent la gestion des stocks s'ils ne sont pas basés sur une réelle évaluation des besoins et pris en compte dans le processus de gestion

- La gratuité perturbe la gestion et l'équilibre financiers. Pourquoi vouloir fonctionner sans recettes ? Il faut bien que les fonds viennent de quelque part (et lorsqu'il n'y pas de tiers payant !!! comme notre bonne sécu ... déficitaire)

Lorsque les dons arrivent tout va bien. Lorsqu'ils sont épuisés les ruptures peuvent être longues car on a oublié que le don est ponctuel ! Le réapprovisionnement n'est pas souvent effectué faute des fonds nécessaires. Des ACT on revient à la chloroquine par exemple !
Tous les dons, surtout pour les pathologies courantes comme le palu, devraient passer par les Centrales d'Achat ou les Dépôts Pharmaceutiques de Zone (ou district selon les pays). A eux ensuite de gérer en fonction des demandes : cession à prix coûtant ou marge réduite. Idem au niveau des FS vis à vis des populations, pour améliorer l'accès aux médicaments les plus chers et indispensables. Il faut un consensus entre les acteurs et responsables à tous les niveaux de la pyramide sanitaire et une confiance des donateurs.
Les indigents existent bien entendu mais ils sont le plus souvent recensés par la communauté et devraient être titulaires d'une carte pour accès gratuit.

Annie HENRY
Pharmaciens Sans Frontières Vendée
henryannie@orange.fr

Il semble que le débat est mieux ciblé maintenant:

La gestion des médicaments dans les PVD

En Afrique les centrales d'achat sont une bonne option cependant ce type de gestion n'existe pas ailleurs (Amérique Latine, Asie) ou l'approvisionnent est souvent fait via l'achat direct au laboratoires avec les recettes des hôpitaux,la question se pose donc sur comment améliorer l'accès aux médicaments (essentiels et non essentiels) dans ces structures, ou souvent les plus démunies, les indigents si vous voulez, ne peuvent faire face aux dépenses en santé .
Effectivement il a été démontré que les paiements a l'acte (sans controle) son a l'origine des ce que on appelle la "pauvreté iatrogenique" laquelle arrive quand 60% des dépenses des ménages sont pour la santé (voir www.equitap) , souvent un patient sort de l'hôpital plus pauvre de ce que il était avant de rentrer!! le pire est que souvent il sort aussi plus malade!!

Ceci ne semble pas être le cas quand des plafonds ou des forfaits prédéfinis sont mis en place mais l'équilibre financier est un vrai défi

Le rôle des bailleurs es bien sur fondamentale mais celui des gouvernements est plus important car décisif, il est nécessaire un code de conduite pour assurer que les donations vont être bien gérées? et ceci veut dire pas d'impositions de la part des bailleurs mais aussi plus de transparence dans la gestion des stocks au niveau locale, le tout en assurant l'accès de plus démunis via les fonds d'équité, ces fonds sociaux commencent a être mis en place grâce a certains bailleurs mais il devraient être financés à long terme par les impôts, mais ceci est un autre combat ...

Dr Marlon Garcia Lopez
MSc in Disease Control (Epidemiology & Public Health)
mvgarcia@hotmail.com

Je pense sincèrement que pour faire évoluer le débat vers des
solutions aux limites actuelles de nos systèmes de santé, il faut
arrêter de répéter inlassablement ces logiques acceptées de tous : la
gratuité perturbe la gestion des stocks, la gratuité perturbe la
gestion des fonds et l'équilibre financière, les centrales d'achat ont
besoin de ressources pour fonctionner, etc. Il est sans doute
nécessaire de rappeler que la finalité de l'I.B est d'améliorer
l'accès de tous aux soins de santé. La bonne gestion des stocks,
l'équilibre financier sont des conditions nécessaires, les centrales
d'achat sont un moyen pour atteindre cette finalité. Nous ne devons
pas nous focaliser sur ces conditions et moyens au détriment de notre
but final. Le risque est que nous nous satisfassions d'un système bien
fonctionnel mais loin de garantir l'atteinte des objectifs.
Comment, tout en garantissant la solidité de nos systèmes de santé,
nous pouvons offrir des soins à l'ensemble de nos populations ? C'est
la question que nous devons nous poser. Je ne pense pas que nous
soyons obliger de choisir entre les moyens et la finalité.
Je reste convaincu que si des donateurs proposent (ou imposent) la
gratuité, c'est pour répondre à des vides réels sur le terrain. La
meilleure manière de combattre ces programmes de gratuité est de les
rendre caduques en comblant les vides qu'ils sont censés combler. Si
non, avancer toujours la logique de la pérennité des systèmes, c'est
perdre de l'énergie pour défoncer des portes ouvertes.
A nos marques pour des idées nouvelles et libérons nous de tout carcan
qui limite notre réflexion.
Cordialement!

Simon KABORE
Coordonnateur du Réseau Accès aux Médicaments Essentiels (RAME)
04 BP: 8038 Ouagadougou 04 Burkina Faso
Tel: bur (226) 50 34 55 32
      Cel: (226) 70 24 44 55
E-mail alternatif: simonkabore@rame-bf.org