[e-med] 8ème Forum : discours du Ministre de la santé du Togo

Allocution de S.E.M. le Ministre d'Etat, Ministre de la Santé
Excellence Monsieur le Premier Ministre
Monsieur le 2ème Vice Président de l'Assemblée Nationale,
Mesdames Messieurs les Minsitres et chers collègues,
Excellences Mesdames et Messieurs les membres du Corpds Diplomatique,
Monsieur le Président de l'Inter ordre des pharmaciens d'Afrique,
Honorables Députés à l'Assemblée Nationale,
Monsieur le Président de l'Intersyndicale des Pharmaciens d'Afrique,
Monsieur le Président de l'Association des Centrales d'achat de médicaments essentiels,
Monsieur le Président de l'Ordre National des Pharmaciens du Togo,
Respectables Chefs Traditionnels et Coutumiers,
Mesdames et Messieurs les Pharmaciens,
Distingués invités venus d'Afrique et d'ailleurs,
Studieux étudiant, Mesdames et Messieurs

C'est un grand plaisir pour le vétérinaire que je suis, et un honneur pour le Ministre de la Santé, Mesdames, Messieurs les Pharmaciens, d'avoir l'opportunité de prononcer quelques mots de salutation, à l'ouverture de la huitième édition du Forum Pharmaceutique International.

Je le fais en lieu et place de Son Excellence M. Faure Essozimna Gnassingbe, Président de la République, que vous avez bien voulu inviter à cette cérémonie pour la présider. Les circonstances étant celles que vous savez, il me revient à moi de vous souhaiter à vous tous la bienvenue en terre togolaise, terre de paix, terre de dialogue et d'hospitalité.

Le Chef de l'Etat vous fait dire avec ses chaleureuses félicitations, que, même de loin, il apprécie la bonne organisation et la régularité de vos assises. En effet, après Cotonou en 2000, Dakar en 2001, Yaoundé en 2002, Conakry en 2003, Ouagadougou en 2004, Bamako en 2005 et Brazzaville en 2006, vous avez accepté d'honorer vos confrères en venant jusqu'à Lomé, pour vivre les réalités et les réalisations des pharmaciens togolais.

Honorables participants, organisée chaque année sous l'égide de l'Inter Ordre des Pharmaciens d'Afrique, IOPA, de l'Intersyndicale des Pharmaciens d'Afrique, ISPHARMA, de l'Association des Centrales d'Achat des Médicaments Essentiels, ACAME, votre forum est un espace d'échanges où les pharmaciens, professionnels par excellence du médicament, se réunissent autour des questions relatives à l'exercice de leur profession, à leur rôle en tant qu'acteurs de la santé publique, et acteurs de développement.

Cette année, le thème choisi est « le marché illicite du médicament en Afrique ». Ce thème coïncide avec la campagne d'affichage organisée par l'ONG internationale Réseau du Médicament et Développement, ReMeD, dont certains slogans, parmi les plus remarqués sont :

« La vie passe par vie pharmacie »

« Les vrais médicaments sont en pharmacie »

Le thème du forum et la campagne de ReMeD sont on ne peut plus d'actualité et nous interpelle en ce sens qu'ils magniefient le vrai médicament.

Mesdames et Messieurs Les Pharmaciens, Votre définition du médicament nous est connue. C'est un produit :

qui obéit à des règles commerciales et scientifiques précises ;

dont la fabrication doit répondre à des exigences de qualité exceptionnelle ;

et qui est consommé par des malades qui n'interviennent pas toujours dans les critères de choix, mais qui payent la prescription.

C'est pour toutes ces raisons que les faux médicaments sont devenus les cibles d'une lutte que nos gouvernements voudraient sans merci.

En effet ces faux médicaments concernent le plus souvent des médicaments essentiels, c'est-à-dire des molécules devant être utilisées pour guérir les maladies les plus fréquentes dans nos pays.

Seulement voilà, comment pouvons-nous garantir la santé de nos populations si les médicaments mis à leur disposition ne contiennent qu'une poudre quelconque, ou de la poudre de riz, ou même rien du tout ?

Comment pouvons-nous prétendre les soigner si les médicaments sont sous-dosés, ou même pire, sur-dosés ?

Mesdames et Messieurs, Chers participants,

Il est démontré aujourd'hui qu'environ 10% des médicaments vendus dans le monde sont des faux. Nul doute que ce pourcentage est plus élevé encore dans nos pays qui ne possèdent pas toujours les moyens financiers et humains pour rendre opérationnelles et efficaces toutes les fonctions de réglementation pharmaceutique.

Le marché illicite du médicament, (je veux dire les faux médicaments, ou encore plus prosaïquement la pharmacie « par terre »), ce marché illicite donc est devenu un vrai problème de santé publique, interpellant non seulement les autorités en charge de la santé, mais aussi d'autres acteurs comme les autorités douanières, la police des frontières, la justice, l'environnement.

Dans un rapport récent, l'ONU a attiré l'attention des gouvernements sur les dangers de destabilisation que risquent de représenter les initiateurs de cette vente illicite des médicaments pour les gouvernements de nos pays.

En effet, de plus en plus structurés à l'instar des cartels de la drogue, ils n'ont pour seul objectif que la recherche effrénée du profit . et du pouvoir.

Quelles solutions alors, pour essayer de commencer à endiguer le phénomène ?

Mesdames et Messieurs les professeurs et pharmaciens, c'est aussi l'une des raisons d'être de 8e Forum Pharmaceutique International de Lomé.

Je puis vous assurer que les résultats de vos assises sont attendus, ainsi que les perspectives qui nous permettront de juguler cette énième endémie des pays pauvres.

Pour notre part, nous demeurons dans la conviction que nos Etats ne doivent pas envisager cette bataille en rangs dispersés.

L'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine, UEMOA, l'a déjà si bien compris qu'elle a initié des rencontres des autorités nationales de réglementation pharmaceutique, qui ont abouti à la mise sur pied de la Cellule pour l'Harmonisation de la Réglementation et de la Coopération Pharmaceutique (CHRCP), cellule chargée de mener des travaux de réflexion sur tous les sujets pharmaceutiques d'intérêt commun.

Il existe, certes, d'autres voies telles que la collaboration avec les laboratoires producteurs de médicaments, ou encore la lutte intégrée multisectorielle associant les douanes, la police, la justice.

En définitive, les conclusions de vos assises devront constituer une bonne planche de travail pour nos gouvernements.

Mesdames et Messieurs, je ne saurais terminer mon propos san vous renouveller mes félicitations pour le haut niveau scientifique des communications programmées et mes remerciements pour avoir accepté l'invitation du Togo.

Je souhaite pleins succès à vos travaux, et je déclare officiellement ouvert le 8e Forum Pharmaceutique International de Lomé.

Je vous remercie de votre attentive écoute.

Professeur Kondi Charles AGBA
Ministre d'Etat, Ministre de la Santé