[e-med] CEDEAO: Une pharmacienne préconise une centrale commune d’achat de médicament s

SENEGAL-CEDEAO-SANTE-APPROVISIONNEMENT

Une pharmacienne préconise une centrale commune d’achat de médicaments
25/06/2011 16:35 GMT
http://www.aps.sn/aps.php?page=articles&id_article=81721

Dakar, 25 juin (APS) - La pharmacienne Seynabou Astou Ndiaye a suggéré
samedi à Dakar aux Etats de l’Afrique de l’Ouest de mettre en place "une
centrale commune d’achat de médicaments" pour diminuer le coût et de
réduire les problèmes de rupture de stock dans cet espace.

‘’Au lieu que le Sénégal ne fasse ses propres achats selon une procédure
donnée, que le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, etc. en fassent de même, ce
serait mieux de mettre en place une centrale commune d’achat de
médicaments en Afrique de l’Ouest’’, a-t-il indiqué.

La pharmacienne sénégalaise prenait part à un atelier au cours duquel,
elle a présenté une communication sur "les systèmes de distribution des
médicaments en Afrique de l’Ouest : nouvelles perspectives".

La rencontre s’inscrit dans l’agenda de la 3ème édition du Salon
international de la santé et du matériel médical de Dakar (SISDAK), sur le
thème : "La démarche qualité dans l’atteinte des Objectifs du millénaire
pour le développement".

‘’Ce serait mieux d’utiliser les instruments financiers au niveau de
BCEAO, de l’UEMOA etc., utiliser des mécanismes financiers pour arriver à
des procédures communes d’achat de médicaments, à temps normal’’, a
soutenu Dr Ndiaye.

Selon elle, cette option pourra aider à diminuer le coût des médicaments
et permettra de réduire les problèmes de rupture de stock de médicaments
dans l’espace ouest africain.

‘’Il nous faut trouver des moyens pour y arriver car nous dépendons à
chaque fois du Fonds mondial’’, a-t-elle dit avant de souligner que
l’importation du médicament pèse lourd sur les économies des Etats
africain.

SG/SAB

Bonjour à tous,

Je pense que l'idée des achats groupés dans la sous région a longtemps été émise
et jusqu'à présent rien ne semble pointer à l'horizon. Cette question d'une
centrale d'achat unique pour la sous région serait le grand pas vers l'achat
groupé. N'étant pas un pharmacien, je souhaiterai que les spécialistes de la
question s'y penchent pour faire des propositions concrètes aux décideurs. Par
contre, je ne suis pas sûre que cette approche nous évitera de dépendre du FM
comme le pense Seynabou Astou Ndiaye. Autre chose, c'est mûrir suffisamment la
réflexion afin d'éviter aux pays les problèmes qu'on veut résoudre et qui peut
être se posent avec moins d’acuité actuellement à leur niveau. Pour l'instant la
question ne me semble pas avoir été posée sur la table des décideurs avec des
argumentations solides. Je pense que la CEDEAO à travers l'OOAS pourrait s'en
saisir et approfondir la question. Courage et bonne chance à nous tous.

Dr Joseph Aimé BIDIGA
Chef du département secteur santé
SP/CNLS-IST Ouagadougou
Burkina Faso

Cette proposition de centrale d'achats commune revient sur le devant de la
scène... les achats groupés sont un sujet de débats depuis plusieurs années,
sans, semble t il, trouver de réel consensus !! il était proposé de travailler à
une présélection commune des fournisseurs, plutôt que des achats groupés...
Toutefois, pour pallier aux situations de ruptures de stocks, récurrentes dans
la sous-région, serait il envisageable de créer un stock d'urgences
prépositionné dans l'un des 15 pays, pour des intrants jugés prioritaires (ARV,
CTA, ATBC, intrants de labo...) ?
existe t il des études de faisabilité sur cette question ?

très confraternellement
Christophe

Christophe ROCHIGNEUX
Pharmacien - Conseiller Technique - OMS IST/WA
Ouagadougou - Burkina-Faso
Tel au Burkina Faso : 00 226 75 47 72 11
Tel en France : 00 33 6 21 25 74 54

Bonjour à tous,

Je suis d'accord pour faire des achats groupés notamment pour les produits qui posent de sérieux problèmes d'accessibilité et de disponibilité: ARVs, médicaments des infections opportunistes, les antituberculeux y compris des multirésistances, médicaments de maladies non transmissibles, réactifs...

Confraternellement,

Rose NGONO ABONDO
ngonor@cm.afro.who.int

Bonjour

Depuis 2007, le RAME mène un plaidoyer pour la mise en place d'une politique
sous régionale d'accès aux ARV, dont la centrale commune est un des maillons
clés. Le débat engagé ici est intéressant, mais risque d'être encore juste
un élément au détour d'un évènement. Sur la faisabilité des différentes
propositions, le RAME a déjà monté un dossier de plaidoyer dans ce sens, la
CEDEAO, l'UEMOA, l'OOAS, l'ONUSIDA sous région ont déjà organisé des
ateliers et produit des documents également dans ce sens. La vérité est que
les politiques ne sont pas impliqués dans les débats. Il faut trouver les
moyens de mettre la pression sur les décideurs dans nos pays pour faire
avancer la question.
Cordialement!

--
Simon KABORE
PCA du Réseau Accès aux Médicaments Essentiels (RAME)
04 BP: 8038 Ouagadougou 04 Burkina Faso
Tel: bur (226) 50 37 70 16
         Cel: (226) 70 24 44 55
E-mail alternatif: simonkabore@rame-int.org

Il me semble que pour un tel projet, il faut une étude de faisabilité.
Aussi, des questions essentielles doivent être abordées. Il s'agit par
exemple:
- Quelle est la situation actuelle des centrales(viabilité, performance,
difficultés, etc)?
- Quels sont avantages d'un achat groupé pour la sous régionale? Quel
mécanisme de distribution efficace et efficiente?
- Y a t'il réellement un problème d’accessibilité et de disponibilité pour
certains produits pharmaceutiques spécifiques (ARVs, antituberculeux,
ACT..)? Si oui, un achat groupé est il la solution? Oubien, qu'est ce qui
crée ces problèmes?

bien à tous.

--

Bonjour,

Je partage parfaitement l'analyse du confrère OUEDRAOGO sur ce sujet. L'idée est
séduisante et mérite des réflexions plus approfondies.

Les achats groupés participent d'une stratégie de réduction des coûts en réalisant les économies
d'échelle mais, au délà des obstacles liés à l'harmonisation des procédures d'homologation
des produits, il faut tenir compte des limites des sources d'efficience que sont les économies
d'échelle et la réduction des coûts d'approvisionnement.

1°/ Les économies d'échelle permettent de bénéficier d'importants avantages de coûts en
imputant les frais fixes sur un volume élevé ; ce qui est vérifiable aussi bien dans le domaine
de la pharmacie que dans les autres industries et le secteur tertiaire. Néanmoins, à force
d'augmenter la taille d'une organisation, on finit par provoquer les deséconomies d'échelles
se traduisant par des coûts de contrôle et de gestion excessifs et l'inertie croissante qui viennent
contrebalancer les gains obtenus.

2°/ La recherche de la domination par les coûts ne doit pas faire perdre de vue le fait qu'à
force de réduire les coûts d'approvisionnement, on sélectionne mécaniquement les fournisseurs
les plus efficients qui finissent (une fois que les autres ont disparu) par reprendre le pouvoir.
L'industrie automobile illustre aujourd'hui ce type de revirement.

3°/ Par ailleurs, il existe un prix plancher en dessous duquel on ne réalise plus d'économie d'échelle,
surtout pour les produits en phase de mâturité. Quel est ce prix pour différents produits et à quels
niveaux de prix se situent les centrales d'achat? Ce serait un bon début que de commencer par là.

Salut à tous.

Frédéric Mistral SAMBA
Pharmacien, Spécialiste en Management
CENAME (Yaoundé)