[e-med] Déclaration à l'occasion de la réunion des ministres de la Santé du G8

Déclaration à l'occasion de la réunion des ministres de la Santé du G8
  http://www.nouvelles.gc.ca/cfmx/view/fr/index.jsp?articleid=210829

Le 28 avril 2006

1. Le 28 avril 2006, alors que la Russie assurait la présidence du G8, nous,
les ministres de la Santé du G8, nous sommes rencontrés pour la toute
première fois à Moscou afin de traiter des menaces pour la santé publique et
discuter des grandes priorités de coopération dans le cadre de nos efforts
communs pour combattre les maladies transmissibles et protéger la santé
humaine. Nous sommes heureux que, comme d'habitude pour les réunions du G8,
l'Union européenne se soit jointe à nous et que les ministres de la Santé du
Brésil, de la Chine, de l'Inde, du Mexique et de l'Afrique du Sud, ainsi que
des représentants de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), du Programme
commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA), du Fonds mondial de
lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et de la Banque
mondiale aient participé à une partie de nos débats.

2. Nous avons accueilli favorablement la décision d'ajouter la prévention et
le contrôle des maladies transmissibles à l'ordre du jour du Sommet des
Chefs d'État du G8 à Saint-Pétersbourg.

3. Nous sommes conscients que les épidémies actuelles de maladies
transmissibles ont des incidences socioéconomiques considérables et qu'elles
imposent en plus un fardeau aux systèmes de santé.

4. Les risques de pandémies et de nouvelles infections existent toujours. Il
est primordial de renforcer la surveillance, le dépistage et le recensement
des maladies transmissibles à l'échelle mondiale afin de promouvoir la santé
publique partout dans le monde. Nous sommes conscients que l'amélioration de
la santé des populations par le renforcement des systèmes de santé,
notamment l'amélioration de la gestion des ressources humaines et de la
qualité des soins, l'appui de la recherche et du développement et l'accès
aux interventions préventives et au traitement, est une condition
essentielle à l'atteinte des objectifs du Millénaire pour le développement.

5. À cet égard, nous félicitons l'OMS pour ses efforts visant à traiter les
questions de santé publique de tous les points de vue possibles, notamment
en ce qui a trait aux travailleurs de la santé, comme l'indique le Rapport
sur la santé dans le monde 2006.

6. Nous constatons avec une profonde inquiétude que des millions d'enfants
meurent chaque année, et que la moitié de ces décès sont attribuables à des
maladies transmissibles, qui requièrent une bonne prévention et des
traitements spécifiques.

7. Nous reconnaissons que le fait de mieux coordonner les dons contribuera à
accroître l'efficacité de l'aide internationale pour soutenir la lutte
contre les maladies transmissibles.

8. Nous avons également constaté avec inquiétude que l'influenza aviaire
hautement pathogène ne cesse de se propager. Nous avons discuté de
l'apparition éventuelle d'une pandémie de grippe humaine qui aurait des
répercussions très graves pour tous les pays du monde.

Nous estimons devoir concentrer nos efforts sur la détection précoce et le
contrôle à la source de la souche H5N1 de la grippe aviaire ainsi que sur la
prévention et la préparation en cas de pandémie de grippe humaine.

Nous reconnaissons l'importance de la préparation à une pandémie et de la
prévention et, plus précisément, des traitements, des stratégies de
communication, des campagnes de sensibilisation, d'une étroite coordination
entre les services vétérinaires et les services de santé publique, du
soutien pour les activités de recherche et de développement de nouvelles
technologies et de nouveaux traitements et la coopération dans ce domaine.
Nous accueillons et appuyons le système mondial d'alerte rapide coordonné
conjointement par l'OMS, l'Organisation des Nations Unies pour
l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Organisation mondiale de la santé
animale (OIE).

Afin de prévenir ou de retarder l'apparition d'une pandémie de grippe
humaine, nous devrions renforcer nos capacités de détection précoce et de
confinement d'une flambée d'infection transmissible entre humains à
l'échelle nationale, transfrontalière, régionale et conformément aux
recommandations formulées à la conférence qui a eu lieu à Tokyo les 12 et 13
janvier 2006.

Nous croyons que le Règlement sanitaire international révisé est un outil
essentiel pour renforcer les capacités de base, l'échange de données
épidémiologiques, l'intervention rapide et les consultations pour prévenir
la pandémie.

Puisque son application universelle profitera à tous, nous appuyons sa mise
en oeuvre rapide par les pays sur une base volontaire et nous attendons avec
impatience de voir ce document intégré à la pratique très bientôt.

Conformément au Règlement sanitaire international, nous sommes déterminés à
collaborer étroitement entre nous et avec les organismes internationaux
pertinents pour favoriser un processus rapide et transparent d'échange
d'information sur les nouvelles souches de grippe ayant le potentiel de
causer une pandémie et, conformément aux procédures nationales et
internationales, le partage d'échantillons.
Nous réitérons notre soutien et notre engagement à l'égard de l'utilisation
du Réseau mondial de vigilance et d'intervention contre les flambées
épidémiques, administré par l'OMS

Nous continuerons de renforcer notre capacité d'intervention en cas de
pandémie. Nous améliorerons les stratégies de communication des risques, les
services médicaux et de santé publique ainsi que la recherche et le
développement de nouvelles technologies, dont des vaccins et des nouveaux
traitements. Nous partagerons de l'information sur nos plans de préparation
à une pandémie. Par ailleurs, nous favorisons le développement de la
recherche et la coopération technique avec les pays qui ont besoin de
renforcer leur système de santé publique, y compris la capacité des
laboratoires et des ressources humaines en santé afin de lutter contre la
grippe.

Nous nous réjouissons de l'engagement pris par la Russie d'accroître la
capacité des systèmes de santé publique en Asie centrale et de promouvoir la
collaboration entre les autorités sanitaires publiques de cette région.
Nous nous réjouissons des engagements politiques et financiers pris lors de
la conférence des donateurs qui a eu lieu à Beijing les 17 et 18 janvier
2006. Nous attendons avec impatience les rapports de suivi de la Banque
mondiale et les mesures dont nous discuterons et que nous adopterons à
l'occasion de la réunion des cadres supérieurs de l'Union européenne et du
Partenariat international sur la grippe aviaire et pandémique, qui se
tiendra à Vienne les 6 et 7 juin 2006. Cette réunion axée sur la pandémie de
grippe aviaire et humaine est ouverte aux pays intéressés et aux organismes
internationaux pertinents.

Nous reconnaissons le rôle de chef de file de l'OMS, de la FAO, de l'OIE, du
bureau de coordination de l'action des Nations Unies contre la grippe
(UNSIC) et des institutions financières internationales pour éliminer ces
menaces mondiales et nous sommes déterminés à appuyer ces efforts.

9. Le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme demeurent une grave menace au
progrès, à la sécurité et au développement partout dans le monde.

L'an dernier, au Sommet de Gleneagles, qui portait principalement sur
l'Afrique, nos dirigeants ont convenu de collaborer avec l'OMS, ONUSIDA et
d'autres organismes à la mise au point une trousse pour la prévention et le
traitement du VIH ainsi que les soins connexes, dans le but de se rapprocher
le plus possible de l'objectif d'offrir, d'ici 2010, un accès universel pour
tous ceux qui ont besoin de traitement. Nous invitons ONUSIDA et ses
coparrains à produire des rapports et des mises à jour sur les progrès
accomplis dans le monde par rapport à cet objectif. Nous suivrons avec
intérêt les discussions que suscitera le Forum pour le partenariat avec
l'Afrique sur les façons d'atteindre les objectifs par rapport au VIH/sida
et nous nous tenons prêts à contribuer à leur mise en ouvre, s'il y a lieu.

Nous suivrons avec tout autant d'intérêt l'examen de l'Assemblée générale
des Nations Unies et la réunion de haut niveau sur le VIH/sida des Nations
Unies (31 mai au 2 juin), qui font suite à la Session extraordinaire et à la
Déclaration d'engagement de 2001 et qui donneront, nous l'espérons, un
nouvel élan aux efforts internationaux de lutte contre le VIH/sida.

Nous soulignons les événements internationaux à venir qui feront progresser
la lutte contre le VIH/sida, dont le sommet des chefs d'État et de
gouvernement africains sur le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme (à
Abuja, Nigéria, en mai), la conférence internationale sur le VIH/sida en
Europe de l'Est et en Asie centrale (à Moscou, Russie, en mai) et la 16e
Conférence internationale sur le sida (à Toronto, Canada, en août).
Nous appuyons le plan du Partenariat mondial Halte à la tuberculose pour la
période 2006-2015, qui repose sur la nouvelle stratégie Halte à la
tuberculose de l'OMS et qui comporte des mesures contre l'épidémie conjointe
VIH-tuberculose et la grave menace que pose la tuberculose multirésistante.

Le paludisme demeure un problème important dans plusieurs régions du monde.
Nous continuerons d'appuyer des interventions efficaces et nous sommes
préoccupés par l'émergence de la pharmacorésistance. Nous voyons d'un bon
oil le partenariat Faire reculer le paludisme qui regroupe l'OMS, l'UNICEF,
la Banque mondiale et d'autres organismes internationaux.

Nous appuyons les efforts de l'OMS, d'ONUSIDA, de la Banque mondiale et du
Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, ainsi
que ceux de la société civile, du secteur privé et des gouvernements.

Nous sommes conscients de la nécessité de mobiliser des ressources
financières et humaines, tant à l'échelle nationale qu'internationale, pour
appuyer la lutte contre ces maladies, grâce à une variété de méthodes, y
compris l'aide habituelle au développement et des mécanismes de financement
novateurs conçus pour générer des recettes à partir de sources
inhabituelles, méthodes qui favorisent l'investissement dans la mise au
point et la production de médicaments, de vaccins et de microbicides, pour
combattre le VIH/sida, la tuberculose, le paludisme et d'autres maladies
ainsi qu'un meilleur accès à ceux-ci. Nous avons constaté des progrès dans
la mise en ouvre de l'engagement de Sea Island en vue d.'une entreprise
mondiale pour la mise au point d'un vaccin contre l'infection à VIH. Nous
mettons l'accent sur le besoin pressant de financement continu par
l'entremise du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le
paludisme.

10. Nous réitérons notre volonté d'appuyer l'Initiative mondiale pour
l'éradication de la poliomyélite. Nous avons des motifs de croire que, grâce
à des mesures sans précédent prises par la communauté internationale, nous
sommes, comme l'estime l'OMS, sur le point d'éradiquer cette maladie. Nous
continuerons de collaborer avec les institutions bilatérales et
multilatérales et les autres intervenants afin d'atteindre l'objectif
d'éradiquer complètement la poliomyélite dans un proche avenir.

Pour atteindre cet objectif, nous incitons l'OMS à examiner la faisabilité
d'élargir le Réseau de surveillance de la poliomyélite pour y inclure
d'autres maladies transmissibles qui ont une incidence sur la santé
publique.

11. La fréquence et la gravité des catastrophes naturelles ou provoquées par
l'homme sont des préoccupations mondiales. À long terme, ces catastrophes
ont une incidence énorme sur l'état de santé général des populations
touchées, les soins de santé, les systèmes de santé publique et l'économie.
Une meilleure coordination des institutions et des organismes qui
travaillent sur l'aspect sanitaire des efforts de secours internationaux à
court terme permettra d'atténuer sensiblement ces effets.

Nous reconnaissons l'importance d'une coordination efficace entre les
organismes établis au sein du système onusien tels que l'OMS, le
Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et le Bureau de la
coordination des affaires humanitaires, pour assurer la mise en place rapide
de systèmes efficients, efficaces et concertés afin de mieux gérer les
efforts de secours, y compris de meilleures interventions sanitaires en cas
de crise.

12. Nous sommes convaincus que la recherche et l'innovation, notamment dans
le domaine de la prévention et du traitement des maladies transmissibles,
font partie intégrante des moyens globaux pour contenir les infections.
C'est pourquoi nous entendons poursuivre notre collaboration bilatérale et
multilatérale avec les secteurs public et privé et faire participer les pays
en développement aux efforts visant à accroître leurs capacités dans les
domaines scientifique et technologique.

13. Dans le monde moderne, les problèmes qu'engendrent les maladies
transmissibles ne peuvent se résoudre uniquement dans certains pays ou
certaines régions. Nous convenons que réduire l'écart entre les divers
niveaux de capacité, notamment en ce qui a trait à la recherche, aux
ressources humaines et à la mise en place de systèmes de santé dans tous les
pays, constitue un aspect essentiel du contrôle des maladies transmissibles
dans le monde.