SECTEUR DE LA PHARMACIE : Le temps de la concertation
Le Soleil (Edition du Lundi 30 Juillet 2007)
Les pharmaciens étaient en assemblée générale hier pour proposer des
solutions consensuelles aux problèmes qui menacent leur profession.
La recrudescence des cambriolages, lexpansion du marché illicite des
médicaments, la contrefaçon constituent les principaux goulots
détranglement à lexercice du métier de pharmacien. Une profession dont la
contribution à léconomie nationale nest pas négligeable en ce sens que le
secteur est un important pourvoyeur demplois. « Nous subissons des
agressions. Nous encaissons une dépossession programmée de lexercice du
monopole de la pharmacie avec le marché illicite », sindigne le président
du Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal Aboubakrine Sarr lors de
louverture de lAssemblée générale extraordinaire des pharmaciens. Il a, en
outre, déploré limpunité dont bénéficient les auteurs des cambriolages. En
effet, entre le 1er août 2005 et le 31 mars 2006, une cinquantaine de
pharmacies ont fait lobjet dun cambriolage suivi de 14 autres durant le
premier semestre de 2007. « Les pharmaciens font lobjet dune série de
vandalisme. Les auteurs continuent de bénéficier dune impunité. Cela est
inacceptable dans un pays de droit », a lancé Aboubakrine Sarr. Une telle
situation dinsécurité a poussé les officines à prendre à bras-le-corps la
préservation de leurs biens et matériels et leur intégrité physique. Mais,
des suggestions ont été faites pour renforcer la sécurité dans les
officines. « Même si cest lEtat qui doit garantir la sécurité des biens et
des personnes.
Nous devons, de plus en plus, investir sur dans le volet de la sécurité.
Nous devons aussi interpeller les parlementaires sur cette question », a
laissé entendre le président du Syndicat autonome des pharmaciens du
Sénégal, le docteur Amsata Diakhaté. Par ailleurs, plusieurs intervenants
ont relevé le rôle que lEtat doit jouer dans la croisade contre ces fléaux
qui hypothèquent à la fois la profession de pharmacien et la santé des
populations. « LEtat doit donner plus de moyens et de ressources humaines à
la direction dapprovisionnement de la pharmacie pour garantir lassurance
qualité dans la livraison des visas dimportation, lassurance qualité dans
la pharmacovigilance et lassurance qualité au niveau du laboratoire de
contrôle », souligne Aboubakrine Sarr. Le dynamisme du marché illicite est
perceptible à travers la quantité des médicaments saisie par la douane
sénégalaise au niveau des frontières. On estime à 245 millions de francs Cfa
le montant des produits pharmaceutiques frauduleux saisis par la douane en
2006.
Lunité des actions et la mobilisation de tous simposent pour lutter contre
les maux qui gangrènent le secteur. Cest pour cela que le représentant du
président de lOrdre des pharmaciens a convié tous les pharmaciens à mettre
en avant lintérêt commun. « Lunité et la solidarité doivent être la base
de toutes nos actions. Nous devons faire preuve de dépassement pour défendre
la profession et lintérêt des population », fait-il remarquer. Lassemblée
sera sanctionnée par un plan dactions consensuel.
Saisies systématiques exigées à « Keur Serigne bi »
Les pharmaciens sont engagés à fond pour trouver des solutions aux maux qui
gangrènent leur profession. Mais, ils veulent avant tout rencontrer le chef
de lEtat pour lui exposer leurs problèmes.
Les pharmaciens demandent au ministère de lIntérieur dassurer la sécurité
des pharmaciens et par le biais de ses services compétents de procéder à des
saisies systématiques à Keur Serigne bi et au marché Thiaroye, deux lieux de
vente illicites médicaments. Ils veulent également que le ministère de la
Santé rende public une circulaire interdisant la vente des médicaments dans
les services privés de santé et aussi renforcer les moyens de la Direction
de la pharmacie et des laboratoires.
Une demi-journée sans pharmacie, la création dun fonds commun de lutte
contre le marché illicite figurent, entre autres, dans le catalogue des
résolutions prises hier à lissue de lAssemblée générale extraordinaire.
Par ailleurs, il a été retenu lintroduction dans les plus brefs délais du
projet de loi alourdissant les sanctions infligées aux acteurs du marché
illicite de médicaments.
IDRISSA SAN
Simon KABORE
Coordonnateur du Réseau Accès aux Médicaments Essentiels (RAME)
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