[remerciements à Marc Dixneuf pour la traduction de cet article diffusé par Ip-Health. Cela promet de belles disputes à l'Assemblée Mondiale de la Santé... CB]
Il est temps pour le Congrès de s'intéresser sérieusement aux excès de l'OMS
(Time for Congress to get serious about WHO's excesses)
Par JAMES K. GLASSMAN
6 avril 2005
La semaine dernière, le rapport de Paul Volckers sur le scandale du
programme pétrole contre nourriture a dévoilé l'incompétence choquante et la vénalité en cours aux Nations unies.
Mais si le Congrès désire réellement réformer l'agence, le point de départ
doit être l'OMS qui, dans la dernière des absurdités, s'est embarqué dans
une campagne pour conduire les laits artificiels vers la clandestinité et,
éventuellement, pour les rayer de la carte. Bien sûr, si l'OMS réussit les
grands perdants seront les pauvres dans le monde, les mêmes victimes des
maladresses de l'OMS dans la lutte contre le VIH et le paludisme. Avec l'infection
à VIH, l'OMS tente de placer 18 médicaments indiens, médicaments volés, sur
sa liste des médicaments approuvés. Ces médicaments seront des copies non
certifiées des médicaments brevetés. Avec le paludisme, l'OMS a refusé d'encourager
l'usage du DDT et d'autres insecticides à l'efficacité reconnue et s'est
engagée dans ce qu'un groupe de scientifiques a désigné, dans The Lancet,
comme des mauvaises pratiques médicales par la préconisation de mauvais
traitements contre le paludisme.
Une agence des nations unies a été créée en 1948, l'OMS, et est de plus en
plus passée sous l'influence d'activistes radicaux de la santé et de l'environnement
qui défendent une amère idéologie anti-entreprise.
Le Congrès devrait insister pour que l'OMS s'en tienne à ses missions
fondamentales. Au lieu de cela, sabotant les campagnes contre la pire des
épidémies dans le monde, l'OMS, ce qui est incroyable, concentre son
attention sur l'allaitement au biberon. Vous vous souvenez probablement de l'imbroglio
des laits artificiels comme d'un véritable souffle de l'aile gauche de l'ancien
temps. Les promoteurs de l'allaitement maternel ont fait en sorte de porter
atteinte à l'utilisation de laits bons pour la santé et de décourager le
marketing des biberons. Maintenant, les seins sont de retour.
En janvier, l'OMS a recommandé l'adoption d'une résolution extrêmement
anti-allaitement au biberon à la 57ème Assemblée mondiale de la santé qui se
tiendra à la mi-mai à Genève. L'objectif immédiat de cette résolution est de
faire apposer sur les boîtes de lait infantile des avertissements similaires
à ceux appliqué sur les paquets de cigarettes ou les alcools. L'objectif
ultime est de faire peur aux mères au point des les faire abandonner l'allaitement
artificiel. Il y a une profonde ironie ici. L'OMS souhaite décourager l'usage
des laits artificiels, dont l'efficacité et la sécurité a été établie depuis
des décennies alors que dans le même temps, elle approuve des
antirétroviraux non testés.
Bien entendu, il ne s'agit pas de discuter du bénéfice de l'allaitement
maternel. Mais de nombreuses femmes n'ont pas le temps ou, dans certains
cas, la santé nécessaire pour nourrir leurs enfants de leur propre lait.
Pour celles-ci, le lait artificiel est un excellent substitut. Par exemple,
si une femme veut poursuivre une carrière active hors de son domicile, l'allaitement
maternel est souvent impraticable. Le lait maternisé apporte la liberté
voulue par de nombreuses femmes, et à laquelle elles ont droit. Tenter de
mettre l'anathème sur le lait artificiel revient à renvoyer ces femmes dans
l'âge des ténèbres. Cette question du choix pour les femmes est
particulièrement inéluctable dans les nations en développement, où les
économies commencent à tirer les femmes, et les hommes, dans la force de l'âge
vers des positions clés. Mais les radicaux [de gauche] défendent un double
standard pour les pauvres dans la nourriture des bébés comme dans les
thérapies contre le VIH. Il existe une corrélation entre l'usage élevé du
lait artificiel et les faibles taux de mortalité infantile. La raison n'est
pas que le lait maternisé est meilleur que le lait maternel, mais que, alors
que les pays se développent, la santé des enfants et la nutrition s'améliore,
et l'utilisation du lait artificiel, dans même temps, s'accroît.
Nestlé vend plus de lait infantile dans une nation riche comme la Belgique
qu'elle ne le fait dans toute l'Afrique, qui compte 60 fois la population
belge. La meilleure manière de promouvoir une bonne santé en Afrique est de
soutenir les économies africaines. Et les techniques que permettent d'économiser
du temps comme les laits artificiels peuvent aider. Cela signifie que les
Africains doivent pouvoir choisir, et ne pas avoir recours à l'allaitement
maternel par peur ou par honte. Cependant, les radicaux et leurs supporters
à l'OMS veulent maintenir les femmes africaines les pieds nus, ils leur
dénient en effet le choix, alors qu'elles se modernisent, d'avoir accès à un
produit sain et pratique.
Il est temps pour le Congrès d'être sérieux et de tenir la bride aux excès
de l'OMS. Il faut faire échouer cette résolution stupide en mai et insister
sur le point que les bureaucrates de la santé de Genève doivent se
concentrer à corriger le sida et le paludisme avec des médicaments à l'efficacité
prouvée, et non pas se faire plaisir en jouant les idéologues.
James K. Glassman est invité à l'American Enterprise Institute et hôte de
TechCentralStation.com.