Communiqué ReMeD 25 janvier 2007
Fin des dons de médicaments via Cyclamed : on prend les mêmes et on
recommence !
Si le Sénat a entendu lappel des pays en développement en adoptant le 25
janvier 2007 la fin de la collecte de médicaments non utilisés (M.N.U) à des
fins humanitaires, larticle 28 ter du projet de loi n°155, portant diverses
dispositions au droit communautaire dans le domaine du médicament, assure
pourtant la continuité des dons de médicaments. Les associations qui
bénéficiaient des M.N.U de Cyclamed pourront désormais s'approvisionner en
dons auprès de l'industrie pharmaceutique. Les populations démunies
resteront donc partiellement dépendantes de solutions mal adaptées qui vont
à l'encontre du développement durable des politiques nationales du
médicament.
Les dons de médicaments ne répondent pas à une logique de développement
durable
Répondant à une logique dassistanat et perturbant la stabilisation des
marchés pharmaceutiques, de tels envois ne contribuent pas au développement
économique et social des pays en développement. Ils constituent au contraire
un frein aux actions menées par les autorités pharmaceutiques des états, les
ONG et les organisations internationales pour favoriser localement laccès à
des médicaments essentiels disponibles et plus accessibles aux populations,
comme le préconise la cible 17 de lobjectif 8 des Objectifs du Millénaire
pour le Développement définis par lOrganisation des Nations Unies en 2000.
Respecter les politiques pharmaceutiques nationales
Le non alignement de la pratique des dons de médicaments sur les politiques
pharmaceutiques nationales des pays bouleverse la stabilité financière des
budgets consacrés à la santé. Les dons de médicaments sont en effet
susceptibles de créer un décalage en terme de valorisation financière de ces
dons en contrecarrant un principe fondamental selon lequel "Dans le pays
bénéficiaire, la valeur déclarée du don de médicaments doit être basée sur
le prix de gros de son équivalent générique dans le pays bénéficiaire ou, à
défaut d'une telle information, sur le prix de gros sur le marché mondial de
son équivalent générique."(Principes directeurs applicables aux dons de
médicaments, OMS, 1999).
Dans certaines régions, la présence dune structure approvisionnée par des
dons rend même impossible la mise en place du recouvrement des coûts, qui
assure une partie du financement du système de santé.
Appuyer lexistant
Tant dans le secteur public que le secteur privé, les pays en développement
bénéficient de structures, de personnels de santé formés et de médicaments.
Depuis quelques années, de nombreux pays en développement ont défini des
listes limitatives de médicaments essentiels génériques par niveau, ces
dernières ayant été établies selon les compétences des prescripteurs. Ces
médicaments sont disponibles aujourdhui dans les centrales dachat en
médicaments essentiels des pays
(http://www.remed.org/html/centrales_d_achat__afrique.html).
Au vrai problème, de vraies solutions
ReMeD propose de faire face plus efficacement aux difficultés de
lapprovisionnement en traitant un problème concret qui est celui de la
logistique. Améliorer le circuit de distribution des pays et former les
personnels locaux à la gestion des médicaments constituent deux réponses
possibles en terme de développement durable en matière de santé.
Contact presse : Mathilde Chosseler
Chargée de communication et de développement
Réseau Médicaments et Développement (ReMeD)
tel : +33 1.53.80.20.20 / fax : +33 1.53.80.20.21
mathilde.chosseler@remed.org
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