MÉDICAMENTS NON UTILISÉS,
L'Académie et ReMeD s'expriment
Les Nouvelles Pharmaceutiques, Bulletin de l'Ordre des Pharmaciens, vendredi
1er avril 2005, n° 295, p11.
http://www.ordre.pharmacien.fr/upload/actugenerales/514.pdf
A la suite du récent rapport de l'IGAS sur Cyclamed et des différentes
prises de position, de nombreux confrères sont interrogés par leurs patients
sur ce qu'ils doivent faire de leurs médicaments inutilisés. En vue de leur
apporter quelques éclaircissements, l'Académie nationale de pharmacie et l'association
ReMed ont diffusé deux communiqués.
L'affaire Cyclamed est loin de son dénouement. En attendant, les nombreuses
déclarations et articles qui ont été diffusés sur le sujet ont jeté le
trouble au sein du public qui ne sait plus vraiment quelle attitude adopter.
Naturellement, beaucoup d'entre eux interrogent leur pharmacien.
Dans ce contexte, l'Académie nationale de pharmacie a souhaité afficher sa
position. Ainsi, elle « déplore les dysfonctionnements et condamne les
dérives constatées dans la mise en oeuvre de ce dispositif », mais
recommande toutefois que l'ensemble de la chaîne de responsabilité
pharmaceutique du médicament reste maître d'oeuvre de tout nouveau
dispositif. L'institution juge ainsi que le nouveau système devrait être
basé sur une filière de collecte nationale, au niveau des officines et des
hôpitaux, des seuls médicaments non utilisés, filière qui doit être
totalement sécurisée. Pour l'Académie, la réutilisation des MNU doit être
interdite en raison de la rupture de la chaîne du médicament dont ils sont l'objet
lors de la dispensation au patient. Sans rompre avec les habitudes de
collecte déjà existantes à l'officine permettant d'assurer les
responsabilités sanitaires et environnementales de la filière, l'Académie
demande un cadre juridique et réglementaire clair avec des définitions
précises des responsabilités des acteurs de la chaîne du médicament.
Pour sa part, l'association ReMed (Réseau Médicaments et Développement), qui
intervient sur les problèmes liés aux médicaments dans les pays en
développement, s'est exprimée sur la réutilisation des MNU dans ces pays.
Malgré la bonne volonté des personnes qui interviennent sur ce recyclage,
cette pratique a fait l'objet de nombreuses controverses et s'est révélée
inefficace sur le terrain. Ce qui a amené l'OMS et plusieurs organisations
non gouvernementales, rappelle ReMeD, à mettre au point des « principes
directeurs applicables aux dons de médicaments ». En vue de mieux les faire
connaître et de faire évoluer les pratiques de dons de médicaments en tenant
compte des pratiques pharmaceutiques locales, l'association mène une
campagne d'information depuis 3 ans dans différents pays européens
(Pays-Bas, Espagne, Allemagne). En conclusion, ReMed souligne que le message
humanitaire ne doit pas être utilisé pour maintenir le système Cyclamed.