[e-med] Le retour en grâce de Cyclamed

Le retour en grâce de Cyclamed
http://www.quotipharm.com/index.cfm?fuseaction=journal.article&DArtIdx=436047

Cyclamed se porte bien. L'an passé, la collecte de médicaments non utilisés
(MNU) vers le dispositif, via les officines, a progressé de 8 %, se félicite
l'association en présentant le bilan de son activité en 2009. Malgré la
crise de 2004 et l'arrêt de son volet humanitaire il y a un an, Cyclamed
affiche une belle confiance pour son avenir.
L'ANNÉE 2009 confirme le retour en grâce de Cyclamed. Après la grave crise
qui a secoué le monde officinal en 2004 et éclaboussé le dispositif, puis l'arrêt
officiel de l'utilisation de MNU à des fins humanitaires le 31 décembre
2008, il était à craindre une perte de confiance du grand public et donc une
baisse d'activité pour l'organisme. Il n'en est rien. Si un ralentissement a
bien été observé entre 2004 et 2007, Cyclamed a su regagner ses galons de
collecteur sérieux et spécialisé. L'association a d'ailleurs reçu au début
de l'année un nouvel agréement pour la collecte et la destruction des MNU
pour une durée de six ans.

Après une légère hausse de l'activité en 2008, celle-ci est donc repartie de
plus belle en 2009 : 13?275 tonnes de MNU ont ainsi été collectés par les
pharmaciens et regroupés par les grossistes-répartiteurs, ce qui représente
une hausse de 8 % par rapport à 2008. Le volet humanitaire n'existant plus,
la totalité de la collecte est désormais traitée dans 52 unités de
valorisation qui récupèrent l'énergie et la transforme en chauffage et en
éclairage pour l'habitat.

Sécurité sanitaire.
Le retour des médicaments vers l'officine présente un double intérêt. D'abord,
d'un point de vue de la sécurité sanitaire puisque des accidents
domestiques, sont ainsi évités, surtout lorque les patients les rapportent à
leur pharmacien dès la fin de leur traitement, évitant ainsi de les laisser
traîner dans leur armoire à pharmacie. Ensuite, sur le plan de la protection
de l'environnement. Les ordures ménagères sont encore souvent déposées dans
des décharges et une simple averse peut entraîner des substances
médicamenteuses dans un cours d'eau ou une nappe phréatique. Les Français
semblent avoir pris conscience des enjeux de la récupération des MNU et le
réflexe Cyclamed est bien entré dans les mÅ"urs. Pour preuve, le baromètre
de l'institut de sondage LH2 de février dernier montrant que 74 % de nos
concitoyens rapportent systématiquement ou souvent leurs MNU chez leur
pharmacien. Un bémol, seulement 11 % le font dès la fin de leur traitement.
En place depuis quinze ans, la notoriété de l'association augmente auprès du
grand public. Le baromètre LH2 révèle également que 15 % des personnes
interrogées citent spontanément l'organisme, tandis que 68 % indiquent en
avoir entendu parler (principalement par la publicité télévisée, les
pharmaciens et la presse écrite). L'image du dispositif est bonne et 85 %
des cioyens interrogés y participeraient volontiers.

De nouveaux projets.
Pour parvenir à ce niveau d'adhésion, Cyclamed n'a pas lésiné sur la
communication. Ses lettres d'informations semestrielles sont envoyées aux
pharmaciens, grossistes-répartiteurs, industriels du médicament et
associations de consommateurs. Une brochure sous forme de BD, qui a connu un
joli succès, a fait l'objet d'un réassort à la demande de 13?000 médecins et
7?000 pharmaciens. L'association vient également de moderniser son logo et a
entièrement refondu son site Internet qui comporte désormais un accès
réservé pour les pharmaciens. D'autres accès sécurisés sont prévus pour les
industriels et les grossistes-répartiteurs. Enfin, l'association multiplie
les spots publicitaires depuis décembre 2008 sur les chaînes hertziennes et
la TNT. Ses cibles : les retraités et les femmes ayant un enfant de moins de
15 ans, soit les plus grands consommateurs de médicaments.
Aujourd'hui, l'association réfléchit à la prise en charge de nouveaux types
de déchets, ne serait-ce que pour apporter son expertise. Car, pour l'heure,
seuls sont acceptés les médicaments à usage humain. « On peut s'interroger
sur le médicament vétérinaire, très proche du médicament humain, mais il est
principalement délivré dans d'autres circuits que la pharmacie et il est
difficile d'imaginer collecter les déchets d'autres distributeurs », précise
Thierry Moreau-Desfarges, président de Cyclamed. On le voit, l'association
aspire à écrire une nouvelle page de son histoire.

M. M.

Le Quotidien du Pharmacien du : 29/03/2010