[e-med] Le groupe des vaccins atteint par la peur du conflit d'intérêts

[Remerciements à Charles Rambert pour la traduction de cet article.CB]

Le groupe des vaccins atteint par la peur du conflit d'intérêts
d'Andrew Jack, à Londres
le 27 mai 2011
http://www.ft.com/intl/cms/s/0/484e8ada-87c2-11e0-a6de-00144feabdc0.html#axzz1NXj5nqbB

Un labo fabricant de vaccins doit rejoindre le bureau de l'agence multilatérale qui représente la plus grande part de son revenu, ce qui soulève des inquiétudes sur le risque de conflit d'intérêts et le désir d'une concurrence plus forte pour réduire les prix.

Crucell, établi aux Pays Bas, et récemment acquis par Johnson & Johnson, un groupe américain dans la santé, va siéger comme l'un des deux représentants de l'industrie pharmaceutique au bureau de Global Alliance for Vaccines and Immunisations (Gavi), qui l'an dernier a participé à hauteur de €584 millions ($825 millions) dans les programmes de vaccination dans les pays à faibles revenus.

Sa venue est à l'origine de critiques d'ONG car GAVI cherche à lever $3.7 milliards lors d'une réunion à Londres le mois prochain, alors que l'agence est accusée de ne pas en avoir fait assez pour être plus efficace et réduire les prix des vaccins qu'elle achète.

Daniel Berman, directeur adjoint de la campagne d'accès de Médecins sans Frontières, l'organisation caritative, déclare: Nous pensons qu'il y a des conflits d'intérêts trop gros à gérer. Si vous regardez l'ordre du jour de cette réunion à GAVI, presque tous les sujets ont un impact sur le résultats de Crucell".

Crucell a reçu €170 millions – soit près de 60% de son chiffre d'affaires – l'an dernier de GAVI pour son vaccin pentavalent pédiatrique Quinvaxem contre la coqueluche, la diphtérie, le tétanos, le Hib et l'hépatite. Il a signé un contrat de €800 millions pour la période 2007-12.
Gavi, qui a été créé au début du millénaire, a aidé à sauver des millions de vie en accélérant les programmes de vaccination grâce au partenariat entre pays riches et pauvres, agences des Nations Unies, organisations caritatives et entreprises privées.

Mais une évaluation de son bureau faite l'an dernier a mis en évidence qu'on aurait "pu faire beaucoup plus" pour réduire les prix, "ce qui a des fortes implications dans les pays en matière d'accès et de pérennité".
Crucell qui va remplacer GlaxoSmithKline, la firme britannique, au bureau de GAVI, a jusqu'à récemment refusé de stimuler la concurrence en n'autorisant pas la divulgation des prix de cession de ses vaccins à l'UNICEF, qui les obtient de GAVI.

L'un des problèmes serait que la guerre des prix pourrait mettre en jeu la qualité, comme souligné l'an dernier par les problèmes rencontrés par un concurrent indien, Shantha of India, qui a du rappeler des lots achetés par GAVI.

A Gavi on souligne avoir une gestion stricte des conflits d'intérêts, qui permet d' "empêcher" un membre du bureau de participer aux discussions et d'accéder aux documents sur des sujets où il y a un conflit d'intérêts direct.

Le nouveau président Dagfinn Høybråten, a demandé plus de soin dans la gouvernance et une augmentation de l'effort pour réduire les prix des vaccins.

Tous les membres du bureau sont en situation de conflit, dont l'UNICEF, qui est le fournisseur intermédiaire de presque tous les vaccins fournis par GAVI et l'OMS, qui reçoit des fonds pour son travail, et aussi les pays comme l'Ethiopie et le Rwanda, qui ont reçu de l'aide pour les vaccins.
Jon Pender, directeur général des affaires gouvernementales à GSK, a déclaré: "La valeur du secteur privé a été bien acceptée et bien considérée. Si vous ne courrez pas le risque de conflit, vous ne pourriez pas être à cette table".

Crucell a renvoyé les questions à J&J, qui n'a pas répondu aux demandes.