E-MED: Les MEG dans le secteur priv�

E-MED: Les MEG dans le secteur priv�

[extrait du compte-rendu de la Table Ronde-ReMeD du 19 octobre 1998]

Sidiki Diakit�, Directeur national de la pharmacie et du laboratoire en
Guin�e

1 - Pourquoi les MEG dans le secteur priv� ?
a. C'est essentiellement la d�valuation du CFA en janvier 1994 qui a amen�
les pays de la zone CFA et les pays associ�s � s'int�resser aux g�n�riques.
Cependant, en Guin�e, l'importance des g�n�riques est apparu avant : avec
le changement de r�gime en 1984, nous avons ouvert le secteur
pharmaceutique au priv�. Nous avons fait une diff�renciation entre secteur
public et secteur priv� en accordant un monopole d'importation des
sp�cialit�s par le secteur priv� et un monopole d'importation des
g�n�riques par le secteur public.
b. Les ressources financi�res des pays en d�veloppement sont faibles
c. On a constat� lorsqu'on a fait des �valuations une faible disponibilit�
et en m�me temps une mauvaise accessibilit� de nos populations aux
m�dicaments.
d. En 1994, apr�s la d�valuation du CFA, le prix des m�dicaments a presque
�t� multipli� par deux alors que les revenus des personnes restaient les
m�mes. Le pouvoir d'achat de la population reste tr�s faible, 40% de la
population gagnent moins de 1000FCFA/jour en Guin�e.
Cette situation nous a conduit � revoir les politiques nationales
d'approvisionnement en MEG.

2 - Les strat�gies adopt�es
Dans le but d'harmoniser les politiques pharmaceutiques nationales, les
pays de la zone CFA et les pays associ�s se sont r�unis � Abidjan en 1994
pour mettre en place une Politique commune dans le domaine du m�dicament.
Il y a eu concertation des Autorit�s sanitaires et �changes d'exp�riences
des pays en mati�re de Politique du m�dicament. L'harmonisation des
r�glementations pharmaceutiques nationales est en cours.
Les principales conclusions ont �t� la n�cessit� de l'am�lioration de
l'approvisionnement en MEG des diff�rents pays. Le secteur priv� a alors un
r�le � jouer dans l'approvisionnement, ainsi que l'ensemble des acteurs de
la politique pharmaceutique.

3 - Les actions men�es
A la suite de la r�union d'Abidjan, 6 groupes d'experts ont �t� form�s. Le
groupe 3 a �t� charg� de l'introduction des MEG dans le secteur priv�. Ce
groupe s'est r�uni � Douala en octobre 96 sur le th�me : "quelles
dispositions pour am�liorer l'accessibilit� du secteur priv� aux
m�dicaments ?".
Diff�rents �l�ments ont �t� retenus :
� l'accessibilit� financi�re des MEG pour les consommateurs et l'int�r�t
commercial des diff�rents acteurs (grossistes, r�partiteurs, pharmaciens
officinaux)
� l'am�lioration des interactions entre le priv� et le public
� comment augmenter la demande en MEG au niveau pharmaceutique priv� :
point de vue du prescripteur et du consommateur.
� probl�me du march� illicite des m�dicaments en Afrique

        *Les missions

02/96 �tude d'�valuation des situations des MEG dans le secteur priv� dans
7 pays (B�nin, Burkina Faso, Cameroun, C�te d'Ivoire, Mali, S�n�gal et
Centrafrique)
01/98 �valuation des taux de p�n�tration des MEG dans le priv� au Mali, au
Burkina-Faso et au Niger.
02/98 enqu�tes dans 6 pays sur � la prescription et la dispensation des MEG
(Cameroun, C�te d'Ivoire, Gabon, Guin�e, Mali et Togo)
03/98 Troisi�me Rencontre des Ministres de la Sant� � Libreville : bilan et
fixation de nouveaux objectifs de travail.

4 - Bilan (depuis 1994)
- taux de p�n�tration des MEG dans le priv� : 15% (Mali), 8% (Burkina
Faso).
- r�duction des �carts de prix � une fourchette de 20% entre prix licite
minimum et prix licite maximum
- fixation des prix par l'administration et les op�rateurs �conomiques d'o�
une diminution des �carts de prix.
exemple : �tude, en collaboration avec l'OMS des prix des m�dicaments en
Guin�e afin de les r�viser.
Etude des prix de 11 m�dicaments (juin 98) :
� rapport prix de vente sp�cialit� / g�n�rique = 2,6 ( variations entre 1,7
et 6,7).
Comparaison du march� licite et illicite portant sur l'�tude de 14
m�dicaments (juin 98):
� rapport des prix (%) illicite / licite = 42% (23 - 86%).

5 - Les points faibles
- Concertation entre l'administration et le secteur priv� est insuffisante.
Il faut am�liorer le cadre de la concertation pour fixer les prix en
fonction des prix des Centrales dachat.
Difficult�s de conciliation des contraintes entre les deux parties.
- insuffisance du niveau de r�mun�ration des MEG � transgression de la
r�glementation tarifaire et surco�t pour le malade
- pr�f�rence des sp�cialit�s aux MEG.

6 - R�sultats
        6 - 1 - Etude de la prescription et de la dispensation (en
collaboration avec REMED et l'OMS)
-part g�n�rique dans le priv� = 16% au Mali
  part g�n�rique dans le public et assimil� = 8/10 (Cameroun, Guin�e, Mali)
et 9/10 (Togo)
� dans ces pays plus de 90% des m�dicaments g�n�riques sont dispens�s dans
le public, car unit� de lieu pour prescription et dispensation. En C�te
d'Ivoire, cette part ne repr�sente plus que 42% et 15% au Gabon.
- bonne application de la substitution des g�n�riques aux sp�cialit�s au
Cameroun, en C�te d'Ivoire, au Mali et au Togo.
- bonne prescription en DCI dans le public en Guin�e, alors que faible au
Gabon.
- causes des achats incomplets des m�dicaments prescrits sur ordonnance :
        � manque d'argent, 15 � 37% des cas dans le public et 2 � 12% dans
le priv�
        � manque de disponibilit�, 18 � 41% (Cameroun, Mali, Togo et Gabon)
et 3 � 4% (C�te dIvoire et Guin�e) des cas dans le public.
6 � 3% des cas dans le priv�, sauf pour la C�te dIvoire, avec la r�gle du
premier jour.
        � d�lai dachat dans le priv� de 1 � 2 jour(s) dans 69 � 87% des
cas.

        6 - 2 - R�sultats de la 3�me rencontre des ministres de la sant� �
Libreville
- engagement des pays � poursuivre leurs efforts dans l'am�lioration de la
disponibilit� en MEG dans le secteur priv�.
- processus acc�l�r� d'ouverture des Centrales d'Achat au secteur priv� :
cr�ation de comit�s paritaires et de conditions favorables � la mise en
situation.
- mise en place de programmes nationaux d'IEC (information, �ducation,
communication).
En Guin�e, il existe une �tude de la perception des programmes de promotion
des g�n�riques chez les fournisseurs (grossistes, dispensateurs) et des
consommateurs : 85% des consommateurs favorables aux MEG. Le but est de
faire conna�tre les MEG � l'ensemble des acteurs de sant�.
Cette politique des MEG devra �tre renforc�e par la cr�ation de trois
nouveaux groupes : 2 groupes travaillant sur le probl�me de la
disponibilit� et de laccessibilit� des MEG et 1 groupe travaillant sur les
programmes IEC des MEG.

7 - Perspectives
Les pr�alables pour ouvrir les CA au priv� :
- augmentation de la performance des CA
- diminution du march� illicite
- diminution des fraudes : �change des m�dicaments entre le priv� et le
public
- mise en place de comit�s paritaires � concertation entre le priv� et le
public
- d�finir modalit�s de cession des MEG au priv� par les CA
- cr�ation de l' ACAME pour achats group�s, augmentation de la
disponibilit� des MEG pour le priv�
- engagement des autorit�s politiques � harmoniser leurs r�glementations
pharmaceutiques nationales. C'est un facteur concourant � l'augmentation de
la disponibilit� des MEG dans le secteur priv�.
- le groupe du Burkina Faso s'occupe de l'all�gement des dossiers
d'enregistrement des MEG

8 - Conclusions
Il faut concilier les diff�rents int�r�ts des acteurs de sant�
(prescripteur, dispensateur, autorit�s politiques et consommateurs) pour
une meilleure accessibilit� aux MEG dans le secteur priv�.
Il faut �galement ma�triser les politiques pharmaceutiques nationales :
l'ensemble des pays de la zone CFA et des pays associ�s doivent r�fl�chir �
d�fendre leurs int�r�ts par rapport aux politiques pharmaceutiques
r�vis�es. Ce point sera discut� � la prochaine assembl�e g�n�rale de l'OMS.
--
Adresse pour les messages destin�s au forum E-MED:
  <e-med@usa.healthnet.org>
Pour r�pondre � un message envoyer la r�ponse au forum
ou directement � l'auteur.
Pour toutes autres questions addresser vos messages � :
  <owner-e-med@usa.healthnet.org>