[e-med] Lettre ouverte au directeur du PNLS du S�n�gal

E-MED: Lettre ouverte au directeur du PNLS du S�n�gal
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Lettre ouverte au directeur du PNLS du S�n�gal, M. I. Ndoye.

                                             Paris, le 1er d�cembre 2000

Monsieur Ndoye,

Dans le num�ro de Jeune Afrique de cette semaine (27/11/00), page 28, vous
d�clariez :

" Nous devons faire en sorte que l'Afrique ne devienne pas un d�potoir des
m�dicaments de contrefa�on. Nous avons r�ussi � obtenir des firmes
pharmaceutiques un niveau des prix pour un traitement, qui se situe, selon
les combinaisons prescrites, entre 1600 et 1800 dollars par an. C'est mieux
que ce que des pays comme le Br�sil ou l�Inde nous offrent pour des
m�dicaments g�n�riques qui posent des probl�mes de qualit� des produits et
de p�rennisation des approvisionnements. "

Si nous connaissons l�existence d�abus commis en mati�re de g�n�riques dans
certains pays nous savons �galement que :
- les laboratoires de marque n�annoncent aujourd�hui des baisses de tarifs
que parce que d�autres avant eux ont vendu leurs copies � des prix bien
moindres. Nous savons que les r�ductions qu�ils consentent sont
insuffisantes pour permettre une r�elle d�mocratisation de l�acc�s aux
antir�troviraux. Nous savons, enfin, que sans le d�veloppement d�une
v�ritable concurrence, qui repose sur la multiplication des sources de
production et l�organisation de march�s r�gionaux, le co�t des traitements
ne pourra jamais s�accorder aux capacit�s financi�res des pays pauvres.
- les laboratoires tentent actuellement par tous les moyens � leur
disposition de d�cr�dibiliser la qualit� de g�n�riques pourtant contr�l�s
entre autres par l�ONUSIDA et influencent les m�decins prescripteurs qui
trop souvent obtemp�rent.

Vous vous permettez de porter publiquement un jugement totalement erron� sur
la qualit� des traitements. Pourtant vous ne pouvez ignorer que ces
antir�troviraux permettent actuellement la survie de dizaines milliers de
malades, au Br�sil notamment. Vous ne pouvez ignorer que ces m�dicaments
ainsi que les industries qui les produisent ont �t� contr�l�s par plusieurs
organismes qui attestent de leur qualit�.

Vous avez donc fait un choix. Celui de vous ranger aux c�t�s des
multinationales du m�dicament, celles-l� m�mes qui n�ont cure des malades
sans traitements qui meurent actuellement dans votre pays, vous opposant
ainsi aux rares et courageuses initiatives qui �manent d�autres pays
pauvres.
Il est vain d�esp�rer que c�est en faisant le jeu des multinationales que
ces pays parviendront � obtenir les m�dicaments � des prix adapt�s � leur
capacit� de paiement. Tout au mieux ce type de syst�me profite-t-il �
quelques individus et renforce-t-il la subordination des m�decins aux
laboratoires.
Alors que l�ind�pendance des pouvoirs politiques est la seule perspective
qui peut permettre d�imposer les enjeux de sant� publique face aux int�r�ts
commerciaux, vous avez fait le choix de servir le discours mensonger des
grands laboratoires et de r�pandre leur propagande. Votre attitude est
intol�rable et irresponsable.

Dans l�int�r�t des malades et de la lutte contre le sida, nous vous
engageons, Monsieur, � d�mentir le plus rapidement possible les propos
particuli�rement dangereux que vous avez pu tenir.

Emmanuelle Cosse
Pr�sidente d�Act Up-Paris
galk@compuserve.com

PS : Nous sommes, par ailleurs, les premiers � souhaiter que les
gouvernements prennent leurs responsabilit�s en renfor�ant les contr�les de
qualit� des traitements qu�ils importent. Au S�n�gal o� apparemment la liste
des m�dicaments sida n�est pas directement contr�l�e par la pharmacie
centrale mais par le PNLS, il semblerait particuli�rement judicieux qu�une
proc�dure transparente soit mise en place.

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