[e-med] Lib�ration : Des m�dicaments antisida trop chers pour la Tha�lande

E-med: Lib�ration : Des m�dicaments antisida trop chers pour la Tha�lande
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Lib�ration a publi� hier un article qui fait le point de la question des
g�n�riques de m�dicaments anti-sida en Thailande. C'est la premi�re fois
qu'un grand journal fran�ais parle de ces choses l�, � ce qu'il me semble.
Par contre il y a d�j� eu au moins 2 �missions � la t�l�vision (on les
avait signal�es en leur temps). J�r�me Dumoulin
------------------------Article de
Lib�ration--------------------------------------------

Des m�dicaments antisida trop chers pour la Tha�lande
Les multinationales pharmaceutiques s'opposent aux produits g�n�riques.
Par ARNAUD DUBUS
  Le jeudi 2 mars 2000

Le laboratoire
Bristol-Myers Squibb
menace la Tha�lande
de sanctions
am�ricaines si
Bangkok passe outre
son brevet pour la
didanosine.
                      
                       Bangkok de notre correspondant

                         a Tha�lande est devenue le terrain d'une lutte
sourde qui oppose
                         administration et travailleurs sociaux du pays aux
multinationales
                       pharmaceutiques, avec pour enjeu l'acc�s de
m�dicaments antisida �
                       bas prix pour le million de Tha�landais affect�s par
le VIH. Ces
                       multinationales, l'am�ricaine Bristol-Myers Squibb
en t�te, se
                       pr�valent de leurs brevets pour r�clamer
l'exclusivit� des droits de
                       vente, au prix fort, de leurs produits antiviraux
sur le march� local
                       pendant vingt ans. Les Tha�landais impliqu�s dans la
lutte contre le
                       sida militent pour une production g�n�rique locale
de ces m�mes
                       produits, afin d'en abaisser le prix de vente.
�Beaucoup de pays en
                       d�veloppement regardent ce qui va se passer en
Tha�lande sur
                       cette question. L'affaire a valeur d'exemple�,
indique le Dr Tido
                       von Sch�n-Angerer du bureau tha�landais de MSF
Belgique.

                       Sanctions. Ce conflit s'est intensifi� r�cemment
autour du cas de la
                       Didanosine, ou DDI, un des �l�ments du cocktail de
m�dicaments qui
                       permet de prolonger l'esp�rance de vie des malades
du sida d'une
                       quinzaine d'ann�es. Depuis des ann�es, Bristol-Myers
Squibb menace
                       de sanctions �conomiques am�ricaines pour emp�cher
la Tha�lande
                       d'utiliser l'�octroi obligatoire de licence�, qui
permet, en cas
                       d'urgence m�dicale, la production g�n�rique
(c'est-�-dire sous leur
                       d�nomination commune) de m�dicaments brevet�s. Dans
le cas de
                       l'AZT, l'un des principaux �l�ments du cocktail
antiviral, la production
                       locale a permis de diviser par sept le co�t du
traitement mensuel
                       depuis 1995. Plusieurs ONG ont fait pression sur le
minist�re
                       tha�landais de la Sant� pour qu'il proc�de de m�me
avec le DDI, mais
                       celui-ci a recul� devant la crainte de r�torsions
commerciales : 25 %
                       de ses exportations sont destin�es aux Etats-Unis.
�Nous devons
                       �tre prudents en ce qui concerne nos relations
commerciales
                       bilat�rales et nos rapports dans le cadre de l'OMC�,
conc�de le
                       docteur Somsong Rakpao, directeur du Centre
tha�landais des
                       maladies contagieuses.

                       Pour tourner la difficult�, l'Organisation
pharmaceutique
                       gouvernementale, une entreprise d'Etat sous l'�gide
du minist�re de la
                       Sant�, a commenc� ces derniers jours la production
de DDI en
                       poudre, la protection du brevet de Bristol-Myers
Squibb ne portant
                       que sur les comprim�s. �Cela va permettre de
diminuer le co�t du
                       traitement mensuel de 8 000 bahts (1 390 F) � 4 000
bahts (695
                       F) dans le cadre d'une double th�rapie. Nous avons
fait les �tudes
                       de bio�quivalence, l'efficacit� de la poudre est la
m�me que celle
                       des comprim�s�, affirme le Dr Krissana Krasintu de
l'Organisation
                       pharmaceutique gouvernementale. Mais Bristol-Myers
Squibb a r�agi
                       en diminuant de moiti� le prix de ses comprim�s
destin�s aux patients
                       du Centre tha�landais des maladies contagieuses, une
agence du
                       minist�re de la Sant� qui suit directement 2 000
malades du sida. La
                       man�uvre est habile : elle permet de se mettre bien
avec les autorit�s,
                       tout en �vitant de baisser le prix sur l'ensemble du
march�. �Le but
                       est que le Centre des maladies contagieuses
(organisme de
                       r�f�rence dans ce domaine, ndlr) n'ach�te pas le DDI
en poudre.
                       Cela va influencer les m�decins qui continueront �
prescrire les
                       comprim�s de DDI au prix fort�, explique Jon
Ungphakorn,
                       directeur de l'ONG Aids Access Fondation. Contact� par
                       Lib�ration, le si�ge am�ricain de Bristol-Myers
Squibb n'a pas
                       daign� r�pondre.

                       Solution globale. La production g�n�rique des
m�dicaments antisida
                       est le moyen le plus s�r de faire chuter leur prix,
car elle permet une
                       comp�tition entre firmes. Cela a �t� le cas du
fluconazole,
                       m�dicament qui soigne la m�ningite aigu� qui
appara�t chez beaucoup
                       de malades atteints du sida. Pfizer d�tenait les
droits sur le march�
                       tha�landais, mais d�s que la p�riode de protection
s'est �coul�e, deux
                       firmes locales se sont mises sur le cr�neau et le
prix a �t� divis� par
                       20. Beaucoup d'observateurs consid�rent qu'une
solution d'ensemble
                       devrait �tre adopt�e au niveau international,
pla�ant les m�dicaments
                       antisida hors du champ des accords sur la protection
de la propri�t�
                       intellectuelle. Les firmes pharmaceutiques
r�torquent que cela les
                       d�couragerait d'investir dans la recherche. �Les
m�dicaments vitaux
                       devraient �chapper � l'�conomie de march�.
L'Organisation
                       mondiale de la sant� devrait soutenir la recherche
pour les
                       maladies pr�valentes dans les pays en
d�veloppement�, estime
                       Jon Ungphakorn.

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