[e-med] L'OMS déterminée à faciliter l'accès des pays pauvres aux médicaments

L'OMS déterminée à faciliter l'accès des pays pauvres aux médicaments
GENEVE, 5 nov 2007 (AFP)

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est prononcée lundi en faveur de
l'accès des pays pauvres aux médicaments, encore souvent entravé par le coût
élevé des traitements et des brevets.

"Je m'engage totalement en faveur de l'accès de tous" aux médicaments, a
lancé la directrice générale de l'OMS, Margaret Chan, à l'ouverture d'une
réunion du groupe de travail sur la santé publique, l'innovation et la
propriété intellectuelle.

"Je suis consciente du fait que le prix des médicaments et d'autres produits
peut être prohibitif et bloquer l'accès aux soins", a-t-elle ajouté, disant
refuser que des vies ne puissent être sauvées "pour d'injustes raisons".

"Nous ne pouvons accepter que le coût des soins pousse encore plus dans la
pauvreté des ménages défavorisés", a averti Mme Chan, citant des maladies
comme le sida et la tuberculose.

La patronne de l'OMS a reconnu le besoin constant d'innovation dans la
production de nouveaux médicaments, l'industrie pharmaceutique faisant
valoir que la recherche est financée par les bénéfices issus de la vente de
médicaments existants.

"Le défi consiste à travailler sur plusieurs fronts à la fois : répondre au
besoin immédiat d'accès à des médicaments bon marché et de bonne qualité
tout en stimulant l'innovation", a-t-elle relevé.

MmeChan a admis que les négociations ne seraient pas faciles pour parvenir à
un consensus d'ici à la fin de la semaine entre le millier de délégués des
193 pays membres de l'OMS réunis à Genève pour adopter un plan d'action.

Le groupe de travail a été mis en place l'an dernier à la suite d'un rapport
qui a appelé l'industrie pharmaceutique à réduire le prix des médicaments
destinés aux pays pauvres.

La Fédération internationale de l'industrie du médicament (IFPMA) estime que
la question du prix des médicaments n'est pas du ressort de l'OMS et qu'elle
a déjà été traitée par l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Cette dernière a autorisé en 2001 et 2003 les pays pauvres à copier des
médicaments encore sous brevet afin de lutter contre des crises sanitaires
graves.

Certaines associations estiment que cette disposition est trop complexe à
mettre en place pour les pays en développement qui y ont eu rarement recours
jusqu'à présent.

Elles accusent les pays occidentaux de relayer la position des grands
laboratoires pharmaceutiques mondiaux.

Les Etats-Unis ont ainsi appelé les pays participants à respecter les
dispositions prévues par l'OMC sans chercher à accroître le mandat de l'OMS,
selon des documents obtenus par l'organisation non-gouvernementale Knowledge
Ecology International.

"Les Etats-Unis souhaitent s'assurer que vous êtes conscients des
conséquences potentiellement négatives en matière de commerce et de
propriété intellectuelle qui pourraient découler de cette initiative à
l'OMS", selon ce document adressé aux membres du groupe de travail.

Le directeur de l'ONG, James Love, a accusé Washington et l'Union européenne
de "cynisme" en cherchant à rompre un consensus qui existait au moment de la
mise en place du groupe de travail.

"Certains délégués des pays du Nord nous ont dit franchement qu'ils
espéraient la disparition de ce groupe de travail, son échec total, parce
qu'ils pensent que c'est une mauvaise chose", a-t-il dit à la presse.

voir aussi
http://www.who.int/mediacentre/events/advisories/2007/ma23/fr/index.html
http://www.who.int/phi/fr/index.html