Burkina Faso: Lutte contre les faux medicaments - Les acteurs affûtent
leurs armes
Aimé Nabaloum
28 Septembre 2011
http://fr.allafrica.com/stories/201109290351.html
Le ministre de la Santé, le Pr Adama Traoré, a procédé à l'ouverture d'une
table ronde sur les faux médicaments et ceux de faible qualité, le 27
septembre 2011 à Ouagadougou.
La rencontre qui regroupe des acteurs du monde de la santé : médecins,
pharmaciens, tradipraticiens et spécialistes du médicament de l'Afrique de
l'Ouest, sera l'occasion de mettre en place des stratégies de lutte contre
la prolifération des médicaments contrefaits et du même coup réduire la
mortalité due à la prise de ces médicaments de faible qualité. La table
ronde de Ouagadougou est portée par les 15 pays membres de l'UEMOA, de la
CEDEAO et de l'OOAS et soutenue par la Fondation Chirac.
Les initiatives se sont multipliées tant dans la sous- région
ouest-africaine qu'à l'international en matière de d'engagement politique
dans le domaine du médicament. Elles ont été des engagements de la part
des Etats et de leur regroupement pour lutter contre les faux médicaments
et leur circulation.
Les initiatives sont, entre autres, l'appel de Cotonou à l'initiative de
l'ancien Président français Jacques Chirac en octobre 2010, la Résolution
de Montreux en octobre 2010 et la Résolution des Etats membres du groupe
ACP.
A la suite de telles initiatives les pays de l'Afrique de l'Ouest se
retrouvent à Ouagadougou pour une table ronde autour des enjeux des faux
médicaments, la région étant qualifiée de plaque tournante pour la
circulation des faux médicaments et ceux de moindre qualité à partir du 27
et ce jusqu' au 29 septembre 2011 à Ouagadougou.
Une telle rencontre qui regroupe une quinzaine de pays vise la mise en
place d'une stratégie conjointe en Afrique de l'Ouest en vue d'obtenir des
résultats dans le combat contre les faux médicaments et ceux présentant un
défaut de qualité.
La cérémonie d'ouverture de la table ronde présidée par le ministre de la
Santé, le Pr Adama Traoré, a servi de cadre pour les acteurs du secteur
afin de crier leur ras- le-bol et leur rage contre des agissements qui
portent atteinte à la santé publique.
Jacques Godfrain, membre de la Fondation Chirac, un des acteurs de cette
rencontre d'échanges a, dans son allocution, fait remarquer que les faux
médicaments révèlent le dysfonctionnement des administrations et le
détournement des idéaux de lutte.
Il s'est indigné contre la cupidité qui conduit à une circulation de faux
médicaments et les dangers que ceux-ci produisent. Il a ensuite marqué son
optimisme de voir des organismes régionaux s'engager dans la lutte, toute
chose qui reste un facteur de stabilité à tous points de vue.
Par ailleurs, il a rassuré la région Afrique de l'Ouest du soutien de la
Fondation Chirac. Pour l'ambassadeur de la France, Emmanuel Beth, la
France restera toujours aux côtés de telles initiatives qui visent la
sécurisation des populations.
Une criminalité organisée
Durant trois jours, environ 120 experts travailleront donc à la mise en
place d'un outil efficace pour la lutte contre les faux médicaments. Le
ministre de la Santé, le Pr Adama Traoré, avant de procéder au lancement
des travaux de la table ronde, a fait savoir que les populations sont
exposées à deux dangers : le risque sanitaire et individuel et collectif
et l'instabilité et son corollaire de criminalité.
Pour le ministre, la criminalité organisée autour du trafic de faux
médicaments fragilise de plus en plus l'Etat de droit, la bonne
gouvernance, la protection de l'environnement les droits humains. Il
importe que tous travaillent à faire du médicament, un produit de qualité,
de sécurité d'emploi, efficace et disponible, accessible à tous ceux qui
en ont besoin.
Le ministre Adama Traoré a laissé entendre : « que la détresse et
l'émotion devant cet enfant qui souffre de paludisme et à qui l'agent de
santé, compétent et dévoué vient d'administrer un traitement qui,
malheureusement, est faussé depuis ses fondements » produit des drames qui
pourraient à terme compromettre les performances des formations
sanitaires, des performances acquises à force de détermination et d'esprit
de sacrifice. Au plan national, a confié le ministre, des études récentes
situent l'ampleur des faux médicaments à 12% du marché pharmaceutique
national.