[e-med] Mediator: une histoire française

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[Cette histoire est-elle seulement française ? Qu'en est-il notamment en Afrique francophone ? JS mod.]

France Culture
39 minutes
Mediator: une histoire française?
02.12.2010 - 18:20
Débat en direct du studio 167.
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« Je veux tout savoir sur ce dossier, a déclaré hier le ministre de la
Santé Xavier Bertrand, je veux savoir si quelqu’un parmi les experts
savait qu’il y avait une dangerosité; quelledécision, quelle information
ont été prises ou devaient être prises » Xavier Bertrand a aussi saisi
l’Inspection générale des affaires sanitaires qui sera chargée de faire la
lumière sur cette affaire avant la fin du mois de janvier prochain.
Le soupçon d’une inertie coupable de la part de nos agences sanitaires
n’est en effet pas sans fondement. Et même se confirme avec la note que
s’est procurée le Figaro et qu’il publie aujourd’hui même. En 1998, déjà,
le compte-rendu d’une réunion qui rassemblait une soixantaine de personnes
notait à propos du médicament : « les informations sont insuffisantes et
ne
permettent pas d’être entièrement rassuré. » Pourtant il aura fallu
attendre encore dix ans avant que le Mediator ne soit retiré de la vente.

D’après une étude de la CNAM, qui vient corroborer les alertes du docteur
Irène Frachon, sur 300 000 patients suivis de 2006 à 2010, 500 décès
peuvent être attribuables au benfluorex.

Le Médiator aurait-il tout d’une histoire bien française ? Pourquoi ce
médicament a-t-il été si longtemps disponible en France quand il a été
retiré en 1997 du marché américain et en 1998 du marché suisse ? Pour la
première fois,l’Afssaps se retrouve au cœur des interrogations : l’agence
aurait-elle protégé, au détriment de la santé publique et des finances de
la sécurité sociale, les intérêts financiers du laboratoire Servier ?

N’oublions pas que Servier pèse presque un tiers de la balance commerciale
française pour l'industrie pharmaceutique. « De son grenier de Boulogne,
M. Servier veille et le petit monde des agences tremble » écrit avec son
franc-parler habituel le professeur Philippe Even qui vient de signer un
ouvrage passionnant sur la recherche biomédicale française. Alors le petit
monde des agences a-t-il vraiment voulu ne pas entendre les alertes ? Ou
faut-il incriminer les insuffisances de notre système de pharmacovigilance
?