E-MED: Message de M�decins Sans Fronti�res sur l'acc�s aux m�dicaments
Colloque VIH 99 Paris, 8 d�cembre 1999
Comme l'a expliqu� le Dr Francois Bourdillon de M�decins Sans Fronti�res au
cours de son intervention au d�but de cette conf�rence, M�decins Sans
Fronti�res a ouvert des missions dont les objectifs sont le traitement des
maladies opportunistes et la mise en oeuvre de th�rapies antir�trovirales
pour les malades du Sida.
Cette exp�rience nous a permis de comprendre que les difficult�s �
surmonter pour mettre en place ce type de programmes sont nombreuses.
Cependant, je voudrais insister sur l'un de ces d�fis: l'acc�s aux
m�dicaments vitaux. Ensemble, nous pouvons travailler � gagner ce combat.
Tous les membres de M�decins Sans Fronti�res sont convaincus qu'il est
possible de rendre plus accessibles les m�dicaments contre le Sida.
Rejoignez nous et bousculons ensemble le statu quo. Il est inacceptable que
des malades meurent parce qu'ils ne disposent pas des m�dicaments qui
peuvent leurs sauver la vie. Il faut que cela change et pour cela nous
faisons trois recommendations :
Premi�rement.
En Europe, nous devons exiger que chacun de nos pays, mais aussi que
l'Union Europ�enne, changent de politique quant � l'acc�s � ces
m�dicaments. Lors d'un colloque � Amsterdam organis� par Health Action
International, MSF et l'American Group Consumer project on Technology, une
repr�sentante de la commission Europ�enne a affirm� qu'il ne fallait pas
agir sur la l�gislation touchant � la propri�t� intellectuelle, c'est �
dire les brevets.
Nous pensons que cette position est absurde. L'Union europ�enne doit
reconna�tre ce probl�me comme �tant majeur car dans les pays les plus
pauvres, il se traduit par la mort de patients.
En effet, dans certains cas, les brevets permettent aux groupes
pharmaceutiques multinationaux de proposer ces m�dicaments � des prix
scandaleux pour les pays pauvres. Nous devons changer cela.
Europ�ens, interpellez vos responsables politiques, vos minist�res du
commerce et de la sant�. Dites-leur qu'il s'agit l� d'un probl�me qui peut
et qui doit �tre r�solu. Aux Etats Unis, d�j�, il a �t� reconnu que le
minist�re de la Sant� doit participer � toutes les d�cisions commerciales
qui touchent � la sant�. C'est un objectif minimum pour l'Europe.
Deuxi�mement.
M�decins Sans Fronti�res ne peut pas admettre que les m�dicaments
anti-r�tro viraux ne fassent pas parti de la liste des m�dicaments
essentiels de l'OMS . Le Comit� des M�dicaments Essentiels modifie cette
liste tous les deux ans. Il y a quelques semaines, il a �tabli cette liste
pour les deux prochaines ann�es.
Pour les m�dicaments contre le Sida, le comit� a d�cid� d'ajouter le
fluconazole et la nevirapine. Cette derni�re a �t� inclue seulement pour la
pr�vention dans la transmission materno-infantile. Si vous pensez que les
anti-r�troviraux sont des m�dicaments essentiels, vous devez le faire
savoir � l'OMS. Nos ministres de la sant� doivent aussi exiger que ces
m�dicaments fassent partie de cette liste. Notre strat�gie est simple : la
liste des m�dicaments essentiels doit �tre �labor�e � partir des besoins
cliniques. Nous serons alors dans une position de force pour obtenir des
prix plus bas.
Troisi�mement.
Si vous habitez dans un pays � faible revenu, votre gouvernement fait-il
face � ses responsabilit�s ? Votre gouvernement utilise-t-il tout l'arsenal
que lui donne le droit international ? Existe-t-il une loi qui vous
permette d'importer les m�dicaments qui seraient moins cher dans d'autre
pays ? Si ce n'est pas le cas, mobilisez vous pour l'obtenir.
Seules les compagnies pharmaceutiques sont gagnantes quand l'importation
des m�dicaments moins chers est interdite. Cette bataille vous devez la
gagner et nous vous y aiderons.
La seule fa�on d'am�liorer l'acc�s aux m�dicaments vitaux dans les pays
pauvres est de changer l'attitude qui consiste � accepter que les plus
pauvres meurent parce que les m�dicaments sont trop chers.
Nous avons la certitude qu'il est possible de fabriquer des m�dicaments de
qualit� pour un prix tr�s largement inf�rieur � celui pratiqu� par les
multinationales et nous allons travailler ensemble � balayer la notion d'un
prix mondial du m�dicament.
Nous, citoyens des pays riches, devons �tre pr�ts � assumer le co�t de la
recherche et du d�veloppement et � soutenir une politique de prix plus bas
pour les pays les plus pauvres.
Que chacun d'entre vous reparte avec ce message de solidarit�.
Pour plus d'information vous pouvez consulter le site MSF,
www.accessmed-msf.org et le site du US coalition of Healthgap :
www.healthgap.org
Au nom de tous mes coll�gues, je vous remercie de m'avoir donn� l'occasion
de participer � cette importante rencontre.
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