[e-med] nouvelles donn�es sur les b�nef de l'industrie

E-MED: nouvelles donn�es sur les b�nef de l'industrie
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Le co�t des m�dicaments a augment� de 1267 % en 25 ans

Selon une �tude de l'UQAM, les compagnies pharmaceutiques r�alisent chaque
ann�e des profits nets de plus de 40 %

Val�rie Dufour

Le jeudi 04 avril 2002

En qu�te de profits �titanesques�, les compagnies pharmaceutiques sont les
principales responsables de l'augmentation du co�t des services de sant�, et
le gouvernement devrait contr�ler le prix des m�dicaments brevet�s.

Ce constat est le coeur d'une analyse de la Chaire d'�tudes socio�conomiques
de l'UQAM, pr�sent�e hier aux m�dias. �Selon les calculs m�mes de
l'organisme de recherche patronal de l'Institut Fraser, le co�t des
m�dicaments a augment� de 1267 % au cours des 25 derni�res ann�es�, peut-on
lire dans cette �tude r�alis�e par le titulaire de la chaire, L�o-Paul
Lauzon, et le chercheur Marc Hasbani. �Ainsi, les m�dicaments repr�sentaient
8,8 % de l'ensemble des d�penses de sant� en 1975, contre 15,5 % en l'an
2000. [...] Aucune autre composante des d�penses en mati�re de sant� n'a
connu aussi forte augmentation.�

Le document tente de d�montrer en 66 pages la pertinence d'une intervention
�tatique pour mieux contr�ler le domaine pharmaceutique brevet�. �On ne dit
pas: "A bas le profit!", "A bas les grandes entreprises!" ou "A bas les
pharmaceutiques", mais on veut ramener leur taux de rendement � la moyenne
de l'ensemble des entreprises am�ricaines�, explique le professeur L�o-Paul
Lauzon.

Lui et son coll�gue Marc Hasbani ont proc�d� � une analyse factuelle des
�tats financiers de neuf multinationales du domaine pharmaceutique de 1991 �
2000. Au cours de cette p�riode, les chercheurs ont relev� un taux de
rendement, apr�s imp�ts sur le capital investi, de 40,9 % (dont 45,3 % en
2000). A titre comparatif, en 2000, les banques ont affich� un taux de
rendement de 16,7 %, les compagnies de produits chimiques, 15,9 %, et les
entreprises de t�l�communications, 10,9 %.

�Nous croyons que pour tout investisseur, r�aliser un taux de rendement
apr�s imp�ts de 12 %, de 15 % ou m�me de 18 % sur le capital investi, alors
que le taux d'inflation est inf�rieur � 3 %, est amplement satisfaisant et
suffisant�, �crivent les chercheurs. Ils ajoutent qu'avec un rendement de 12
%, une entreprise double son capital en six ans. �Des taux de rendement de
plus de 40 % pour un bien essentiel sont aberrants, soutient L�o-Paul
Lauzon. Ils ne fabriquent pas du poil de chameau synth�tique ou des capotes,
ils fabriquent des m�dicaments.�

L'�tude souligne que les importantes fusions des derni�res ann�es dans le
domaine ont contribu� � la formation d'un oligopole puissant qui n'a plus �
se pr�occuper de la concurrence. �L'industrie pharmaceutique est engag�e
dans une course aveugle aux profits d�mesur�s. Une baisse du prix de vente
des m�dicaments ne nuirait en rien � la sant� financi�re de ces entreprises
et am�liorerait grandement la sant� de la population en g�n�ral.�

Depuis dix ans, ces neuf gros joueurs ont enregistr� un b�n�fice net de 190
milliards $US. Elles ont �galement vers� 146 milliards de dollars � leurs
actionnaires sous forme de dividendes et de rachats d'actions.

Pendant ce temps, ces multinationales ont d�pens� 316 milliards en frais de
marketing et d'administration et investi113 milliards dans la recherche et
le d�veloppement. �C'est quelque chose de d�penser trois fois plus en
marketingqu'en recherche, indique M. Lauzon. On ne le mentionne pas dans
notre �tude, mais au Qu�bec, 55 % de la recherche pharmaceutique est
directement financ�e par l'�tat.�

Pour endiguer ce �probl�me�, les chercheurs ont dress� 13 recommandations,
dont le contr�le des prix des m�dicaments brevet�s par le gouvernement
arrive en t�te de liste. Ils croient aussi qu'on devrait interdire de
nouvelles fusions ou acquisitions dans le domaine pharmaceutique, ramener la
protection des brevets de 20 � 10 ans et resserrer les politiques fiscales
pour ne plus que les g�ants de l'industrie profitent d'abris fiscaux et de
subventions directes ou indirectes.

�Bien modestement, je veux au moins faire comprendre au petit monde qu'ils
sont en train de se faire avoir, souligne L�o-Paul Lauzon. Les politiciens
connaissent le probl�me. Pauline Marois le sait. Joseph Facal le sait.
Quand j'enseigne � mes �tudiants l'a b c du management, je leur dis qu'il
faut d'abord identifier le probl�me. Ensuite, il faut aller � sa racine.
[...] Il faut faire quelque chose. Sur le plan purement �conomique, c'est
inefficace de payer aussi cher pour les m�dicaments. C'est une tr�s mauvaise
utilisation des ressources publiques.�

Sautant sur l'occasion, les entreprises qui fabriquent des m�dicaments
g�n�riques ont salu� l'�tude de MM. Lauzon et Hasbani tout en rappelant
qu'elles tiennent le m�me discours depuis des ann�es. �Le temps est venu de
r�viser les r�glements et de penser aux finances des contribuables avant
celles des multinationales�, croit Jim Keon, pr�sident de l'Association
canadienne des fabricants de produits pharmaceutiques (ACFPP).

De son c�t�, les Compagnies de recherche pharmaceutique du Canada (CRPC)
veulent �prendre le temps de regarder l'�tude� avant de commenter.

L'�tude int�grale est disponible �:
http://www.unites.uqam.ca/cese/etude24pharm/pharm.html

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