Paludisme: chercheurs et scientifiques pour une autre politique
Nairobi, Kenya (PANA) - Des chercheurs et scientifiques réunis lundi à la
conférence mondiale sur le paludisme ont préconisé un plus grand changement
de politique concernant la distribution des antipaludéens en direction des
hôpitaux privés, davantage fréquentés par des millions de personnes à la
recherche d'un traitement contre le paludisme en Afrique.
Les chercheurs présents à la 5ème conférence de l'Initiative multilatérale
contre le paludisme (MIM), qui s'est ouverte lundi à Nairobi, estiment que
les distributions des antipaludéens via les hôpitaux privés devrait
permettre à des millions de gens, qui ne seront pas en mesure d'y avoir
accès via les hôpitaux publics, de s'en procurer.
"Nous devons mettre à disposition du patient plusieurs alternatives. Nous
devons lui donner une variété de choix" a déclaré Plusoji Adeyi, directeur
de la Facilité pour des médicaments abordables au Fonds mondial de lutte
contre la tuberculose et le paludisme.
Les chercheurs ont dénoncé les taux élevés de décès enregistrés en Afrique
en conséquence du manque de fonds pour traiter des millions de personnes
infectées par le paludisme, qui tue 2.400 personnes par jour en Afrique.
En Ouganda, les chercheurs estiment que le nombre de personnes sollicitant
un traitement pour le paludisme et d'autres maladies liées dans les hôpitaux
privés s'élève actuellement à plus de 50 pour cent, suite à une distribution
généralisée des médicaments efficaces contre le paludisme, contrairement aux
hôpitaux publics.
Selon M. Adeyi, les recherches menées dans 18 pays différents montrent que
bien que la distribution des antipaludéens par le biais des hôpitaux publics
constitue 40 pour cent du traitement disponible en Afrique, des millions
d'autres ne se rendent pas dans les hôpitaux publics et préfèrent les
hôpitaux privés.
"Nous sommes heureux de constater une amélioration du financement pour les
ACT vers le secteur privé", a-t-il dit.
L'utilisation de l'hôpital public comme cible-clé pour la distribution des
médicaments a tronqué le réseau à un point tel que les scientifiques
estiment que seuls trois pour cent des patients étaient en mesure de
recevoir le traitement ACT en Afrique.
Le défi de la réduction des décès du au paludisme, d'après les chercheurs,
peut être relevé de façon optimale en distribuant les médicaments via les
hôpitaux privés, en relevant l'intensité de la recherche de médicaments et
en veillant à un usage effectif des fonds disponibles pour le traitement du
paludisme.
Nairobi - 02/11/2009