La revue Prescrire
Communiqué de presse
Numéro 296, juin 2008
http://www.prescrire.org/bin/cqp/index.php?id=31974
p.461-465
Pharmacovigilance : un projet inacceptable de la commission européenne
La Commission européenne propose de donner un rôle majeur aux firmes
pharmaceutiques dans le suivi des effets indésirables des médicaments. Et
elle propose d'affaiblir considérablement l'évaluation des médicaments
réalisée avant leur commercialisation.
Divers désastres de santé publique ont montré la nécessité d'une
pharmacovigilance efficace pour protéger les patients.
Dans son numéro de juin, Prescrire déplore que la Commission européenne ait
publié un projet qui conduirait à affaiblir considérablement le système
actuel de pharmacovigilance, au lieu de le renforcer.
La Commission européenne propose de donner un rôle central aux firmes
pharmaceutiques dans le recueil, l'alerte, l'analyse, et l'information sur
les effets indésirables de leurs médicaments. Cette situation est
inacceptable en raison des conflits d'intérêts majeurs qu'ont les firmes en
matière d'effets indésirables de leurs médicaments.
La Commission propose par ailleurs d'affaiblir considérablement les
contrôles réalisés avant la mise sur le marché des médicaments, en
généralisant les autorisations de mise sur le marché conditionnelles, et en
reportant une partie de l'évaluation après l'autorisation. Elle va jusqu'à
proposer de supprimer le « manque de preuves d'efficacité » de la liste des
motifs pour lesquels une AMM peut être refusée ou retirée.
Un tel projet mérite un rejet unanime : la pharmacovigilance est une
activité publique au service de la qualité des soins et de la sécurité des
patients, et pas une prestation de service réalisée par les firmes, en
échange d'un accès accéléré au marché.
©LRP