[e-med] Rapport à mi-parcours du 3x5

Nous vous communiquons en dessous, le commentaire du Réseau Accès aux
   Médicaments Essentiels (RAME) par rapport aux résulats à mi-parcours
   de l'initiative 3x5 de l'OMS.

   Position 001- 05
   R A M E

Réseau Accès aux Médicaments Essentiels
Ce document donne la position du RAME sur la question abordée

RAPPORT A MI-PARCOURS DU 3 x 5 :

Que penser de la satisfaction de l'OMS et de lONUSIDA ?

   De linitiative 3 X 5

   Linitiative 3x5 est une initiative lancée le 1^er décembre 2003 par
   lOrganisation Mondiale de la Santé (OMS), qui vise la mise sous ARV de
   3 millions de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) dans le monde dici
   la fin 2005. Le chiffre de 3 millions représente la moitié du nombre
   des PVVIH en besoin dARV dans le monde, estimé à 6 millions. Le
   Burkina Faso, admis à cette initiative ambitionne pour la même
   période, la mise sous ARV de 30 000 PVVIH soit la moitié des 60 000 en
   besoin de traitement. Dans un récent « rapport à mi-parcours » publié
   par lOMS et lONUSIDA (Programme conjoint des Nations Unies contre le
   SIDA), ces deux institutions qualifient de « progrès spectaculaire »
   la mise sous ARV de 700 000 malades du SIDA (en fin décembre 2004)
   sur les 5,8 millions en attente de traitementEUR.

   Des résultats de mi-parcours du 3x5

   Pour lOMS et lONUSIDA, les résultats à mi-parcours indiquent « une
   augmentation denviron 75% du nombre total de personnes traitées par
   rapport à il y a un an ». Loption de cette façon de voir offre
   effectivement une possibilité de se jeter des fleurs en occultant le
   fait que les 700 000 représentent seulement 12% des malades en besoin
   dARV et 23% de lobjectif 3X5 pour fin 2005.

   Cette même option a été également utilisée par les autorités
   nationales quand elles ont estimé que 2 600 malades actuellement sous
   ARV représentent « une augmentation de 130% par rapport aux chiffres
   de décembre 2003 »'. Elles ne signalement pas que cela représente
   seulement 4,5% des besoins.

   Pourquoi se féliciter aujourdhui de chiffres alarmants sur la base
   « des chiffres de la honte » de lannée précédente ? La responsabilité
   de laccès des malades aux soins incombait-elle à lépoque à dautres
   structures ?

   Des menaces contre le 3x5

   Pourquoi devons-nous obligatoirement nous féliciter quand des millions
   de personnes meurent toujours parce que dune manière inexplicable,
   elles nont pas accès aux soins ? Cette tendance à trouver à tout prix
   une satisfaction dans nos interventions, quelque soient leurs
   résultats, constitue une première menace à la réalisation de nos
   objectifs. Le Secrétaire Général de lONU, Kofi Annan nous donne une
   leçon de bon sens lors de louverture de la conférence sur le SIDA à
   Bangkok, en faisant cette confession publique : «Nous avions fait la
   promesse, il y a deux ans, de réduire l'ampleur et l'incidence de
   l'épidémie d'ici à 2005. Nous ne l'avons pas tenue.»ƒ

   LOMS et lONUSIDA pensent-elles le contraire ?

   Pourquoi dans le communiqué conjoint OMS/ONUSIDA, sur le rapport à
   mi-parcours du 3x5, une attention particulièrement flatteuse est-elle
   accordée au plan durgence Bush contre le SIDA, alors que la stratégie
   de ce plan constitue la plus grande menace contre le Fonds Global de
   Lutte contre le SIDA et les IST? Sur le sujet, Christian LOSSON
   (journaliste) écrit dans « Libération » : « Les 23 membres du conseil
   d'administration du Fonds, qui se réunissent jusqu'à demain (NDLR : du
   18 au 19 novembre 2004) pour la première fois en neuf réunions en
   Afrique (à Arusha, Tanzanie), pourraient différer le lancement d'un 5e
   cycle d'appels à projets pour 2005. Le lobbying de l'administration
   Bush a été, selon plusieurs sources, d'une rare intensité. «Mettons de
   l'ordre dans la maison avant de prendre de nouvelles obligations»,
   justifie-t-on à Washington. En fait, les Etats-Unis souhaitent surtout
   pousser son propre plan antisida, le Pepfar (NDLR : Plan Bush contre
   le SIDA). Un outil bilatéral très idéologique (qui finance notamment
   des programmes sur l'abstinence sexuelle) et décrié par les ONG. »"
Comment atteindre l'accès universel au traitement quand des gouvernements des pays développés ne respectent pas leurs engagements financiers vis-à-vis du Fonds Global et que des gouvernements de pays sous développés comme le Burkina Faso, se refusent à adopter des mesures pratiques, comme la gratuité des ARV, pour a ccélérer cet accès ?

Par conséquent

   Nous préconisons que, compte tenu du fait que le VIH/SIDA est une
   question de vie ou de mort pour les personnes infectées, quil soit
   toujours mis en exergue dans nos évaluations, ce qui reste à faire au
   lieu de se féliciter du peu de résultats de ce qui a été déjà fait. Ce
   serait un hommage rendu à tous ceux qui meurent du VIH/SIDA malgré nos
   efforts.

   Nous dénonçons les tentatives hégémoniques du plan Bush qui
   constituent un véritable danger du plan mondial de lutte contre le
   SIDA et invitons le Président Bush à soustraire le SIDA de ses denrées
   à spéculation géostratégique.

   Nous exhortons lOMS et lONUSIDA à user de tout ce qui leur est
   possible, pour convaincre les gouvernements des pays développés à
   respecter leurs engagements, et les gouvernements des pays pauvres
   comme le Burkina Faso, à adopter la gratuité des ARV pour un accès
   équitable des personnes infectées aux soins.

   EUR [1]Accueil Wanadoo / [2]Accueil News / Evénement

   Communiqué conjoint OMS/ONUSIDA/Fonds mondial/Gouvernement des
   Etats-Unis

   ' LObservateur Paalga du mercredi 26 janvier 2005, p.8, § 4

   ƒ Libération du lundi 12 juillet 2004

   " Libération du jeudi 18 novembre 2004

   Simon KABORE
   [3]simonkabore@hotmail.com
   Tel: (226) 244455
   Fax: (226) 440215
   BP: 300 Koudougou
   BURKINA FASO