[e-med] Sidaction : communiqué sur le 3by5

Sidaction : Communiqué de presse

Accès aux traitements dans les pays en développement :

Malgré des progrès continus, Sidaction déplore l'absence d'accès généralisé aux traitements pour les malades du sida.
L'oms (Organisation Mondiale de la Santé) vient de faire le point sur l'avancement de son initiative " 3 x 5 " dont l'objectif était de favoriser la mise sous traitement antirétroviral de trois millions de personnes d'ici à la fin de l'année 2005. Avec environ 700 000 malades sous traitement à la fin de l'année 2004, puis environ 1 million aujourd'hui, l'on voit bien que l'objectif ne sera malheureusement pas atteint.
Les progrès enregistrés sont réels, mais globalement très insuffisants. Ils ne permettent pas de modifier la mortalité due au sida dans le monde, soit environ 8 500 morts par jour. Pourtant, les thérapies antirétrovirales pourraient réduire la mortalité de près de 70%, soit 6 000 morts évitées par jour !
Face à ces résultats décevants, quatre explications peuvent être avancées :
- les moyens financiers mis à disposition de la lutte mondiale contre le sida, malgré une importante progression ces dernières années, ne sont toujours pas à la hauteur de l'enjeu. Les estimations les plus récentes tablent sur un " manque " de 18 milliards de dollars pour les trois années à venir. Enfin, les fonds alloués ne le sont pas forcément aux structures les plus réactives, les plus dynamiques ou encore les plus transparentes ;
- le manque de ressources humaines devient criant dans de très nombreux pays en développement. On manque de médecins, de paramédicaux, de personnels psychosociaux, etc. pour prescrire et suivre tous les malades. Les politiques de formation sont trop peu ambitieuses et la question de la rémunération des professionnels de santé doit se poser de façon urgente ;
- la mobilisation politique au Nord comme au Sud n'est pas satisfaisante, en regard des enjeux sanitaires mais aussi en terme de développement. Malgré des progrès indéniables, de trop nombreux responsables politiques s'opposent à l'accès aux traitements, à l'accès aux outils de prévention, à la gratuité des soins, au respect des droits des malades, etc. ;
- enfin, la question de l'accès aux médicaments génériques se pose toujours, notamment avec la modification de la loi indienne. Pourrons-nous traiter les malades dans le futur avec des médicaments génériques comme nous le faisons aujourd'hui ? Rien n'est moins sûr...
Sidaction déplore que l'ensemble des potentialités d'élargissement de l'accès aux traitements ne soit pas pris en compte. Par exemple, les initiatives d'accès aux médicaments via des organisations à base communautaire représentent pourtant une chance supplémentaire de soigner plus de malades, dans des conditions de prise en charge optimale.
Sidaction soutient près d'une centaine de programmes d'accès aux soins et aux traitements et de formation, au côté d'une cinquantaine de structures de lutte contre le sida dans 23 pays, principalement en Afrique subsaharienne, mais également en Europe orientale, en Asie du Sud et de l'Est, et en Amérique du Sud.
Contact presse

Francis Gionti
33 1 53 26 45 64
f.gionti@sidaction.org