[Message diffusé par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat US. Site Internet et rédigé à partir des communiqués de presse de l'ONUSIDA et de l'OMS]
Washington - Des spécialistes du monde entier ont apporté leur soutien à
un appel en faveur de l'accès universel aux moyens de prévention et de
traitement du sida lors de la Troisième Conférence internationale sur le
sida qui portait cette année sur la pathogénie et le traitement du VIH et
qui a eu lieu à Rio de Janeiro (Brésil) du 24 au 27 juillet.
Organisée tous les deux ans par la Société internationale sur le sida,
cette conférence a réuni des scientifiques, des spécialistes de la santé
publique et des cliniciens qui ont examiné les derniers progrès
scientifiques et les difficultés de la lutte mondiale contre le sida.
Selon le communiqué de presse que l'ONUSIDA a diffusé le 26 juillet, le
directeur général de cette institution, le docteur Peter Piot, a déclaré à
cette occasion : « Alors que nous prenons des mesures d'urgence pour
garantir l'accès universel à la prévention de la transmission du VIH et à
son traitement, il nous faut aussi établir des systèmes qui sont
essentiels pour parvenir à des solutions de plus longue durée, tels qu'un
vaccin et des microbicides. » (Les microbicides sont des composés
chimiques que l'on applique sur le corps en vue d'une protection contre
les maladies sexuellement transmissibles, telles que le sida. À l'heure
actuelle, il n'existe pas de microbicide qui soit efficace dans ce
domaine.) « Nous devons nous demander, a-t-il ajouté, si nos projets de
travaux auront des effets dans cinq ans, aussi bien que dans vingt ans. »
Lors de leur réunion au sommet à Gleneagles (Ecosse) au début de juillet,
les chefs d'État et de gouvernement des États membres du groupe des Huit
(G8) se sont prononcés en faveur de la réalisation de l'objectif de
l'accès universel ou quasi universel au traitement contre le VIH d'ici à
2010.
Pendant la conférence de Rio de Janeiro, le docteur Charlie Gilks,
responsable à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) des traitements,
de la prévention et de l'extension des traitements dans le département
VIH/sida, a souligné la nécessité de tirer les leçons de l'expérience.
Selon la note d'information que l'OMS a diffusée le 25 juillet à ce
propos, le docteur Gilks a déclaré que la communauté scientifique devait
s'engager à appliquer sans tarder les résultats des études scientifiques
aux programmes de lutte contre le sida en cours d'application.
Pour parvenir à l'accès universel, il faudra consacrer des ressources et
des efforts importants à la recherche, a-t-il dit en citant les nouvelles
formulations de médicaments anti-VIH pour les enfants et la simplification
des tests de dépistage et des analyses de suivi des patients parmi les
grands domaines prioritaires de la recherche pour la généralisation des
traitements lorsque les ressources sont limitées.
« La liste des travaux de recherche à effectuer est longue, a-t-il
indiqué, mais si nous voulons parvenir à l'accès universel, il nous faudra
investir dans la recherche appliquée et introduire rapidement sur le
terrain les nouveaux produits et les nouvelles méthodes. »
La stratégie de l'OMS et de l'ONUSIDA consistant à offrir un traitement à
3 millions de séropositifs dans les pays à revenu faible et intermédiaire
d'ici à la fin de 2005 a beaucoup contribué à mobiliser un soutien et à
encourager l'action. Elle constitue aussi une première étape importante
dans la réalisation de l'objectif de l'accès universel.
L'accès aux traitements antirétroviraux dans les pays en développement
s'est fortement élargi. Depuis l'application de la nouvelle stratégie de
l'OMS et de l'ONUSIDA en 2003, le nombre des pays qui ont établi des
objectifs précis en matière de traitement est passé de 4 à 40 et le nombre
de ceux qui ont élaboré un plan national de généralisation des traitements
antirétroviraux est maintenant de 34 au lieu de 3.
Au cours des douze derniers mois, une cinquantaine de pays ont doublé le
nombre des séropositifs qui suivent un traitement. Selon la note
d'information de l'OMS, l'approbation par le G8 de l'objectif de l'accès
universel d'ici à 2010 devrait donner une grande impulsion à ces efforts.
Le docteur Gilks a souligné l'importance de la recherche sur la prévention
ainsi que sur l'accroissement de l'efficacité des moyens d'administration
des traitements. « Pendant que nous nous efforçons de garder les patients
en vie et en bonne santé avec les instruments dont nous disposons, a-t-il
dit, nous devons également veiller à ce que les générations futures aient
accès à de meilleures techniques de prévention. »
Pour sa part, le docteur Piot, de l'ONUSIDA, s'est entretenu au Brésil
avec des représentants des pouvoirs publics et de la société civile du
pays. Les secteurs public et privé brésiliens contribuent dans divers
domaines à la lutte contre l'épidémie de sida dans le pays. Le Brésil est
le premier pays en développement à offrir un accès universel en matière de
prévention, de dépistage et de traitement. L'État garantit l'accès gratuit
à une thérapie antirétrovirale à toute personne dont l'état de santé
l'exige. À l'heure actuelle, 158.000 Brésiliens reçoivent un traitement à
titre gratuit dans le cadre du régime national de santé publique du pays.
Le Brésil doit maintenant faire face à de nouveaux problèmes complexes
pour pouvoir poursuivre à l'avenir son vaste programme de lutte contre le
sida. À plus long terme, il lui sera nécessaire de régler des questions
telles que la satisfaction des besoins en ce qui concerne la prochaine
génération de thérapies antirétrovirales, l'élargissement de l'accès aux
médicaments contre le sida et aux services connexes grâce à
l'accroissement des circuits de distribution, ainsi que la vérification de
la bonne utilisation des crédits budgétaires affectés à cet effet.
« Le Brésil joue depuis longtemps un rôle primordial dans la lutte contre
le sida, et la communauté internationale continuera de tirer des
enseignements de son exemple », a dit le docteur Piot.