[e-med] Suspension de l'avis de grève lancé par les pharmaciens de Pointe-Noire et du Kouilou

Flash-Syndicats
Mercredi 3 Mars 2010 à 05:00:00
db34206
(Congo-Brazza)
http://www.brazzaville-adiac.com/index.php?action=depeche&dep_id=37221&oldaction=liste&regpay_id=0&them_id=0&cat_id=3&ss_cat_id=0&LISTE_FROM=0&select_month=03&select_year=2010
Suspension de l'avis de grève lancé par les pharmaciens de Pointe-Noire et
du Kouilou

Le Syndicat des pharmaciens de Pointe-Noire et du Kouilou, réuni dans la
salle de conférence de la Direction départementale de la santé de
Pointe-Noire, a fait part de sa décision le 1er mars.
Elle fait suite à la rencontre du maire central, Roland Bouiti-Viaudo, et du
préfet de Pointe-Noire, Alexandre Honoré Paka, qui ont pris l'engagement de
faire déguerpir dans les plus brefs délais les kiosques implantés sur le
domaine public et d'étudier des solutions pour l'éradication de la vente
illicite de médicaments.
Boniface Okouya, président du Syndicat national des pharmaciens du Congo et
de l'intersyndical des pharmaciens d'Afrique, n'a pas caché sa satisfaction
: « Je crois que les dirigeants départementaux ont été sensibles aux
doléances formulées par les pharmaciens des départements de Pointe-Noire et
du Kouilou. Ils ont pris des engagements pour assainir, selon les lois et
règlements de la République, la profession de pharmacien dans ces
départements. Nous n'avons pas fixé de timing parce que les autorités ont
demandé un peu de temps pour se concerter. C'est ce qu'ils nous ont
expliqué. Nous sommes certains que, d'ici là, la vente illicite, les
kiosques délabrés, et tout étalage non approprié vont disparaître de nos
rues. »
Après cet heureux dénouement, Boniface Okouya a affirmé : « Nous assurons
aux autorités que l'avis de grève ne visait aucunement à menacer la paix
sociale si chèrement acquise. Il s'agissait d'une démarche syndicale pour
attirer l'attention des autorités qui semblaient être insensibles à notre
appel. La protection de la profession de pharmacien en dépend, mais surtout
la préservation de la santé publique est à ce prix », a-t-il conclu.
Hervé Brice Mampouya

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Congo - Bureaux en Europe: 38 rue Vaneau, Paris 7ème, France - Bureaux aux
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Bonjour à tous!
La vigilance doit être maintenue, la pression aussi doit être exercée pour que les décisions auxquelles ont abouti les deux parties s'appliquent. L'heure n'est plus aux discours mais à l'application des textes qui régissent notre profession. C'est ici le lieu de féliciter les confrères de pointe-noire qui ont fait montre de courage et de solidarité. Les négociations menées avec brio par le président BONIFACE OKOUYA doivent nous monter le chemin à suivre demain pour que le politique comprenne que notre profession est loin d'etre une profession des hommes sans foi ni loi.
DR VICTOR NGOMA
SYNDICAT NATIONAL DES PHARMACIENS DU CONGO

Oui, pharmaciens congolais,

vous avez raison soyez vigilants et commencez par vous doter d'une vraie loi cadre pharmaceutique qui vous permettra de vraiment lutter contre le marché illicite et contre les médicaments contrefaits et ne vous contentez pas d'une loi coloniale signée René COTY qui est celle qui légifère encore votre profession et qui ne correspond en rien à l'exercice de la pharmacie de 2010....

MP FARGIER
Pharmacien de santé publique.

Je me félicite de la mobilisation de confrères pour ces causes justes mais je crois aujourd'hui que le plus grand tort que subit notre profession provient des programmes de santé qui de plus en plus cherchent à mettre les professionnels à l'écart. Etant étudiant j'ai trouvé des antituberculeux en officine privée ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Les pharmaciens du privé ne sont pas suffisamment dans le domaine des Arv et les médicaments du palu quittent de plus en plus l'officine au profit des programmes. Camarades je lance un appel pour qu'on recentre notre combat car les fossoyeurs du médicament ne sont pas que dans la rue. Même gratuit la dispensation du médicament doit être fait par les vrais professionnels d'autant plus qu'il n'y en manque pas.

Dr Talla DIOP, pharmacien à JOAL-Sénégal
Tel: B: 221 33 9 57 62 55 C: 221 77 649 30 96

Chers confrères du Congo,

Au nom de l'intersyndicale et de tous les membres et sympathisants de syndicat des pharmaciens privés du Sénégal, je vous dis toute la solidarité des pharmaciens d'Afrique
dans la défense de vos intérêts et de l'exercice de la pharmacie par les dépositaires légaux du médicament que constituent les pharmaciens, par le savoir et le droit.

Nous ne doutons aucunement de la capacité de mobilisation des confrères autour de leur président, le Dr Boniface OKOUYA pour des négociations franches, transparentes et objectives dans l'intérêt de la profession et pour le bénéfice de la Santé Publique. Pharmaciens du Congo BRAZZA Oyééééé.

DR A. SARR/ S.G ISPHARMA

Merci à toi Victor, Merci à toi Boniface,
Merci également à vous tous et surtout à ceux qui n'ont pas encore compris
qu'au-delà de la survie de la profession, la survie des populations
africaines en dépend.
Pascal

Chers Confrères,

tout à fait d'accord avec cette analyse, pour donner aux pharmaciens privés le droit de distribuer des ARV et ATB, même gratuits, ce qui est une bonne chose. cela a déjà été testé et le premier critère était que ce soit vraiment le pharmacien et non un de ses vendeurs sans qualification qui fasse la dispensation. ce qui suppose la présence constante du pharmacien dans son officine.

bonne journée.

MP FARGIER
Pharmacien.

La question n'est pas pharmacien ou non.
La question est la verticalité des programmes.
Jusqu'à ce jour les programmes de santé qui ont marché (lèpre, PEV,
tuberculose dans certains pays, onchocercose, filariose) ont été des
programmes verticaux dans lesquels les médicaments spécifiques étaient gérés
par les responsables des programmes (pharmaciens ou non)
Il est nécessaire maintenant d'horizontaliser les programmes, de faire
participer tous les secteurs de la santé, d'intégrer les activités ; ce
n'est pas la direction que prennent les bailleurs (FM, UNITAID, fondations)

Mais il faut que le secteur privé s'investisse ; je reviens d'un pays
d'Afrique de l'ouest et j'ai du aller souvent dans des officines pour des
raisons personnelles. J'ai constaté le peu de génériques présents, que de
très nombreux patients viennent encore pour des accès de palu et que
malheureusement les conseils données étaient le plus souvent inadéquats.

Il y a actuellement avec les ACT une occasion exceptionnelle et peut être la
dernière pour le secteur privé. Si les pharmaciens et surtout leurs vendeurs
jouent le jeu des génériques et de la promotion des politiques nationales
ils pourront faire la preuve de leur place majeure dans le système.
Sinon comment pourraient-ils revendiquer une place en santé publique.

Dr JL Rey santé publique.

-----Message d'origine-----
part de Talla diop
Envoyé : samedi 6 mars 2010 18:54
de Pointe-Noire et du Kouilou

Je me félicite de la mobilisation de confrères pour ces causes justes mais
je crois aujourd'hui que le plus grand tort que subit notre profession
provient des programmes de santé qui de plus en plus cherchent à mettre les
professionnels à l'écart. Etant étudiant j'ai trouvé des antituberculeux en
officine privée ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Les pharmaciens du
privé ne sont pas suffisamment dans le domaine des Arv et les médicaments du
palu quittent de plus en plus l'officine au profit des programmes. Camarades
je lance un appel pour qu'on recentre notre combat car les fossoyeurs du
médicament ne sont pas que dans la rue. Même gratuit la dispensation du
médicament doit être fait par les vrais professionnels d'autant plus qu'il
n'y en manque pas.

Dr Talla DIOP, pharmacien à JOAL-Sénégal
Tel: B: 221 33 9 57 62 55 C: 221 77 649 30 96

Bonjour à tous,

tout juste pour faire une première précision: nous sommes deux "Talla Diop" pharmaciens sénégalais sur ce forum. Et il se trouve que l'un est dans le privé et l'autre est dans un programme de santé, comme il le dit. Je suis pharmacien responsable des approvisionnements et de la gestion des stocks au niveau du Programme National de lutte contre la Tuberculose (PNT) du Senegal.

Le combat pour la profession est unique et concerne avant tout le pharmacien. De n'importe quel bord qu'il se trouve. Les médicaments des programmes sont de plus en plus gratuits, sinon vendus à des prix trés bas, grace aux subventions de l'Etat. Le traitement de la tuberculose est standardisée et repose sur des combinaisons à doses fixes. En officine ce sont surtout les formes simples qui étaient présentes. Si vous en n'avez plus dans vos officines, c'est parce que tous les malades savent qu'ils peuvent en disposer dans tous les centres de traitement du Sénégal sans rien payer.

Mais nous savons que la lutte implique tous les professionnels de santé. C'est pourquoi, depuis quelques temps, les responsables de l'ordre et du syndicat peuvent en témoigner, nous sommes entrain de dérouler avec les pharmaciens privés du département de Pikine (Banlieue de Dakar), organisés en collectif, des activités d'orientation sur la prise en charge de la tuberculose et au décours de ces ateliers, des plans d'actions sont entrain d'être finalisés. Ils tournent essentiellement sur le rôle et les activités que le Pharmacien d'officine pourraient avoir dans cette lutte. Je pense aussi qu'une telle expérience avait été pensée par le PNLP. Cette ouverture démontre à suffisance que les programmes sont ouverts à tout, car nous sommes tous dans la santé publique.

Ce serait dommage de traiter ces pharmaciens qui sont dans les districts, centres de santé et programmes de "fossoyeurs du médicament". Ce serait d'une part remettre en cause l'IB et d'autre part remettre en cause notre job dans le public. C'est parce que le public a été déserte (brutalement) par les pharmaciens au profit du privé, que la dispensation a été confiée à ce personnel communautaire. Dans beaucoup de secteurs d'activités (industries, grossistes, délégation médicales), les responsables de ces structures recrutent de moins en moins les pharmaciens, car au bout de quelques temps, ils quittent la barque pour aller s'installer. De fait, le pharmacien est de moins en moins responsabilisé dans ces structures. Maintenant que des pharmaciens acceptent d'exercer dans le public (programmes, districts, centres de santé), les encourager serait plus adroit. Et ces pharmaciens participent activement à la formation de ce personnel communautaire, qui gèrent parfois mieux que certains pharmaciens d'officine privée.

Autre chose, si le pharmacien d'officine est le professionnel de la santé, il ne doit être le plus possible présent dans sa pharmacie et ne pas déléguer ses fonctions de dispensation et de conseils à son personnel communautaire, la plus grande partie du temps..
Dernière chose, à ce jour,tous ceux qui ont été épinglés dans l'approvisionnement du marché illicite sont du secteur privé!!!

Dr Talla Diop
Programme National de Lutte contre la Tuberculose (PNT)
Tel 221 33 824 90 09
mobile: 77 655 76 60
BP 5899 Dakar-Fann
SENEGAL
dertalla@yahoo.fr

Je suis au regret de constater que mon homonyme et frère Talla Diop tombe dans une logique de polémique qui il faut le dire est loin de m'animer. D'abord commencerai-je par rappeler que j'ai été moi même pharmacien du public à l'hôpital de saint louis (il faut le rappeler recruter par l'établissement qui n'avait pas véritablement les moyens mais sentait la nécessité, et non par l'état...) et à ce titre participer à beaucoup d'ateliers pour la prise en charge du paludisme comme du VIH/SIDA. A ce niveau j'ai toujours décrié l'oubli dont le privé faisait l'objet. Que vous reconnaissiez que les pharmaciens quittent la barque du service public au profit du privé doit faire réfléchir l'état sur les possibilités de les garder d'avantage mais cela ne devrait pas constituer un justificatif pour un sous recrutement. Le départ de pharmaciens n'est pas plus important que celui des médecins et pourtant l'on continue d'en recruter en nombre suffisant. Quand j'interpelle les gestionnaires du médicament dans les centres et postes de santé qui il faut le reconnaître cher confrère ne sont pas des pharmaciens. Seuls les centres de Dakar disposent de pharmaciens dans les districts et centres et de plus recrutés par la municipalité de la capitale. En tant que professionnels et intellectuels de surcroît nous devons faire la part des choses en acceptant les critiques en vue de l'amélioration de notre travail et éviter de tomber dans une logique polémique qui loin de nous éclairer et améliorer nous enfonce dans les ténèbres. A bon entendeur...
Confraternellement.
Dr Talla DIOP, pharmacien à JOAL
Tel: B: 221 33 9 57 62 55 C: 221 77 649 30 96

Bonjour,

Les débats entre les deux Talla Diop nous interpellent et posent aussi les
problématiques suivantes :

- les secteurs pharmaceutiques public et privé sont-ils complémentaires ?

- le secteur pharmaceutique privé est-il en pleine expansion ou a-t-il
atteint ses limites au point où les pharmaciens titulaires ont des
difficultés financières ?

- les programmes des donateurs de médicaments comme celui sur le paludisme
sont-ils en train de faire écrouler les programmes médicaments essentiels
dans le secteur public et dans le secteur privé ? (sous couvert d'apporter
une aide humanitaire d'urgence ?)

- n'est-on pas en train de diviser et mettre en concurrence pour mieux
régner... ?

- que proposer pour améliorer le secteur licite des médicaments ?

- comment renforcer le contrôle à l'importation pour disposer de
médicaments de qualité... ?

Nombreuses questions à étudier sérieusement....

Merci pour vos contributions

Bonne journée à tous

Carinne Bruneton
ReMeD - Co-modératrice de e-med