[e-med] Un triomphe du bon médicament sur le médicament de la rue (Burkina-Faso)

Inauguration de la CAMEG du Sud-Ouest
Un triomphe du bon médicament sur le médicament de la rue
lundi 25 octobre 2010
http://sidwaya.bf/spip.php?article7324

La région du Sud-Ouest a désormais sa centrale de dépôt de produits
génériques. Le joyau a été inauguré le vendredi 22 octobre 2010 à Gaoua. La
cérémonie a été présidée par le ministre de la Santé, Seydou Bouda, devant
un parterre d'autorités politiques, administratives, religieuses,
coutumières et des fils de la région.

Le rapprochement du médicament au consommateur, l'amélioration de la
fréquentation des formations sanitaires, voici les résultats immédiats de l'ouverture
de l'agence commerciale de la Centrale d'achat des médicaments essentiels
génériques (CAMEG) à Gaoua dans le Sud-Ouest, une région qui a un taux de
fréquentation des formations sanitaires en-dessous de la moyenne nationale.
Cela est dû à différents facteurs, notamment le recours à la pharmacopée
traditionnelle, le faible pouvoir d'achat des populations.

L'inauguration de cette agence commerciale le vendredi 22 octobre 2010 à
Gaoua répond à la politique sanitaire nationale pour la mise à la
disposition des populations des médicaments de qualité et à moindre coût. Le
maire de la cité du Bafudji, Jean-Baptiste Kambou, a trouvé que cela est
triplement bénéfique pour sa ville. "C'est une infrastructure importante sur
le plan sanitaire pour nous car nous n'aurons plus à aller jusqu'à
Bobo-Dioulasso pour nous approvisionner. Aussi une nouvelle physionomie et
enfin cela réduira sans doute la consommation des médicaments de la rue", a
affirmé M. Kambou.

"Le progrès véritable passe par la santé", dira le gouverneur du Sud-Ouest,
M. Pascal Komyaba Sawadogo, pour qui le développement intégré bannit le
recours des populations aux médicaments contrefaits qui engendrent des
complications sanitaires ou la mort. Il salue donc ce rapprochement des
produits pharmaceutiques aux populations de sa région. Cette agence
commerciale de Gaoua est la septième du genre et celles du Sahel et du
Centre-Est sont en cours. Le directeur général de la CAMEG, Lazare Banssé, s'est
réjoui de la concrétisation de l'objectif "une région, une agence
commerciale".

"Cette approche planifiée permet à la CAMEG d'anticiper sur les besoins du
consommateur afin de pallier durablement les problèmes de rupture de
médicaments et je suis d'autant plus ravi des efforts consentis pour doter
le Sud-Ouest d'une infrastructure moderne adaptée au stockage et à la
distribution du médicament de qualité", a noté M. Banssé. La vision de la
CAMEG orientée sur la déconcentration est sans doute confortée par l'acceptation
et la consommation sans complexe du médicament générique.

"L'événement de ce matin vient renforcer les mesures définies par mon
département pour apporter des solutions idoines à l'accessibilité du
médicament car la santé des populations est un axe important pour un
développement durable et les efforts sont déployés pour le maillage complet
de l'ensemble du pays par la mise à disposition d'infrastructures aux normes
internationales. Les formations sanitaires de la zone se verront desservies
très rapidement", a signifié le ministre de la Santé, Seydou Bouda. La
vision de déconcentration et de décentralisation de la CAMEG a fait leçon.

C'est ainsi que des pays comme la Côte d'Ivoire, Madagascar, sont venus s'inspirer
de cette expérience. Pour la directrice générale de la Pharmacie de la santé
publique de Côte d'Ivoire (PSPCI), Dr Rachel Duncan, c'est une voie à
suivre. "Entre nos deux structures, il y a une franche collaboration et une
très bonne communication et il arrive parfois que la CAMEG nous livre des
médicaments ; donc nous sommes là pour apprendre de la CAMEG car il faut le
générique pour contrer les médicaments de la rue", s'est exprimée Dr Duncan
qui est par ailleurs présidente en exercice de l'Association des centrales d'achat
des médicaments essentiels (ACAME).

L'agence de Gaoua est bâtie sur une superficie de 22 634 m2 dont 13 315 m2
effective et a une capacité de stockage de 12 500 m3 et le tout répondant
aux normes optimales de stockage de toutes les formes de médicaments. Le
joyau a coûté la somme d'un milliard cinq cent millions de francs CFA, et du
coup, c'est une réduction énorme de distance et un soulagement pour les
centres de santé de la région.

Wendyam Valentin COMPAORE
valentin.compaore@yahoo.fr

Très bonne initiative pour augmenter l'accéssibilité géographique des médicaments de qualité avec un impact certain sur la "disponibilité" avec espoir que le faible pouvoir d'achat de la population sera compensé par des mesures devant assurer "l'accessibilité financière "de la majorité de la population.
La RDC mon pays dispose de 15 Centrales de Distribution des Médicaments couvrant théoriquement environ 60% de la population(40000000 habitants).La disponibilité a été sensiblement améliorée mais l'accessibilité FINANCIERE reste un sérieux problème compte tenu du niveau de pauvreté de la population qui n'arrive pas à payer les médicaments si ceux-ci ne sont subventionnés de manière significative et favorise donc la forte utilisation des médicaments de la rue qui eux "s'adaptent" toujours au niveau de pauvreté de la population.

Franck Biayi
Pharmacien
Kinshasa/RDC
Tél:+243818125838