L'accord sur les pandémies doit enfin être validé ce mardi à l’OMS

L’accord sur les pandémies doit enfin être validé ce mardi à l’OMS
Par Le Figaro avec AFP
Publié le 15 avril 2025 à 08h29

L’un des principaux points de contestation vendredi a été l’article 11
de ce texte d’une trentaine de pages, qui définit le transfert de
technologies pour la production de produits de santé liés aux
pandémies. Denis Balibouse / REUTERS

Un «accord de principe» a été obtenu samedi, qui doit être validé
aujourd’hui avant son adoption lors de l’Assemblée mondiale de la
santé, en mai.

Le monde parviendra-t-il à se mettre en ordre de marche pour mieux se
préparer à la prochaine pandémie ? Voilà plus de trois ans que les
États membres de l’Organisation mondiale de la santé négocient. Ils
espèrent mardi mettre la dernière main à l’accord sur les pandémies,
après avoir trouvé un arrangement «de principe» la semaine dernière.
S’il est validé, le texte devra encore être adopté lors de l’Assemblée
mondiale de la santé, en mai à Genève, par tous les pays membres de
l’OMS.

Cinq ans après l’arrivée du Covid-19, qui a fait des millions de morts
et dévasté l’économie mondiale, le monde est mieux préparé mais loin
d’être prêt à affronter une autre pandémie, selon l’OMS et les
experts. Face à ce constat, l’OMS espère que ses pays membres
parviendront enfin à entériner l’accord international sur les
pandémies, alors que les négociations avaient déjà été prolongées en
juin pour une période d’un an au maximum.

Le 13ème - et a priori dernier - cycle de négociations a débuté le 7
avril à Genève, dans un contexte de grave crise du multilatéralisme et
du système de santé mondial, provoqué par les coupes drastiques dans
l’aide internationale américaine décidée par le président Donald
Trump, alors que les États-Unis étaient de très loin le principal
donateur humanitaire. Ils étaient aussi absents des négociations, le
président américain ayant décidé qu’ils quittaient cette agence
spécialisée onusienne.

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développement de vaccins

Samedi matin, après cinq jours et une nuit entière de pourparlers,
Anne-Claire Amprou, co-présidente de l’organe de négociation et
ambassadrice de France pour la santé mondiale, a annoncé «un accord de
principe», en attendant l’accord définitif des capitales. Les délégués
doivent se retrouver mardi toute la journée et à huis clos au siège de
l’OMS à Genève afin de «toiletter» une dernière fois le texte, à moins
d’une opposition de dernière minute.

«Un accord sur la pandémie est à portée de main. Après une semaine de
négociations très intenses, y compris une nuit blanche, les États
membres de l’OMS sont plus près que jamais d’y parvenir», a commenté
Catharina Boehme, sous-directrice générale chargée des relations
extérieures et de la gouvernance à l’OMS, sur son compte Linkedin. «Un
accord sur les pandémies donnera au monde de meilleurs outils pour
prévenir les prochaines pandémies, s’y préparer et y répondre»,
a-t-elle ajouté.

Samedi, le président français Emmanuel Macron n’a pas attendu pour se
réjouir sur X. «Avec l’accord de principe pour un traité pandémie, la
communauté internationale va se doter d’un nouveau système pour mieux
nous protéger. Plus rapide, plus efficace, plus solidaire et plus
résilient», a-t-il écrit.

Transfert de technologies

L’un des principaux points de contestation vendredi a été l’article 11
de ce texte d’une trentaine de pages, qui définit le transfert de
technologies pour la production de produits de santé liés aux
pandémies, en particulier au profit des pays en développement, ont
indiqué plusieurs sources à l’AFP. Le sujet avait été au cœur des
nombreux griefs des pays les plus démunis lors de la pandémie de
Covid-19, quand ils voyaient les pays riches s’approprier les doses de
vaccin et autres tests. Mais plusieurs autres pays, où l’industrie
pharmaceutique pèse lourd dans l’économie, sont opposés à l’idée
d’obligation de transfert et insistaient sur son caractère volontaire.

Par ailleurs, «il restait à régler la question de la formulation
relative aux sanctions» internationales, a indiqué à l’AFP Thiru
Balasubramaniam, de l’ONG Knowledge Ecology International (KEI), qui
suit les négociations depuis le début. Cette partie du texte n’était
en effet toujours pas surlignée en vert - la couleur utilisée par les
négociateurs pour indiquer qu’il y a un accord - dans la version
publiée samedi. Le texte prévoit l’établissement d’un réseau mondial
de chaînes d’approvisionnement et de logistique (le réseau GSCL), pour
élargir l’accès aux produits de santé liés aux pandémies, tels que les
vaccins, les traitements et les tests, ainsi que dans les situations
de crise humanitaire.

Les pays n’ont en revanche pas encore réussi à s’entendre, dans
l’article 13, sur la question d’un accès sans entrave aux produits de
santé hors contexte humanitaire ou pandémique, ce qui permettrait à
des pays sous sanctions internationales d’avoir un accès élargi à ces
produits, tels que les vaccins, traitements et tests.