Le tecovirimat est un traitement efficace contre le mpox (Institut Pasteur)

Le journal de la recherche
Le tecovirimat est un traitement efficace contre le mpox

Le tecovorimat, ou TPOXX, se présente sous forme de gélules bicolores,
orange et noire. La photo ici est issue d’une banque d’images. Crédit
: Adobestock.
Actualité 22.04.2025

Un médicament antiviral, le tecovirimat, est couramment utilisé chez
les malades au mpox. Mais est-il vraiment efficace, en particulier
contre la nouvelle souche du virus, plus pathogène et qui circule
depuis 2024 ? Oui, conclut une étude de l’Institut Pasteur, présentée
récemment dans The Lancet Infectious Diseases (1).

Début avril 2025, l’Angleterre a annoncé qu’un cas d’infection au mpox
avait été constaté sur son territoire… et que le patient n’était pas
allé en Afrique, ni n’avait été en contact avec des personnes
infectées. De quoi étayer l’hypothèse d’une circulation à bas bruit du
virus en Europe, y compris en France, où 48 cas ont été enregistrés au
premier trimestre.

Face aux épidémies mondiales de mpox constatées depuis 2022,
l’amélioration de la connaissance du virus et des traitements est
cruciale. On sait que quatre formes (clades) connues du virus
circulent : 2a, 2b, 1a et le clade 1b, le plus transmissible et le
plus pathogène, apparu en 2024.

Pas de mutation de résistance chez le sous-type 1b

En cas d’infection au mpox, l’option thérapeutique la plus courante
consiste à administrer, dès les premiers symptômes, un traitement par
tecovirimat (TPOXX), afin de bloquer la dissémination des particules
virales dans l’organisme du patient. Mais l’efficacité de cet
antiviral n’avait pas encore été étudiée avec précision.

L’étude in vitro menée par l’unité Virus et Immunité de l’Institut
Pasteur apporte des réponses. Olivier Schwartz, qui dirige l’unité,
nous explique : « Dans des cellules en culture, nous avons analysé la
sensibilité des quatre clades à l’introduction de tecovirimat. »
Résultat ? « Le traitement s’est avéré efficace pour tous les
sous-types : il bloque la multiplication virale (avec des « taux
d’inhibition ») similaires. »

De plus, les scientifiques ont analysé 310 séquences génomiques de 1b
pour voir si ce sous-type porte des mutations de résistance – puisque
les variants mpox résistants au tecovirimat possèdent tous des
mutations au niveau de l’enzyme F13 (2)… Or, ils n’en ont pas trouvé.

Les essais cliniques pour déterminer les conditions d’efficacité
optimale du traitement

Ces enseignements suggèrent donc que le tecovirimat reste une option
thérapeutique valable. Mais « des recherches cliniques doivent encore
le confirmer, précise Olivier Schwartz. Elles nous permettront
également de déterminer les conditions d’efficacité optimale du
traitement chez les patients. »

Comme, par exemple, le délai d’administration. Des études cliniques
récentes, menées avant l’apparition de 1b sur des patients dans
plusieurs pays d’Afrique et d’Amérique du Sud, n’ont pas montré de
bénéfice clinique à la prise du médicament… Mais le traitement avait
généralement débuté plus de cinq jours après l’apparition des signes
cliniques : probablement trop tard.

(1) Antiviral activity of tecovirimat against monkeypox virus clades
1a, 1b, 2a, and 2b. The Lancet Infectious Diseases, mars 2025.

(2) Nature Microbiology, février 2025.