[e-med] (7)Projet d'une Autorité de Régulation Pharmaceutique autonome

Bonjour,

Le débat sur Agence du médicament autonome ou Direction de la Pharmacie et du médicament est un vieux débat, mais peut-être pas le plus important. L’autonomie financière et technique de l’Agence semble attrayante, mais que vaut-il mieux : tomber sous la coupe d’un Ministère de la Santé ou sous celle d’un laboratoire pharmaceutique !!! Voila le vrai débat.

D’abord, il faut se poser la question : savons-nous faire le travail qui nous est demandé ? A commencer par les enregistrements des médicaments. Avons-nous de vraies capacités techniques pour cela ? Avons-nous besoin de nous améliorer dans l’analyse de tous les critères de sélection d’un produit pour son enregistrement. Avons-nous un LNCQ qui marche bien ? Avons-nous une Commission Nationale du médicament qui fonctionne correctement ?

Après, avons-nous les moyens financiers ? Si l’Agence travaille uniquement avec les droits d’enregistrement, elle va tomber dans la dérive de la coupe des laboratoires qui seront ses ressources de fonctionnement. Nous l’avons vécu en France avec l’affaire Médiator !!!

Posons-nous la question : il y a déjà des DPM qui ont une autonomie en régie sur les droits d’enregistrement des médicaments. A quoi servent vraiment ces droits dans la réalité ??? A financer le LNCQ ou des contrôles de produits s’il n’y a pas de LNCQ, à financer l’Inspection Pharmaceutique, à faire fonctionner la Commission Nationale du Médicament, à financer des formations pour les cadres qui travaillent dans cette DPM pour améliorer les performances techniques ?

Ce qui est important, si on crée une Agence, c’est d’avoir des ressources financières multi-sources : 1/3 subvention de l’Etat, 1/3 droits d’enregistrement des produits, 1/3 rémunérations d’enquêtes techniques faites par l’Agence à la demande d’un client. Comme cela, l’Agence garde sa véritable autonomie. Je crois que l’Agence de Belgique fonctionne comme cela.

Changer d'emballage sans changer le cadeau dedans, si ça ne fonctionne pas bien, quel intérêt?

Bonne journée.

Marie Paule FARGIER

Bonjour,

Le débat sur la création d'agences du médicament revient périodiquement et les interrogations sur leurs missions suscitent encore débat en 2015. Au delà de la pertinence ou non de cette option, il n'en demeure pas moins que de mon point de vue, elles peuvent constituer une réponse aux difficultés de collaboration qui ont pu être notées dans certains pays où les missions d'évaluation des médicaments, de contrôle de qualité et d'inspection sont gérées par des entités distinctes et souvent en opposition.

Il va de soi que la question de l'autonomisation de telles structures, reste essentielle et parmi les scenarii proposés dans ce forum, celui combinant les subventions de l'état, aux frais d'enregistrements versés par les laboratoires et aux recettes de prestations diverses me semble le plus séduisant.

Souleymane Cheikh Diop
Pharmacien de Santé Publique
BP 6864 Nouakchott /Mauritanie
Tel: + 222 36 30 52 21

Bravo Marie Paule,

Tu lances le vrai débat.

L'idée est bonne, bien sûr. Mais si cela devait exister il y a longtemps que ce serait fait. Nos prédécesseurs y ont déjà pensé.

Mais c'est un milieu de spécialistes ou tout le monde se connaît et les gens compétents ont souvent des relations proches avec les labos, les gouvernements et tout ce petit monde.

C'est bien pour cela que même en France l'ANSM n'arrive pas à être indépendante. Qui paye qui?... Toujours les mêmes, il n'y à pas beaucoup de têtes sur la place.

Bien confraternellement,
Jean Louis Roche

Dr Souleymane Cheikh Diop,

Je partage votre avis sur ce sujet. Le même constat est observé en Tunisie ce
qui a amené les autorités à adopter le choix de création de cette agence
quii eest en cours.

Dr Fethi Mansouri

Ministère de la Santé - Tunisie

.

Merci Marie Paule pour les questions soulevées et les pistes proposées pour tenter d'éviter certaines difficultés recensées dans les "Agences" existantes.

Toutes les questions posées sont celles auxquelles nous tentons d'apporter des réponses, par des projets devant contribuer au renforcement des capacités des DPM : formation, logistique, etc...
Le problème des ressources financières est crucial.
Ta suggestion de diversifier les sources de financement me parait très intéressante, et nous allons l'intégrer dans notre réflexion.
Si tu as d'autres suggestions, n'hésite pas...

Bon week end à tous les e-medienstrès

Confraternellement

Christophe

Christophe ROCHIGNEUX
Docteur en Pharmacie - Assistant Technique
Projet d'Appui à la Redynamisation du Secteur de la Santé Ivoirien - PARSSI
Abidjan - COTE D'IVOIRETel : 00 225 78 19 67 66courriel : christopherochigneux@yahoo.fr

Bonjour

Au delà des financements, ne serait-il pas indiqué de doter ces agences de
régulations de politiques de gestion des conflits d'intérêts?
Cordialement!

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Simon KABORE
Directeur Exécutif du Réseau Accès aux Médicaments Essentiels (RAME)
04 BP: 8038 Ouagadougou 04 Burkina Faso
Tel: bur (226) 50 37 70 16
         Cel: (226) 70 24 44 55
E-mail alternatif: simonkabore@rame-int.org