Chers collègues, chers partenaires,
Comme la plupart d’entre vous le savent, le dernier TRP du Fonds Mondial n’a
pas été favorable aux propositions soumises par beaucoup de pays pour le
round 9. Au-delà de savoir si tel et tel pays a des motifs de se réjouir, en
tant qu’acteurs de la lutte contre le sida et / la tuberculose et le
paludisme, nous ne pouvons que nous inquiéter lorsque la mise sous
traitement et la prévention risquent d’être gravement compromis, quelque
soit le pays concerné. De la même façon, nous ne pouvons que nous inquiéter
lorsque des donateurs, sous couvert de crise financière, menacent de
remettre en cause le principe minimum d’un round par an tel que pratiqué par
le Fonds jusqu’à maintenant.
Nous sommes devant deux grands défis actuellement :
- que faire pour les personnes atteintes dans les pays qui vont à
court terme se retrouver en difficultés pour l’accès aux traitements ?
- que faire pour que se tienne un round ouvert à tous, dès l’année
prochaine ?
Ce sont des questions politiques qu’à notre avis il faut poser devant
l’instance politique du Fonds Mondial qui est le Conseil d’Administration.
Ce dernier va se réunir du 8 au 10 novembre prochain à Addis–Abeba en
Ethiopie. Nous y serons représentés notamment par l’administrateur « Afrique
centrale et de l’ouest » et par d’autres. Ils sont nos représentants et nous
avons l’obligation de les interpeller lorsque la prise en charge est
confrontée à des défis aussi grands que ceux que nous connaissons
actuellement. Beaucoup d’entre nous mènent des actions au niveau de leurs
pays en direction des responsables politiques pour que nos interrogations et
propositions soient relayées à Addis. En sus, nous vous proposons une lettre
ouverte que nous souhaitons faire paraître dans le prochain numéro de Jeune
Afrique pour en appeler à la responsabilité de tous d’œuvrer pour la
sauvegarde des acquis et pour aller plus loin dans le financement de la
santé et singulièrement celui du Fonds Mondial, et l’adaptation de ses
mécanismes à l’évolution de l’épidémie. C’est cette lettre ouverte que nous
vous adressons pour signature afin qu’elle soit adressée au CA et si
possible soit publiée dans le prochain Jeune Afrique. Faisons d’Addis, ville
de l’Union africaine, une tribune d’expression de notre unité et de notre
engagement.
Voir l'Appel en fichier joint word.
Merci pour de votre engagement
Issoufou TIENDREBEOGO
Président Association African Solidarité (AAS)
01 BP 2831 Ouagadougou 01
Tél: +22650310147 Cell: +22670212150
Fax: +22650398210 Skype: tissoufou
Email: issoufou@hotmail.com <mailto:issoufou@hotmail.com>
Issoufou@aasbf.org <mailto:Issoufou@aasbf.org>
www.aasbf.org www.positable.org <http://www.positable.org>
Burkina Faso
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Appel d’urgence des associations africaines de lutte contre le sida
La crise financière ne doit pas priver les malades de l’accès au traitement
!
Le 8 novembre prochain, Addis-Abeba accueillera le Conseil d’administration
du Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
Créé en 2001, le Fonds Mondial s’est avéré le mécanisme de financement de la
lutte contre les trois grandes maladies le plus :
1/Transparent : il confère le pouvoir de décision et un droit de regard aux
pays donateurs et aux bénéficiaires.
2/ Efficace : 7,4 milliards de dollars déboursés, 74 millions de traitements
pour le paludisme distribués, 5,4 millions de personnes atteintes de la
tuberculose dépistées et traitées, 2,3 millions de personnes recevant un
traitement contre le VIH – sida, etc,
3/Durable : les fonds attribués sont non remboursables contribuant ainsi, et
sans endetter les générations futures, à notre développement.
4/Réactif : c’est le seul auquel nos pays peuvent soumettre des projets
chaque année en fonction de l’évolution des épidémies.
L’éthique de responsabilité voudrait que nous intensifiions nos efforts tout
en améliorant le système unique qu’est le Fonds Mondial. Cependant, se
servant du paravent de la crise économique certains Etats donateurs du G8
voudraient se soustraire à leurs engagements financiers en faveur de l’accès
universel au traitement en 2010. Pour ce faire, ils veulent empêcher
l’attribution par le Fonds de nouveaux financements d’ici 2011. C’est
inacceptable et irresponsable. Ce serait mettre en danger les résultats
atteints, accepter une relance des .épidémies et condamner à mort des
centaines de milliers de personnes.
Le financement international de la lutte contre le sida, la tuberculose et
le paludisme, doit impérativement s’adapter à la vitesse de propagation de
ces fléaux.
Le 9 Novembre prochain à Addis-Abeba -lieu symbolique de l’unité africaine-
des représentants africains participeront au Conseil d’Administration du
Fonds Mondial.
En tant qu’acteurs de la santé publique, et en tant que citoyens de pays
africains, nous demandons à nos représentants politiques de proposer au CA
une résolution sur les deux points suivants :
- mise en place d’une procédure exceptionnelle permettant à des pays qui se
sont vus refuser le round 8 et 9 de présenter une nouvelle proposition dans
un délai de 4 mois, pour éviter que ces pays ne passent d’une situation
d’urgence sanitaire à une situation de catastrophe sanitaire.
- la mise en place d’un round 10 en juin 2010, accessible à tous les pays et
sans aucune restriction.
Nous sommes tous responsables, individuellement et collectivement de la
lutte contre ces trois fléaux. Le 10 novembre, au sortir du CA, chacun devra
rendre compte des décisions prises.