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E-MED:Bangladesh:le sari plus efficace contre le chol�ra que les vaccins
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�PID�MIE Filtrer l'eau avec de simples tissus a r�duit de moiti� le nombre
de malades dans plusieurs villages
http://www.lefigaro.fr/sciences/20030115.FIG0216.html
Des femmes recueillent de l'eau potable � Dhaka. Une �tude vient de
d�montrer que les m�thodes locales d'assainissement de l'eau �taient souvent
plus efficaces que les conseils des m�decins occidentaux.
Au Bangladesh, le sari plus efficace contre le chol�ra que les vaccins
Cyrille Louis
[15 janvier 2003]
Le filtrage de l'eau non purifi�e au moyen d'une simple pi�ce de tissu pli�e
en quatre offre sensiblement la m�me protection contre le germe du chol�ra �
vibrio cholerae � que les quelques vaccins d�velopp�s � grand frais, ces
derni�res d�cennies, par l'industrie pharmaceutique occidentale. Telle est
la surprenante conclusion rapport�e, cette semaine, par une �quipe de
chercheurs am�ricains au terme de trois ann�es pass�es � arpenter des zones
rurales du Bangladesh r�guli�rement frapp�es par la maladie (1). Sorte
d'hommage aux pratiques d�velopp�es, loin des laboratoires de pointe, dans
bon nombre de pays en voie de d�veloppement, l'�tude r�sonne surtout comme
un triste aveu d'impuissance formul�e de la m�decine occidentale face � une
pand�mie qui, l'an dernier, a touch� 123 986 personnes et tu� � 3 763
reprises.
Si le chol�ra, qui a commenc� � se r�pandre hors du sous-continent indien au
milieu du XIXe si�cle, n'est plus d�sormais qu'un mauvais souvenir pour la
plupart des pays d�velopp�s, il continue en effet de faire des ravages en
Afrique, en Asie et depuis peu � apr�s une �radication de plus d'un si�cle �
en Am�rique latine. Et pour cause : le vibrion responsable de la maladie,
principalement pr�sent dans l'eau non purifi�e, se propage facilement l� o�
les conditions sanitaires laissent � d�sirer.
Aussi les m�decins occidentaux n'ont-ils eu de cesse d'inciter les �tats
concern�s � am�liorer les conditions d'hygi�ne. Quitte, parfois, �
m�conna�tre totalement les r�alit�s locales et � d�tourner les populations
des m�thodes de pr�vention traditionnellement employ�es.
Au Bangladesh, les villageois ont ainsi �t� incit�s � bouillir
syst�matiquement l'eau avant de la consommer. Une gageure, lorsqu'on sait
que le bois est rare et cher, dans ce pays qui, situ� dans le delta du
Gange, passe une bonne partie de l'ann�e sous l'eau. Dans le m�me temps, la
population a �t� encourag�e � abandonner le vieux syst�me de filtrage, qui
semblait n'offrir aucune garantie. �C'est le genre de tentation imp�rialiste
qui a souvent anim� la m�decine moderne, parfois en d�pit du bon sens,
explique Jean-Fran�ois Gu�gan, cherche � l'Institut pour la recherche et le
d�veloppement (IRD). Car il arrive que le rejet de pratiques fond�es sur le
bon sens, au motif qu'elles ne sont pas scientifiquement valid�es, fasse
plus de mal que de bien.�
En l'esp�ce, le passage au crible du filtrage artisanal montre que la
technique demeure l'une des plus efficaces qui soit. L'�toffe des saris,
utilis�e pour composer le costume f�minin, permet en effet de retenir
l'immense majorit� du zooplancton et du phytoplancton charri� par les eaux
impures. Or ce sont ces particules qui, h�bergeant le Vibrio cholerae,
peuvent transmettre la maladie si elles sont ing�r�es en quantit�
suffisante. Et il est apparu, en comparant l'�tat de sant� des habitants de
65 villages dans lesquels ce type de pr�caution a �t� presque
syst�matiquement adopt� avec celui d'une population t�moin, que le filtrage
divise par deux le risque de contamination. En outre, il semble r�duire,
chez les personnes atteintes en d�pit de ces pr�cautions, la gravit� du mal.
Cette efficacit� impr�vue conduit les chercheurs � sugg�rer l'adoption de
pratiques semblables, d�clinables avec d'autres mat�riaux, dans divers pays
en voie de d�veloppement. En outre, les t�moignages recueillis aupr�s des
m�res de famille laissent entendre que ce filtrage traditionnel pourrait
�galement pr�venir les cas de diarrh�e et d'autres maladies transmises par
l'eau de boisson.
�Ce travail traduit bien une approche nouvelle des probl�mes de sant�
publique, � l'oppos� des conceptions dominantes pendant l'essentiel du
si�cle dernier, interpr�te Jean-Fran�ois Gu�gan. On commence � r�aliser
qu'une connaissance sp�cifique, m�me si elle est empirique, de
l'environnement et des moyens de transmission d'une maladie peut se montrer
plus efficace que des strat�gies d'�radication tr�s th�oriques.�
(1) Proceedings of the National Academy of Science, 13 janvier 2002.