[e-med] CP Act Up/Sanofi-Aventis : des bénéfices indécents que l’État doit taxer

Act Up-Paris - communiqué de presse - mardi 16 février 2010

Sanofi-Aventis : des bénéfices indécents que l’État doit taxer

Sanofi-Aventis a annoncé le 11 février dernier un bénéfice record de
8,4 milliards d'euros pour l'année 2009. Le géant de l'industrie
pharmaceutique se place ainsi juste derrière Total parmi les
multinationales françaises qui ont le vent en poupe. Le secteur des
vaccins de Sanofi est celui du groupe qui a connu le bond le plus
important l'année dernière, avec un chiffre d'affaires de 465 millions
d'euros grâce au vaccin H1N1. Le PDG de Sanofi a d’ailleurs déclaré
que les bénéfices du laboratoire seront similaires en 2010 à ceux
réalisés en 2009[1].

L'affichage d'un tel bénéfice montre bien que les prix imposés par
l'industrie pharmaceutique n'ont rien à voir avec les coûts réels :
une telle marge serait impossible sinon. L'argumentation des
compagnies pour justifier de brevets qui durent 20 ans et bloquent la
concurrence des génériques est donc infondée : pour qui ne le croyait
pas, Sanofi en offre elle-même la preuve.

Dans la lutte contre le VIH/sida, l’industrie pharmaceutique prétend
que les coûts liés à la recherche justifient du prix des médicaments.
Les bénéfices de l’industrie pharmaceutique ne cessent de progresser,
et pourtant, pour la plupart des personnes vivant avec le VIH dans le
monde, il reste impossible de se soigner avec les molécules les plus
récentes. Dans bien des pays encore, on se soigne avec de la
triomune[2], une molécule qui n’est même plus recommandée par l’OMS et
dont les effets indésirables et la toxicité sont reconnus par touTEs.
Sanofi donne la preuve que ces prix et les brevets sont injustifiés.

C'est pourtant au nom de la défense de ses brevets, de l'innovation et
de la recherche, que Sanofi avait fait pression sur le gouvernement
français et sur la Commission Européenne pour menacer la Thaïlande de
mesures de rétorsion quand celle-ci avait pensé émettre une licence
obligatoire [3]sur des médicaments anti-sida d'Abbott (2006) et sur le
Plavix, un anticoagulant de Sanofi (2008). Dans la foulée, Peter
Mandelson[4], alors commissaire européen, avait menacé la Thaïlande de
rétorsions économiques de la part de l’UE si le pays utilisait son
droit d’émettre une licence obligatoire et produisait un générique du
Plavix.

Act Up-Paris dénonce le double jeu criminel de l’industrie
pharmaceutique et ses pressions sur les gouvernements qui impactent
directement les décisions prises en matière de santé publique. Et ce,
d’autant plus que le groupe annonce ce jour des licenciements malgré
ses bénéfices !

Act Up-Paris exige :
- de Sanofi-Aventis, qu’il renonce à l’ensemble de ses brevets;
- de la France, qu'elle ponctionne les indécents bénéfices de
Sanofi-Aventis pour les reverser à la Sécurité Sociale.

Act Up-Paris appelle les pays en développement à émettre des licences
obligatoires sur les médicaments de Sanofi-Aventis pour produire -
comme le droit le leur permet - des médicaments à bas prix accessibles
à touTEs.

Contact presse : Pauline Londeix / 06 47 98 48 58

Bonjour Pauline,

Oui, Sanofi-Aventis a fait d'énormes bénéfices en 2009 et encore en 2010.
Quel scandale qu'une entreprise multinationale qui réalise de gros profits
ait encore son siège social en France.
Et pire encore si ce bénéfice est réalisé sur la santé des populations.
Non, au pays des Droits de l'homme, en terre de libertés, dix ans après la
décision santé pour tous en l'an 2000, c'est indigne de la France.

La France se doit de donner l'exemple au monde :
- Générosité
- Solidarité
- Suppression des brevets
- Autorisation des copies immédiates de tout nouveau produit
- Baisse du prix des nouveaux produits avant la gratuité des soins
inéluctable

Voilà le progrès social digne de la France
Alors le monde entier suivra et la France aura retrouvé sa grandeur
d'antan...

Militons "tous ensemble, tous ensemble" pour que l'état mette enfin toute la
pression jusqu'à ce que cette entreprise délocalise davantage, y compris son
siège social indigne de la France.
Les salariés licenciés viendront enfin grossir les rangs des manifestants,
s'enchainer aux grilles, prendre des dirigeants en otage, menacer de polluer
des rivières, pour exiger de meilleures conditions de départ et continuer de
vider les caisses des Assedic.
Les syndicats et l'opposition toute compatissante pourront alors enfin
passer en prime time aux journaux télévisés et mobiliser leurs sympathisants
pour une juste cause.
Les caisses de l'état ne percevront enfin plus d'impôt sur ces bénéfices
honteux et le pays en sera fier.

Militons "tous ensemble" pour l'interdiction des brevets qui protègent de
façon éhontée les nouvelles molécules et interdisent au tiers monde de
bénéficier des copies immédiates à bas prix.

Militons enfin pour que l'état impose aux nouveaux produits des prix
accessibles à tous les malades, surtout à ceux démunis du tiers monde, le
but étant des produits gratuits acheminés gratuitement, distribués
gratuitement aux malades
Cette mobilisation générale pour défendre honneur, respect et fierté
conduira inéluctablement au pouvoir politique, si possible en 2012.

Voilà votre monde idéal auquel vous rêvez et que vous souhaitez offrir aux
français.

Ou vous êtes convaincus d'une idéologie mondialiste et uniforme vous
interdisant d'envisager les conséquences de votre rêve, dans ce cas vous
êtes coupable mais irresponsable.
Ou vous êtes conscients des dangers mais vous défendez délibérément ceux qui
la soutiennent, vous êtes alors responsable et coupable.

Les conséquences de ce combat crèvent pourtant les yeux :
- Les investisseurs auront davantage intérêt à délocaliser leurs sites,
sièges sociaux et résidences.
- Les contribuables français qui n'auront pas perdu leur emploi compenseront
les impôts précédemment payées par ces délocalisations.
- Ces mêmes contribuables mais aussi leur descendants devront renflouer les
caisses de l'état vidées par les indispensables allocations.
Que restera-il comme pouvoir d'achat aux ménages ?
- La course à la baisse des prix des médicaments conduisant à la gratuité
universelle des soins, privera les structures sanitaires des pays pauvres ou
émergeant (Organismes de tutelle et de contrôle, logistique de
répartition-distribution, formations sanitaires, personnel médical et
pharmaceutique...) de leurs seules sources de revenus.
- Les généreux donateurs des pays dits riches devront compenser à eux seuls
cette déstabilisation des structure, encore au dépend de leur pouvoir
d'achat.
- La recherche Française, déjà peu performante, ne pourra survivre sans la
protection des brevets, aucun problème, les Américains, les Chinois, les
Indiens sont là pour chercher, innover et remplacer la Triomune.

Bien sûr beaucoup de choses doivent être améliorées, notre système doit être
adapté, mieux contrôlé car l'homme reste l'homme.

Mais comment envisager une société prospère et heureuse dans un pays qui
s'appauvrit ?
Et quand les caisses seront vides ?
Ce sera à notre tour d'être assistés, "colonisés "par le monde affreux de la
finance et du capital que vous voulez quitter.
Mais le pire de tout c'est d'accepter la résignation, la perte d'ambition,
le recours systématique à l'assistance, la dévalorisation du travail de la
performance et du profit, valeurs qui ont fait notre réussite.

Au profit de quoi ?
De qui sinon des nouveaux potentats, bénéficiaires déjà nantis mais encore
privés de pouvoir.

Certains conscients et plus réalistes proposent une autre réponse, faire
payer le CAC 40...
C'est alors un changement radical de société qu'il faut envisager, en
acceptant toutes les contraintes du retour à une gestion qui n'a connu aucun
succès économique et social.

Vous avez fait votre choix, je le respecte mais permettez moi de ne pas le
partager et de m'en expliquer sur cette tribune.
Bien sincèrement,

Michel Bournaud
bournaud.michel@free.fr

Bonjour Michel,

J'ai suivi ce débat fort intéressant et ta position est compréhensible. En réalité le fait que Sanofi fasse des profits n'est pas choquant. La matière grise Française produit de la valeur ajoutée et c'est bien. Le problème c'est que ces bénéfices ne retombent pas en France mais dans poche de quelques actionnaires souvent américains comme les fonds de pension par exemple.

La France produit de la richesse et ce produit part immédiatement à l'étranger et majoritairement aux US. Ainsi nous remboursons leurs dettes et nos caisses se vident. Bien sûr quelques Français font la même chose et récupèrent des dividendes de sociétés asiatiques ou Américaines. Mais cet argent ne va pas dans les caisses de l'état Français. En général il repart dans certains paradis fiscaux.

C'est la "privatisation" qui est en cause. Cette privatisation si chère à la commission Européenne qui nous impose de vendre aux privés l'outil industriel créer au cours du temps grâce à des fonds publics. EADS, les autoroutes, France télécom, GDF tout cela ne rapporte plus rien à l'état Français ou si peu. EDF est déjà parti et la poste va suivre.
Au train où vont les choses c'est la santé qui va progressivement être privatisée. Cette masse d'argent énorme qui circule dans les mains d'organismes sociaux excite la convoitise des financiers privatiseurs.

Il ne faut pas se tromper de cible. La mondialisation ne doit pas impliquer la privatisation, au contraire. C'est les entreprises publiques qui sont plus fortes au plan mondial. TOTAL et Sanofi devraient également redevenir possession Française. Et je ne parle pas des Banques...

Mais je sais que mon discours est à contre courant de la pensée unique qui circule notamment à la commission européenne. Tous les lobby financiers s'y rencontrent et la presse fait le reste.

Soyons des êtres humains doués de conscience!

Amicalement,
Dr Jean Louis Roche
Pharmacien
Jean-Louis.Roche@asm13.org

Merci Jean Louis de ta réponse,

Je ne prétend en aucun cas détenir une vérité et suis donc à l'écoute de
tout avis pour peu qu'il soit documenté.

Je reprend le titre du message de Pauline "Sanofi-Aventis : Des bénéfices
indécents que l'état doit taxer"
Ce n'est pas la volonté de taxation des bénéfices qui m'a révolté dans le
message de Pauline .
La taxation est logique et indispensable mais à ma connaissance existe déjà
et en France plus encore qu'ailleurs...
Par contre, l'environnement politique dans lequel son message est emballé me
révolte.
Pauline doit donc, pour rester fidèle à son engagement avoir honte de
l'entreprise, de la réussite, des bénéfices, et promouvoir l'immobilisme,
l'échec et l'assistance.
Il est bien vrai que Pauline, restera dans ses éventuelles entreprises
totalement désintéressée de tout profit matériel, qu'après impôts et charges
elle distribuera tout l'excédant au personnel et qu'elle restera animée du
désir de se développer uniquement par altruisme, alors comme dit la
chanson, à mon avis elle vient d'ailleurs

Moi qui ne suis affilié à aucun parti, clan ou classe, ni politique, ni
communautariste, ni socio-économique, je me demande tout simplement comment
un bénéfice, quel qu'il soit, peut être indécent.

- Sanofi-Aventis, Total, Aréva, Renault, Coca-Cola et les autres réalisent
des bénéfices.
- L'agriculteur qui parvient à vendre ses tomates plus cher qu'elle ne lui
ont coûté réalise un bénéfice.
- Le simple mendiant qui récolte plus de pièces à la sortie du métro que son
transport ne lui en a coûté réalise un bénéfice.
- Le généreux patient qui à laissé sa pièce de monnaie réalise un bénéfice,
moral certes mais à l'origine de son geste.
Le seul et unique but de toute entreprise humaine est de réaliser un
bénéfice, qu'il soit matériel ou moral.
Donc toute l'activité humaine conduit à l'indécence...

Les croyants pourront occuper tout leur temps à implorer les cieux, et les
autres ?
Heureusement il leur reste l'amour, mais aussi la guerre...

Il suffit de remplacer le terme BENEFICE par son synonyme PROFIT pour
retrouver immédiatement la source de cette affirmation.
Les ouvrages de Carl Marx et de bien d'autres ont enflammé le monde, des
millions de malheureux bernés ont perdu ou gâché leur vie, une grande partie
de la planète a été contrainte à la soumission au désastre économique,
social et culturel...

.Entre indépendance et asservissement, elle a du faire son choix
Moi, j'ai fait le mien

L'affirmation d'indécence des bénéfices prouve l'enracinement de
son auteur à une logique éculée qui partout a fait faillite.
Malheureusement ces exemples n'ont pas suffit, cette pensée unique vouée à
un monde meilleur mais utopique séduit encore beaucoup.
Certes elle est débaptisée, javellisée, labellisée, validée par la majorité
de l'intelligencia, toujours en cours chez les fourmis mais malheureusement
toujours inadaptée à notre race humaine.

Ah, si seulement l'état pouvait contraindre Aventis et les autres au déficit
Si seulement l'état pouvait transformer ces bénéfices indécents en justes
subventions.
Alors, avec quelle joie, Pauline et les autres alimenteraient par leurs
impôts ces justes subventions...
Le genre humain aurait enfin retrouvé sa fierté et sa grandeur...
Fin du rêve.

Quel réveil prévoit Pauline ?
Aucune idée
Il sera temps d'y penser après et puis nos descendants n'auront qu'à se
débrouiller.

Non, plutôt que de succomber au doux rêve sirupeux proposé, il existe
d'innombrables solutions.
A nous de choisir les meilleures sur des bases réalistes, objectives,
constructives mais humaines.
Les bénéfices moraux ou matériels sont le but de toute entreprise.
La seule intervention de l'état doit être là comme ailleurs :
- De les encourager par tous les moyens, et oui Pauline...
Mais également de les contrôler.
- Respect de la légalité des sources de revenus
- Contrôle des flux financiers
- Taxation des bénéfices
- Répartition transparente et équitable des bénéfices réalisés entre les 3
intervenants incontournables
Investissement, Actionnariat, Employés.

Voilà le seul est vrai rôle de l'état à travers les dispositions nationales
ou européennes.

Il reste beaucoup à faire, en particulier dans l'encouragement des
entrepreneurs, des bénéfices et le contrôle des flux financiers.
Pour la répartition des bénéfices, rien n'est pratiquement fait, et c'est
donc encore la loi du plus fort qui règne
Mais là ou tout reste à faire, bizarement très peu s'expriment, proposent ou
communiquent, on n'entend plus personne...
Par malhonnêteté politique, manque de courage et surtout de compétence, il
est tellement plus simple et efficace de promettre des lendemains qui
chantent aux imbéciles qui marchent.

Alors avant d'appeler à la disparition des bénéfices, des emplois et de
l'état, sans solution de remplacement, restons sur terre et essayons
d'humaniser ce qui existe.

Bien sincèrement,

Michel Bournaud