[e-med] France : Événements indésirables, un surcoût d'au moins 700 millions pour l'hôpital

[Le bon usage des médicaments est plus que jamais d'actualité en France.
Cette étude très intéressante est disponible en français à cette adresse
http://www.irdes.fr/Publications/2011/Qes171.pdf
CB]

Événements indésirables : un surcoût d’au moins 700 millions pour l’hôpital
lequotidiendumedecin.fr 23/11/2011

http://www.lequotidiendumedecin.fr/information/evenements-indesirables-un-s
urcout-d-au-moins-700-millions-pour-l-hopital?ku=x5DAxvBx-xxvx-C77y-B57C-9ww
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La prise en charge des 9 événements indésirables sélectionnés a coûté 682
millions d'euros pour l'ensemble des établissements hospitaliers en 2007. -
S. TOUBON/«le Quotidien»

Selon une étude de l’IRDES (Institut de recherche et documentation en
économie de la santé), le coût total des événements indésirables associés
aux soins (EIS) est estimé à au moins 700 millions, dont 90 % pour les
escarres, les désordres métaboliques, les septicémies et les embolies
pulmonaires postopératoires.

L’ÉTUDE de Clément Nestrigue et Zeynep Or fournit les premières estimations
nationales du surcoût engendré par, indiquent les auteurs, « les
défaillances dans l’organisation et le processus de soins à l’hôpital ».
Neuf indicateurs de sécurité des patients ont été retenus dans le PMSI (base
de données du Programme de médicalisation des systèmes d’information).

Les résultats montrent que 0,5 % des séjours sont associés à l’un ou l’autre
de ces 9 événements indésirables. Au niveau national, les escarres de
décubitus enregistrent l’effectif le plus important avec 29 938 séjours mais
arrivent en deuxième position pour ce qui est de la prévalence (rapporté à
la population exposée), derrière les désordres physiologiques et
métaboliques postopératoires, soit 7,8 % contre 9,45 %.

La prise en charge des 9 événements indésirables sélectionnés a coûté
682 millions d’euros pour l’ensemble des établissements hospitaliers en
2007. « Plusieurs facteurs laissent penser que notre estimation minore les
coûts », soulignent les auteurs. Ils rappellent que certains événements
indésirables, comme les complications liées aux médicaments, ne sont pas
pris en compte.

Fortes disparités.

Les résultats montrent par ailleurs de fortes disparités entre les coûts
engendrés par les différents événements indésirables, qui vont de 500 euros
pour les traumatismes obstétricaux à environ 20 000 euros pour les
septicémies. Pour un même événement, les coûts moyens peuvent varier du
simple à plus du double. Le coût moyen de la prise en charge d’une infection
est par exemple de 10 950 euros, avec des variations allant de 9 000 à plus
de 20 000 euros.

Parmi les 9 événements choisis, 4 représentent plus de 90 % du surcoût
total : les désordres physiologiques et métaboliques postopératoires
(260 millions, soit 40 % du coût total), les septicémies postopératoires
(155 millions, 22 %), les escarres (136 millions) et les embolies
pulmonaires postopératoires (70 millions).

Ces surcoûts sont bien sûr étroitement corrélés avec l’allongement des
durées de séjours et varient en fonction de l’EIS : près de 20 jours pour
une septicémie ; 0,7 jour pour un traumatisme obstétrical lors d’un
accouchement normal. L’infection ou l’escarre sont les deux événements à
l’origine d’un allongement de la durée de séjour le plus important,
respectivement 3 et 4 fois plus que la moyenne, soit 14,7 et 11,2 jours.
› Dr LYDIA ARCHIMÈDE