[e-med] GHANA: Les Ghanéens rêvent encore d'un système de santé de qualité

Note du Modérateur (ML): une initiative innovatrice sur la thématique du finacement des Sytèmes de Santé... reste au système de santé de s'adapter à une demande sous estimée jusqu'à présent, à la Bureaucratie de suivre le mouvement d'un accés élargi. Pour ceux qui veulent creuser le sujet un certain nombre d'articles ont été écrits sur l'approche sectorielle (SWAPs en Anglais) pratiquée au Ghana en particulier vous verrez que les taux de fréquentations des centres de santé sont des indicateurs qui peuvent vite s'améliorer. Sur le site de la Banque aussi il existe une litéérature conséquente sur l'expérience Ghanéenne.

GHANA: Les Ghanéens rêvent encore d'un système de santé de qualité

ACCRA, le 22 septembre (IRIN) - ACCRA, le 22 septembre (IRIN) - Des milliers
de personnes ont pris d'assaut les hôpitaux du Ghana depuis le lancement, l'année
dernière, d'un système d'assurance maladie, visant à rendre les soins de
santé accessibles à l'ensemble de la population. Cependant, en raison de
problèmes administratifs et d'un manque de ressources, un grand nombre de
patients attend toujours d'être soigné.

Selon le système national d'assurance maladie (NHIS), mis en place en 2004,
par le gouvernement du Président John Kufuor, les adultes doivent s'acquitter
d'une cotisation annuelle de 75 000 cedis (9 dollars américains) pour
bénéficier d'une couverture médicale généralisée. En outre, les enfants dont
les deux parents ont adhéré à cette couverture médicale sont soignés
gratuitement.

Ce programme était quelque peu ambitieux. En effet, en Afrique de l'Ouest,
la plupart des patients doivent payer pour bénéficier de soins de piètre
qualité dispensés dans des centres santé publics qui manquent d'équipement,
de ressources et de personnel. Seuls quelques patients ont les moyens de se
faire soigner dans des cliniques privées.

Le NHIS a été présenté comme la solution miracle qui devait assurer l'accès
aux soins à l'ensemble de la population ghanéenne, aussi bien aux riches qu'aux
pauvres, aux jeunes qu'aux personnes âgées. Par ailleurs, il remplaçait l'ancien
système qui exigeait que le patient paye ses soins à l'avance.

Et pour les femmes admises à l'hôpital pour un accouchement par césarienne,
le personnel hospitalier gardait les bébés tant qu'elles n'avaient payé pas
les frais médicaux.

Bien que tout cela appartienne désormais au passé, le NHIS est loin de
répondre aux attentes des ghanéens ayant des bas salaires.

De longues files d'attente

Récemment, Dorothy Mensah, une jeune fille de dix-huit ans, a attendu six
heures à la polyclinique de Korle Bu, la plus grande clinique publique d'Accra,
la capitale. Il y a sept mois qu'elle a adhéré au programme de couverture
médicale, et on vient de lui faire notifier qu'elle ne pourra être soignée
gratuitement que lorsqu'elle aura reçu sa carte d'adhésion.

Aux côtés de sa fille dont le visage est couvert de sueur et qui se souffre
de crampes d'estomac, Erik Mensah dit ne pas être satisfait du nouveau
système.

« Elle est malade aujourd'hui et personne ne veut s'occuper de nous parce
que nous ne pouvons pas prouver qu'elle est couverte par le système d'assurance
maladie. Cela fait longtemps que nous attendons de recevoir la carte, le
système est géré par des bureaucrates, ce n'est pas bien », s'est indigné
Erik Mensah.

Ekow Ansah, un Ghanéen de 55 ans, a attendu pendant plusieurs heures, car
les patients qui paient leurs soins, c'est-à-dire ceux qui ne sont pas
couverts par le NHIS, sont prioritaires.
« Un infirmier m'a dit que le système était compliqué, que je devais signer
un tas de documents même si j'avais ma carte », a expliqué M. Ansah.

Finalement, Ekow Ansah a dû attendre plus de quatre heures « car ceux qui
sont arrivés en même temps que lui ont été pris en priorité, parce qu'ils
payaient leurs soins ».

Les médicaments non disponibles

Les Ghanéens qui ont adhéré au nouveau système d'assurance maladie se
plaignent également que les dispensaires et les pharmacies conventionnés ne
peuvent satisfaire la demande des patients car les médicaments prescrits ne
sont pas disponibles ou ne sont pas couverts par le système.

« Si les médicaments ne figurent pas sur la liste du NHIS, nous ne pouvons
pas les délivrer », a déclaré Anim Kwakye, responsable d'une pharmacie
conventionnée.

Et lorsque ces médicaments figurent sur cette liste, explique Anim Kwakye,
les délais de remboursement de la caisse d'assurance sont si longs qu'ils n'incitent
pas adhérer au programme de couverture sociale.

« Nous envoyons les demandes de remboursement à la caisse d'assurance qui
est censée les acquitter dans les quinze jours. Mais, souvent les délais de
remboursement sont longs. C'est un sérieux problème », a-t-il expliqué.

Abeiku Owusu, porte-parole de la caisse d'assurance maladie de la région de
Ga qui a souscrit au plan national de couverture médicale, a reconnu l'existence
de certains problèmes au niveau de la mise en place du système et de l'élaboration
des cartes des adhérents.

Un système débordé

« Le système n'est pas parfait. Le NHIS est un nouveau concept, par
conséquent, nous avons beaucoup de difficultés », a-t-il fait savoir.

Cependant, M. Owusu refuse d'imputer les retards de remboursement à la NHIS.

« Les hôpitaux sont responsables de ces problèmes », a-t-il précisé. Le
système n'a pas réussi à faire face au « fort engouement » des Ghanéens pour
le programme d'assurance maladie depuis sa mise en place il y a deux ans.

Le fait que certains pharmaciens refusent de servir les personnes couvertes
par le NHIS pose un autre problème, a souligné M. Owusu.

Selon lui, les contrôles rigoureux mis en place pour éviter les escroqueries
à l'assurance maladie sont la principale cause des retards de remboursement
des pharmacies.
Une liste plus complète de médicaments devrait venir compléter la liste
actuellement proposée, a-t-il conclu.