[e-med] Kinshasa : 3ème journée internationale de lutte contre la vente illicite des médicaments

Le système de vignette : piste de solution pour assainir le secteur
pharmaceutique
http://fr.allafrica.com/stories/200506010767.html

Le Phare (Kinshasa)
31 Mai 2005
Publié sur le web le 1 Juin 2005
J-Alain Kabongo
Kinshasa

La troisième journée internationale de lutte contre la vente illicite des
médicaments a été célébrée samedi 28 mai 2005.

A cette occasion, le Centre de Recherche Pharmaceutique de Luozi (CPRL) a
organisé une matinée scientifique à son siège dans la commune de
Mont-Ngafula.
Plusieurs communications ont été faites par des pharmaciens sur des thèmes
divers. Franck Biayi, directeur à la 3ème direction du Ministère de la
Santé, s'est appesanti sur les aspects du droit de propriété intellectuelle
touchant au commerce de la santé publique.

De prime abord, il a défini quelques termes notamment le brevet d'invention,
l'exploitation, la propriété intellectuelle. C'est en 1955 que
l'Organisation mondiale du commerce (OMC) s'est résolue de protéger les
médicaments, a-t-il indiqué. Ils doivent disposer d'un brevet qui leur
confère le droit de propriété intellectuelle.
Celui qui a le brevet a le monopole du prix et de l'exploitation. Il
faudrait attendre vingt ans pour que le produit devienne générique. «Il ne
sera pas possible d'avoir un produit générique avant les cent années à
venir», a souligné le directeur de la direction de pharmacie. Les fabricants
sont très rusés, car ils changent les dénominations du produit ou y ajoutent
d'autres molécules à quelques mois de l'expiration du brevet.

A en croire Franck Biayi, l'OMC avait instruit les Etats développés à
intégrer dans leurs législations respectives des accords sur les droits
intellectuels avant 1996.
En ce qui concerne les pays moins avancés comme la République démocratique
du Congo (RDC), le délai a été prorogé, d'abord à 2006, puis à 2016. Malgré
les efforts faits par l'Organisation mondiale de la santé de former les
Congolais dans le processus d'intégration des accords dans sa législation,
il n'y a pas eu un seul début, note-t-il. Cette démarche devra permettre au
pays d'obtenir des flexibilités susceptibles de lui faciliter l'obtention
des médicaments. Il en est de même du système de licence obligatoire.

Franck Biayi plaide pour l'actualisation de la législation congolaise sur le
brevet datant de 1982, et pour le renforcement de l'autorité en matière de
la réglementation du secteur pharmaceutique.

M.Tona, enseignant à la faculté de Pharmacie de l'Université de Kinshasa, a
parlé de la vente anarchique des médicaments et leurs conséquences sur le
paludisme. Il a évoqué les résolutions de la commission de la Santé de la
Conférence nationale souveraine qui considérait le médicament comme étant un
bien stratégique et social.
Expliquant les restrictions couvrant la vente régulière des médicaments, il
a dit que tout médicament doit être reconnu. La firme qui fabrique un
médicament doit le présenter et l'enregistrement au niveau national devra
être sérieux.

Il a, à cet effet, évoqué l'exigence faite à toute firme, dans d'autres
pays, de détenir par dévers elle une fiche de la pharmacovigilance et
l'autorisation de mise en vente. Fort malheureusement en RDC, des prospectus
sur des médicaments sont mis en circulation sans avoir été soumis
préalablement à la direction de la pharmacie. Et des médicaments qui entrent
en dehors de tout cadre réglementaire sont vendus après avoir été mal
conservés, c'est-à-dire sans habitude de bonne pratique de fabrication.
Selon lui, le drame en RDC est le fait que la loi ne s'applique pas et c'est
cela qui est à la base de l'anarchie. C'est pourquoi il faudra redéfinir la
pharmacie dans un contexte normal.

Et pour mettre la population congolaise à l'abri de l'intoxication due aux
faux médicaments, il propose l'apposition des vignettes sur les produits de
bonne qualité, qui échappent à la falsification et à la mauvaise
conservation.

Enfin, le député Batangu Mpesa, pharmacien chercheur au CPRL, s'est attelé
sur la phytopharmaceutique et la contrefaçon dans la lutte contre le
paludisme. Il a décrié le fait que plusieurs produits vendus sur le marché
kinois et à l'intérieur du pays soient des faux.
Parlant de la plante, il a dit qu'elle a une identité propre à l'instar de
toute substance. Elle est aussi une source de matières médicinales, a-t-il
indiqué, tout en faisant allusion au Manadiar, un des produits du CPRL.

Batangu Mpesa a montré que la RDC a une faune abondante. Pour le seul cas du
traitement du paludisme, plus de 152 plantes anti-paludiques peuvent être
trouvées en RDC. A l'instar de ses prédécesseurs, il a aussi fustigé le
manque de laboratoire de contrôle des médicaments au pays.

Parlant au nom du ministre de la Santé, Franck Biayi a accueilli
favorablement l'idée d'apposer des vignettes sur des médicaments de bonne
qualité pour combattre la contrefaçon. Il a exhorté les pharmaciens à mener
une étude de faisabilité sur les vignettes et la soumettre à la 3ème
direction du Ministère de la Santé.
Dans la foulée, le pharmacien Ermus Musama a tenté d'éclairer la lanterne de
l'opinion sur la journée internationale de la lutte contre la vente illicite
des médicaments. Il a indiqué que la journée a été initiée lors des assises
du forum pharmaceutique international organisé à Yaoundé en 2002. Elle a été
célébrée en Afrique pour la 1ère fois, le 28 mai 2003. Ermus Musama a
annoncé la tenue le 6 juin prochain à Bamako au Mali, du forum
pharmaceutique 2005 qui va évaluer les progrès réalisés dans la lutte contre
la vente anarchique des médicaments.

Nous remercions le journaliste du jornal le PHARE pour son article.
des nombreux participants à notre matinée scientifique ont arrêté un plan comprenant plusieurs strategies:
-ne plus employer le terme "assainissement" du secteur pharmaceutique
-soutenir les centrales d'achats des médicaments essentiels, alternative qui fera revenir le médicament dans son circuit normal et dans nos hôpiataux et centres de santé
-que le pharmacien soit présent dans son officine et qu'il pratique les préparations magistrales,qu'il fournisse à la population un ser'vice de qualité ansi que des spécialités-maisons
-le système d'apposition des vignettes sur les médicaments de bonne qualité en suivant les normes de la législation congolaise
-la labelisation des pharmacies
-le renforcement du contrôle de qualité en demandant au pouvoir politique de s'impliquer dans l'opérationalité d'un serieux laboratoire national de contrôle de qualité
-la sensibilisation et l'information de notre population en utilisant tous les canaux disponibles
-l'idée d'un concertium ou d'une table ronde impliquant d'autres services ou ministères notamment les magistrats,les douaniers et la police a été rejeté, le secteur génère beaucoup d'argent et ces hommes entretiennent cette maffia à leur profit,
le plan devra être conçu à court terme, moyen terme et long termes.Il a été recommandé que la mise en route des strategies soit discrète.
Etaient présent: le vice ministre honoraire de la santé, le représentant de l'OMS en RDC, l'ordre des pharmaciens, le pharmacien inspecteur provincial,le directeur de la DPM, les doyens de facultés de Médecine et celle de Pharmacie, le directeur de l'école de santé publique de l'Université de Kinshasa, des nombreux professeurs, des médecins ,des pharmaciens et les organes de presse.

Nous déplorons l'absence des pharmaciens des centrales d'achats et leurs directions, nous leur demandons de s'impliquer aux activités qu'organisent les pharmaciens, car si la crise du secteur privé n'est pas absorbée, les centrales ne marcheront pas non plus.

Dr Ermus MUSAMA
SECRETARIAT TECHNIQUE DE LA MATINEE SCIENTIFIQUE organisée à l'occasion de la 3ème journée internationale de lutte contre la vente illicite des médicaments à Kinshasa
ermuswin@yahoo.fr

Félicitation pour la matinée scientifique organisée à Kinshasa. Le secteur pharmaceutique présente réellement un visage déplorable vu le fait que tout le monde y trouve son intérêt, en fait un véritable far west. Je soutiens personnellement toutes les initiatives qui seront prises tant notre bataille a commencé depuis que nous étions à la faculté.
Cependant, l'absence des Pharmaciens des Centrales n'est pas à déplorer car aucune invitation n'a été lancé à ce sujet. Si une invitation est envoyée, personne ne peut refuser de se présenter. Les centrales fonctionnent avec une rigueur tel que la sortie des fonds pour une mission ou une réunion doit être bien justifiée et suffisamment motivée.
En son temps j'avais même demandé que je puisse participer à cette activité mais sur place et dans la mesure du possible, m'envoyer des supports de publicité dans le cas où cela étaient imprimés.
Je pense que prochainement ce sera chose fait.
Par ailleurs, je voudrais vous proposer l'organisation d'une journée du médicament où on peut renforcer les activités de sensibilisation en faveur de l'utilisation du médicament de qualité.
Ce genre de journée peut revetir un caractère scientifique ou prmotionnelle. Tout dépend de la manière dont on peut canaliser les activités. L'essentiel sera de mettre l'accent sur la promotion du médicament de qualité pour la Santé Publique. C'est toute la bataille des Centrales d'approvisionnement en médicaments essentiels.
L'ordre des Pharmaciens, le Syndicat ou je ne sais quel organe peut jouer le rôle d'organisation.

Gaby BUKASA KALEKA
Pharmacist
Master in Public Health
S/C ECC - IMA/PMURR
75, av. de la justice
Knshasa/Gombe
DRC
tél. +243 97312502
gabybukasakaleka@yahoo.com

Les étudiants de la faculté de Pharmacie, réunis au sein du Cercle Scientifique Pharmaceutique,CSP, dont tu as été un des présidents, organiseront au mois d'août prochain leur quatrième journée du médicament sur ce thème: Avénement des médicaments génériques en RDC et les nouvelles structures de distribution, et comme tu le dis il y a aura une double attitude: celle de la promotion(tâche qui m'est confiée) de ces médicaments essentiels génériques, puis des attitudes scientifiques et de recherche vu que cela se passe à la faculté.
Je suis dans l'organisation et nous avons commencé à chercher les intervenants dés aujourd'hui 9 juin 2005, ainsi que des sponsors. j'espère que cette fois -ci les centrales vont s'impliquer, même celles qui sont à l'intérieur afin de mettre l'accent sur la promotion du médicament de qualité pour la Santé Publique et de sensibiliser les formateurs et leur formés.
Une étude revèle que le faible taux d'utilisation des génériques dans la pratique courante serait dû aux enseignants encore attachés à des noms de spécialités qui remplissent leurs notes de cours. ces efforts de rapprocher les centrales de la faculté des pharmacies méritent un soutien de la part des centrales.

Ermus MUSAMA
PHARMACIEN
KINSHASA
ermuswin@yahoo.fr

Je sollicite tous les emediens qui pourraient avoir des propositions utiles pour améliorer ou enrichir la journée du médicament de la faculté de Pharmacie de l'Université de Kinshasa de bien vouloir le mettre à la disposition de Ermus qui pourra les apporter à l'organisation.
Merci Ermus pour l'information en rapport avec la journée du médicament organisée par la faculté de Pharmacie de l'Université de Kinshasa. L'effort doit être soutenu par tous les pharmaciens et particulièrement les Pharmaciens congolais du reseau e-med où qu'ils se trouvent.
Pour ce qui me concerne, je suis tout à fait d'accord d'assiter à ce meeting et, au besoin de me présenter comme intervenant, en rapport avec la pharmacie dans les soins de santé primaires ou la place du pharmacien dans les soins de santé primaires en RDC.
Toutefois, comme je le disais, il est question de préparer des invitations écrites pour les Pharmaciens des Centrales.
Par ailleurs, vous pouvez passer mon adresse de contact ainsi que mon phone number à l'équipe de l'organisation pour toute fin utile.

Gaby BUKASA KALEKA
Pharmacist
Master in Public Health
S/C ECC - IMA/PMURR
75, av. de la justice
Knshasa/Gombe
DRC
tél. +243 97312502

LES DEPUTES AMERICAINS DEMANDENT DES PUNITIONS POUR LE BRESIL A CAUSE DE
LA RUPTURE DES
BREVETS. DES ACTIVISTES DU BRESIL ET D AUTRES PAYS, AINSI QUE LE GOUVERNEMENT
BRESILIEN, S ARTICULENT POUR DIMINUER LES POSSIBLES REPERCUSSIONS DE CETTE
ACTION.

06/06/2005 – 14H30

Cinq deputes americains ont demande a l administration Bush de commencer
une enquete
sur le regime bresilien de protection a la propriete intelectuelle. Ils
veulent
aussi que soient appliquees des sanctions commerciales si le Bresil
aprouve le
projet de loi pour la rupture des brevets pour la production de
medicaments et
matiere premiere des antiretroviraux utilises dans la lutte contre le Sida. L
ex-secretaire de Defense, Frank Carluccio, president d honneur du Carlisle
Group, l
une des plus influentes compagnies de <lobby> a Washington, a envoye une
lettre a l
Ambassadeur du Bresil dans cette ville, Roberto Abdenur. Le document
avertit des
consequences nefastes pour le commerce et les relations bilaterales, si la
loi qui
autorise la rupture des brevets pharmaceutiques est approuvee.

La repercussion au Bresil ne pouvait etre differente. Les autorites et les
militants ont critique la position de l Amerique du Nord et ont dit que c
est una
attitude imperialiste et protectionniste. Dimanche dernier, nous avons
publie une
interview exclusive avec le directeur du Programme National de MST/Sida,
Pedro
Chequer. Interroge a ce sujet, il a dit que la possible attitude
imperialiste avait
ete consideree. <D abord, si cela arrive, c est une action typique de l
imperialisme
americain, cruelle et insensee, qui a comme objectif exclusif defendre les
interets
de l industrie privee nationale des Etats-Unis. Ensuite, c est une
attitude qui
heurte de front les accord internationaux. Le Bresil, en emettant des
licences
obligatoires par exemple, ne heurte aucun accord international. Au
contraire. Il
fait que s accomplissent l accord Trips, etabli et signe par les pays et
le Doha,
ainsi que la legislation nationale. Le Bresil va chercher surement le
soutien des
pays europeen!
s. Nous savons que plusieurs pays europeens vont soutenir le Bresil dans ce
probleme. Ainsi que les ONGs internationales et meme quelques ONGs
americaines et
nous essayerons de mobiliser l opinion publique pour realiser ce qui est,
en ce
moment, seulement un discours, que les antiretroviraux ne soient pas
consideres
comme objet d affaires et de profits extraordinaires, mais qu ils soient
au service
des droits des personnes vivant avec le VIH.>

Les activistes sont absolument favorables a la position bresilienne et ont
critique
fortement la position americaine. <Les Etats-Unis veulent encore plus de
brevets et
de protection pour tous leurs produits. Les regles d acces aux medicaments
sont

, critica Michel Lotrowska, representant de la campagne d acces

aux
medicaments essentiels de la ONG Medecins Sans Frontieres. <Mais le Bresil
ne peut
pas craindre les represailles. Il y aura toujours des menaces des
americains. Ils
vont insister sur cette position> analisa Lotrowska. <Je ne suis pas du
tout surpris
par cette attitude des Etats-Unis, un pays nefaste. Je serai surpris si
Bush etait d
accord avec la rupture des brevets>, affirma Rubens de Oliveira Duda,
president du
Forum ONG/Sida de l Etat de Sao Paulo. Pour lui, ce qui etonne le plus c
est la
conduite du gouvernement Bush. <Quand l antrax (produit chimique en poudre
qui, en
contact avec la peau, forme du pus et peut conduire a la mort) est apparu
aux Eta!
ts-Unis, le gouvernement a failli rompre les brevets des medicaments
contra la
maladie. Il ne l a pas fait parce que les laboratoires ont baisse les
prix. Trois
personnes sont mortes. La meme action que est valable la-bas, n est pas
valable
ici? demanda-t-il. Meme en soutenant la position du gouvernement
bresilien, la
plupart des activistes ont demande une action plus rapide et definitive du
Bresil,
en ce qui se rapporte au probleme des brevets. Beaucoup de personnes ont
reproche
le <retard> du Ministere de la Sante pour se positionner officiellement a
ce sujet.
Michel Lotrowska, du MSF, affirma aussi que <le pays de Lula doit agir
plus et
parler moins. Ils parlent beaucoup et donnent la chance aux autres d
avancer dans
leur defense>, critica-t-il.

Redaction de l Agence de Nouvelles du Sida

http://www.agenciaaids.com.br/noticias-resultado.asp?Codigo=2809