Des articles de Wikipédia passés sur le gril de Books
Mardi 7 avril 2009
Article WIKIPEDIA Quétiapine
L’industrie pharmaceutique cible Wikipédia
http://www.booksmag.fr/opinions/w/l-industrie-pharmaceutique-cible-wikipedia
.html
A l’occasion du dossier de Books “Le scandale de l’industrie
pharmaceutique”, Mikkel Borch-Jacobsen se penche sur la façon dont certaines
firmes pharmaceutiques exploitent Wikipédia pour faire passer des messages
pour vanter les effets de leurs médicaments, minimiser leurs effets
secondaires et dénigrer les médicaments de firmes concurrentes. L’offensive
cible principalement les articles de Wikipedia en anglais, car c’est là que
se situe le gros du marché.
Naguère, un patient désireux de s’informer sur tel ou tel médicament allait
consulter son pharmacien ou bien ouvrait un dictionnaire médical. De nos
jours, son premier geste est de googler le médicament sur Wikipédia. Le fait
n’a bien sûr pas échappé aux départements marketing de l’industrie
pharmaceutique. Sous le titre “Stratégies Wikipédia pour marketeurs
pharmaceutiques et médicaux européens”, le site eyeforpharma.com rapporte
ainsi les résultats d’une étude de marché sur les habitudes électroniques
des consommateurs menée par Manhattan Research, une firme de consulting
pharmaceutique:
“Un fil commun court à travers les sites de santé les plus fréquentés dans
tous les marchés examinés – Wikipédia. […] Dans la mesure où un nombre
croissant de consommateurs se fient à Wikipédia pour leur information
médicale, il est crucial pour les marketeurs de comprendre comment ce média
social influe sur l’opinion des consommateurs et finalement sur leurs
décisions au sujet du traitement et des produits. […] même si les
compagnies ne peuvent pas contrôler Wikipédia de la même manière qu’une
campagne de publicité classique, cela ne veut pas dire que les messages
envoyés par le truchement de Wikipédia soient moins efficaces – au
contraire, le fait que le contenu ne soit pas sponsorisé peut ajouter à la
crédibilité d’une entrée.”
Wikipédia offre ainsi la possibilité d’une publicité invisible, déguisée en
information objective – le rêve de tout publicitaire ! Manhattan Research
donne à cet égard une série de conseils aux marketeurs pharma européens pour
établir leur “stratégie Wikipédia” :
- S’assurer que les marques et les produits soient représentés de façon
uniforme dans toutes les entrées Wikipédia en Europe.
- Vérifier que les traitements indiqués dans les “entrées maladies” de
Wikipédia soient “corrects” (autrement dit, ne soient pas ceux proposés par
les compagnies concurrentes).
- “Les compagnies, lorsqu’elles surveillent et éditent des entrées
Wikipédia, devraient se contenter d’assurer que celles-ci soient exactes et
complètes. L’élimination sélective de contenu factuel, même si celui-ci est
négatif, est susceptible de provoquer la réprobation des consommateurs et
des médias”. (Autrement dit, soyez prudents).
- “N’oubliez pas que Wikipédia est constamment mis à jour. Mettre en place
un processus de surveillance permanente de Wikipédia et distribuer les
tâches à cet effet peut aider à ce que les efforts soient constants”.
En réalité, les marketeurs pharma n’ont pas attendu l’étude de marché de
Manhattan Research pour mettre en œuvre leurs stratégies Wikipédia. On le
sait car certains se sont fait prendre la main dans le sac à cause d’un
nouvel outil de recherche appelé le WikiScanner. Développé par Virgil
Griffith, un étudiant du California Institute of Technology, le WikiScanner
permet de détecter les modifications suspectes apportées aux entrées
Wikipédia par des utilisateurs dont les ordinateurs sont enregistrés sous
des adresses IP appartenant à des grandes entreprises ou à des organisations
comme la CIA ou le Vatican. C’est ainsi que l’organisation Patients No
Patents a pu montrer qu’un ordinateur appartenant à la compagnie
pharmaceutique Abbott Laboratories avait été utilisé pour enlever la mention
d’un article scientifique qui révélait que le médicament contre l’arthrite
Humira ® augmentait considérablement les risques de développer des
infections graves ainsi que certains types de cancer. Le même ordinateur
avait servi à supprimer toute information au sujet des risques d’accidents
cardio-vasculaires présentés par un autre produit d’Abbott, le médicament
anti-obésité Meridia ®.
Effets secondaires minimisés
Il y a mieux. Toujours grâce au WikiScanner, un blogueur britannique
officiant sur le site experimentalchimp.wordpress.com est tombé sur toute
une série de modifications suspectes faites entre juillet et octobre 2006
par l’utilisateur chrisgaffneymd (“Christopher Gaffney, M.D.”?) à partir
d’un ordinateur appartenant au géant pharmaceutique AstraZeneca. Ces
modifications avaient trait notamment à la quétiapine, un antipsychotique
produit par AstraZeneca sous le nom de marque Seroquel ®. La quétiapine a
été autorisée en 1997 par la Food and Drug Administration (FDA) américaine
pour le traitement de la schizophrénie et, plus récemment, en 2004, pour
celui des épisodes maniaques du trouble bipolaire (ce qu’on appelait naguère
la psychose maniaco-dépressive). Tout comme l’olanzapine (Zyprexa ®) d’Eli
Lilly ou le risperidone (Risperdal ®) de Janssen, la quétiapine est un
antipsychotique dit “atypique”, censé à ce titre avoir moins d’effets
secondaires débilitants et parfois mortels (appelés “extrapyramidaux”) que
les antipsychotiques “typiques” comme la chlorpromazine. Comme on le sait
mieux maintenant, entre autres grâce à une série de procès retentissants
intentés aux Etats-Unis à quelques-unes des principales compagnies
produisant des antipsychotiques atypiques, ceux-ci ne sont en réalité ni
plus ni moins efficaces que les antipsychotiques de première génération et
ils ont de surcroît de graves effets secondaires, tels que prise de poids
importante, diabète et accidents cardio-vasculaires. De même que les
antidépresseurs du type Prozac ® ou Zoloft ®, ils sont susceptibles de
provoquer chez certains adolescents et jeunes adultes de l’akathisie
(agitation interne extrême) accompagnée de suicidalité (pensées suicidaires
parfois suivies de passage à l’acte). Ce sont, en bref, des médicaments
psychotropes puissants et dangereux qu’il convient de manier avec précaution
et pour des indications bien précises.
Ces quelques explications feront mieux comprendre les enjeux de certaines
des nombreuses modifications apportées par l’utilisateur chrisgaffneymd à
l’entrée “Quétiapine” (en langue anglaise).
Version originale :
En dépit d’une recommandation générale du National Institute of Health à
l’encontre de [l’]usage [de la quétiapine] chez les enfants et les personnes
en-dessous de 18 ans, ainsi que d’un risque connu que les adolescents
prenant ce médicament “soient plus susceptibles de penser à se blesser ou à
se suicider, ou d’avoir l’intention ou d’essayer de le faire”, le Seroquel
est démarché de façon controversée auprès des parents d’adolescents sujets à
des sautes d’humeur et irritables dans des magazines comme Parade et TV
Guide.
Version modifiée :
Le Seroquel est démarché de façon controversée auprès des parents
d’adolescents sujets à des sautes d’humeur et irritables dans des magazines
comme Parade et TV Guide.
La première phrase de la version originale a été purement et simplement
supprimée.
Les dits parents ne sont donc pas censés savoir que leurs enfants risquent
de se suicider dans la semaine suivant la prise de quétiapine. Pour saisir
toute la portée de ce caviardage, il faut savoir que les antipsychotiques
atypiques tels que la quétiapine sont de plus en plus prescrits hors
autorisation (off label) à des adolescents ou à des enfants diagnostiqués
comme souffrant de trouble bipolaire.
Version originale :
Certains patients utilisant la quétiapine peuvent avoir un problème de prise
de poids causé par la persistance de l’appétit même après les repas.
Version modifiée :
Certains patients utilisant la quétiapine peuvent avoir un problème de prise
de poids causé par la persistance de l’appétit même après les repas.
Toutefois, des essais cliniques déterminants ont montré que cet effet était
(en moyenne) égal à 1,9 kg.
Inutile de s’appesantir sur les patients devenus obèses qui échappent à la
moyenne.
Version originale :
Le syndrome neuroleptique malin et la dyskinésie tardive sont deux effets
secondaires rares mais sérieux de la quétiapine. Toutefois, il semble que la
quétiapine soit moins susceptible de provoquer des effets secondaires
extrapyramidaux et de la dyskinésie tardive que les antipsychotiques
typiques.
Version modifiée :
Le syndrome neuroleptique malin et la dyskinésie tardive sont deux effets
secondaires rares mais sérieux des antipsychotiques atypiques. Toutefois,
Seroquel est le seul antipsychotique atypique avec un profil ESEP [effets
secondaires extrapyramydaux] qui ne diffère pas de celui d’un placebo. De
plus, le SNM [syndrome neuroleptique malin] n’a jamais été signalé par le
système [de pharmacovigilance] AERS (FDA).
Traduction : s’il y a un problème d’effets secondaires indésirables, il ne
concerne que les antipsychotiques atypiques des compagnies rivales…
Publicité négative
Afin d’enfoncer le clou, l’utilisateur chrisgaffneymd s’est d’ailleurs
transporté sur les entrées Wikipédia consacrées aux principaux concurrents
de la quétiapine pour y faire un peu de publicité négative. Voici deux
exemples de publicité négative ainsi introduite.
Version originale de l’entrée “Aripiprazole” (Abilify ®) :
Les effets négatifs mentionnés dans la notice explicative des paquets
d’aripiprazole comprennent la migraine, la nausée, l’envie de vomir, la
somnolence, l’insomnie et l’akathisie. Il apparaît que l’aripiprazole a une
incidence très faible d’ESEP (effets secondaires extrapyramydaux). Le risque
de dyskinésie tardive dans le cas d’un usage prolongé de l’aripiprazole
n’est pas clair.
Version modifiée :
Les effets négatifs mentionnés dans la notice explicative des paquets
d’aripiprazole comprennent la migraine, la nausée, l’envie de vomir, la
somnolence, l’insomnie et l’akathisie. On notera en particulier l’incidence
élevée d’ESEP (notamment l’akathisie) survenant lors d’un traitement avec
l’aripiprazole. Des études récentes ont pu corréler une incidence élevée
d’akathisie avec un risque accru de dyskinésie tardive. Toutefois, à ce
jour, le risque de dyskinésie tardive dans le cas d’un usage prolongé de
l’aripiprazole n’est pas clair.
Version originale de l’entrée “Rispéridone” (Risperdal ®):
Comme tous les antipsychotiques, le rispéridone est susceptible de provoquer
de la dyskinésie tardive (DT), des symptômes extrapyramydaux (ESEP) et le
syndrome neuroleptique malin (SNM), bien que le risque soit généralement
moindre que dans le cas des antipsychotiques typiques plus anciens.
Version modifiée :
Le rispéridone est susceptible de provoquer de la dyskinésie tardive (DT) et
le syndrome neuroleptique malin (SNM), bien que le risque soit généralement
moindre que dans le cas des antipsychotiques typiques plus anciens.
Toutefois, le rispéridone a été associé à une incidence accrue d’ESEP (quand
comparé à un placebo) et il est donc susceptible de comporter un risque plus
élevé de DT que d’autres antipsychotiques atypiques.
Les membres de phrase “Comme tous les antipsychotiques” et “des symptômes
extrapyramidaux (ESEP) ont été supprimés.
L’utilisateur chrisgaffneymd ne s’est pas contenté d’aller vandaliser les
entrées des antipsychotiques concurrents. Le 13 septembre 2006, il a aussi
modifié des pans entiers des entrées “Trouble bipolaire” (Bipolar disorder)
et “Spectre bipolaire” (Bipolar spectrum). On peut évidemment se demander
pourquoi l’employé d’une compagnie pharmaceutique devrait s’intéresser ainsi
à la définition d’un trouble psychiatrique, mais la réponse est fort simple
: en redéfinissant les critères diagnostiques d’une maladie, on peut
augmenter considérablement les indications – et donc les ventes - d’un
médicament donné. Il faut savoir en effet qu’aux Etats-Unis la FDA donne des
autorisations de mise sur le marché pour des indications bien précises et
que la loi fédérale interdit aux compagnies de promouvoir leurs médicaments
pour d’autres indications (off label). Les médecins, par contre, sont libres
de prescrire off label s’ils le jugent bon. Tout le jeu des compagnies
pharmaceutiques consiste donc à convaincre le public et les médecins de la
légitimité d’une telle prescription off label – et comment cela ? En
étendant la définition de la maladie pour laquelle le médicament a été
initialement autorisé et en brouillant les limites qui la séparent d’autres
maladies ou syndromes.
Redéfinir discrètement une maladie
Les compagnies pharmaceutiques utilisent à cet égard toutes sortes de
méthodes, mais la plus simple et la plus expéditive, comme l’a bien compris
l’utilisateur chrisgaffneymd, consiste à carrément réécrire la définition de
la maladie donnée dans une encyclopédie populaire comme Wikipédia. La FDA,
on s’en souvient, avait autorisé la quétiapine pour le traitement de la
schizophrénie, puis, en 2004, pour celui des états maniaques du trouble
bipolaire. C’est donc sur la définition du trouble bipolaire que s’est
concentré chrisgaffneymd, pour en étendre subrepticement le champ à la
dépression et à l’hyperactivité. Lorsqu’il s’appelait encore “psychose
maniaco-dépressive”, le trouble bipolaire se définissait comme un trouble de
l’humeur faisant alterner le patient entre des états d’élation maniaque et
des états de dépression mélancolique profonde, l’un ou l’autre de ces pôles
pouvant être plus ou moins marqué, voire apparaître isolément, de façon
“unipolaire”. Il s’agissait clairement d’une psychose grave, différente
d’une simple variation de l’humeur. Depuis la fin des années 1970, par
contre, on distingue le trouble bipolaire I, qui se dit de patients ayant
été hospitalisés pour des épisodes tant maniaques que dépressifs, et le
trouble bipolaire II, qui se dit de patients ayant été hospitalisés pour
dépression, mais non pour épisode maniaque. Cette distinction, censée
apporter plus de clarté, a en fait indûment compliqué les choses, car
comment différencier désormais un patient bipolaire II d’un déprimé
“unipolaire” ? Les choses ne se sont guère arrangées lorsque le DSM-III a
introduit en plus la cyclothymie et le trouble bipolaire “non autrement
spécifié”, sorte de catégorie fourre-tout dans laquelle on peut mettre tous
les troubles de l’humeur faisant partie du “spectre bipolaire”.
C’est ce flou scientifique (pour ne pas dire artistique) que l’utilisateur
chrisgaffneymd s’est employé à épaissir dans l’entrée “Trouble bipolaire”,
afin qu’une chatte n’y reconnaisse plus ses petits et que les médecins en
viennent à prescrire de puissants antipsychotiques comme la quétiapine à des
patients souffrant de troubles de l’humeur nullement psychotiques. Lorsqu’on
compare la version originale de l’entrée “Trouble bipolaire” à la version
modifiée par chrisgaffneymd, on voit tout de suite que l’un des objectifs
principaux de ses ajouts et amendements a été de redéfinir la dépression et
l’hyperactivité en trouble bipolaire caché ou mal diagnostiqué :
Les recherches montrent qu’au moins 30% des patients traités en milieu
non-hospitalier pour un trouble dépressif majeur sont diagnostiqués plus
tard comme souffrant de trouble bipolaire. Les patients ne cherchent souvent
pas d’aide médicale pendant les épisodes maniaques car ils ne perçoivent pas
que quelque chose ne va pas, et il faut donc que les praticiens leur fassent
passer des tests de dépistage de la manie. Le Questionnaire d’Humeur est un
outil de dépistage utile pour diagnostiquer la manie dans le trouble
bipolaire.
(N’importe qui répondant honnêtement à ce questionnaire élaboré par un
comité dirigé par le docteur Robert Hirschfeld, de l’Université du Texas, a
toutes les chances de tester positif)
Ou encore:
A n’importe quel point dans le temps, 49% des personnes souffrant de trouble
bipolaire n’ont pas été diagnostiquées.
31% des personnes souffrant de trouble bipolaire sont incorrectement
diagnostiquées comme souffrant de dépression majeure.
[…] Cela peut prendre jusqu’à 10 ans avant qu’un trouble bipolaire soit
correctement diagnostiqué et traité.
En d’autres termes, “le” trouble bipolaire (non spécifié) n’est pas, comme
la maniaco-dépressive d’antan, une psychose à la fois rare et immédiatement
repérable. C’est une maladie invisible, cachée sous les symptômes et les
comportements les plus divers – dépression, tempérament colérique,
addictions diverses, fatigue, insomnie, douleurs chroniques, créativité,
bonne humeur irrationnelle, etc. D’après l’entrée “Spectre bipolaire”
modifiée par chrisgaffneymd,
[…] durant la phase dépressive, les signes et les symptômes incluent :
sentiments persistants de tristesse, d’angoisse, de culpabilité ou de
désespoir, troubles du sommeil et de l’appétit, fatigue et perte d’intérêt
dans les activités journalières, problèmes de concentration, irritabilité,
douleurs chroniques sans cause connue, pensées de suicide récurrentes.
A ce compte-là, nous sommes ou avons tous été bipolaires – et c’est bien sûr
ce que veut suggérer l’homme d’AstraZeneca, car on pourra alors tous nous
prescrire de la quétiapine autorisée par la FDA pour… “le” trouble
bipolaire. On notera toutefois que la quétiapine n’est pas mentionnée une
seule fois dans les modifications apportées par chrisgaffneymd aux entrées
“Trouble bipolaire” et “Spectre bipolaire”. Ces entrées ne nous vendent pas
un médicament mais une maladie dont la définition a été soigneusement
calibrée en fonction de stratégies commerciales. On a là un cas typique de
disease mongering, c’est-à-dire de “marchandisation” d’une maladie destinée
à faire vendre un traitement ou un médicament. Si nous sommes tous
bipolaires après avoir tous été dépressifs dans les années 1990, c’est parce
que tel est pour l’heure l’intérêt de grandes compagnies pharmaceutiques
comme AstraZeneca, Eli Lilly ou Janssen qui cherchent des débouchés pour les
antipsychotiques atypiques dont elles possèdent le brevet.
Wikipédia : un placement sûr
Deux remarques pour finir :
1. La manipulation des entrées Wikipédia par l’homme d’AstraZeneca n’est
pas seulement moralement condamnable et objectivement criminelle, elle est
aussi, aux termes de la loi fédérale américaine, expressément illégale.
Pourtant, la compagnie AstraZeneca n’a pas été poursuivie pour marketing
illégal, bien que la presse se soit fait l’écho de la découverte de ses
pratiques. Il semble donc que la “stratégie Wikipédia” ne présente pas de
grands risques pour les compagnies pharmaceutiques. Pourquoi dès lors
s’interdiraient-elles d’y recourir, puisqu’elle permet d’orienter le marché
dans le sens désiré ? Une version à action différée de la quétiapine, le
Seroquel XR ®, est actuellement considérée par la FDA pour la dépression et
de trouble de l’anxiété généralisée.
2. L’Utilisateur chrisgaffneymd a été détecté par le WikiScanner parce
qu’il avait utilisé un ordinateur d’AstraZeneca. Il y a fort à parier qu’on
ne l’y reprendra plus et que lui et ses collègues des autres compagnies
lancent désormais leurs “stratégies Wikipédia” depuis le café internet le
plus proche. Pour un chrisgaffneymd pincé en flagrant délit, combien de
marketeurs continuent aujourd’hui à réécrire Wikipédia pour promouvoir des
intérêts commerciaux ? Un conseil si vous êtes malade : ne consultez surtout
PAS Wikipédia !